Huit soignants réservistes en formation


Les huit réservistes et leurs encadrants de la DIASS et du RIMaP-Polynésie sur le champ de tir de Faaone (Crédit : Anne-Charlotte Lehartel).
Tahiti, le 20 novembre 2025 – Dans le civil, ils sont médecins, infirmiers, aides-soignants ou secrétaires, et ils ont choisi de prolonger leur engagement au service de la population dans l’armée. La seconde partie de la Formation militaire initiale de réserve (FMIR) s’achève pour huit réservistes opérationnels de la Direction interarmées du service de santé (DIASS) avec le concours de plusieurs cadres de la première compagnie du Régiment d’infanterie de marine du Pacifique-Polynésie (RIMaP-Polynésie), eux-mêmes réservistes. Rencontre ce jeudi sur le champ de tir de Faaone.
 

Ils ont entre 35 et 60 ans et, dans le civil, ils exercent les professions de médecin, infirmier, aide-soignant ou secrétaire. Depuis quelques mois pour les uns ou plusieurs années pour les autres, ils ont choisi de prolonger leur engagement au service de la population dans les rangs de l’armée en tant que réservistes opérationnels au sein de la Direction interarmées du service de santé (DIASS).
 
Une démarche qui ne se limite pas à troquer la blouse pour l’uniforme : pendant cinq jours, du 17 au 21 novembre, ils ont suivi avec rigueur et motivation la seconde partie de la Formation militaire initiale de réserve (FMIR) entre Arue, Mahina et Faaone. “En parallèle de leur métier, ils servent environ 30 jours par an sous statut militaire. Ils sont là pour acquérir et parfaire leur culture militaire, en sachant que la première partie de la formation a eu lieu en mars”, explique le médecin en chef Léopoldine, directrice adjointe de la DIASS en Polynésie française, qui compte un total de 35 réservistes actifs, à la fois des praticiens de santé et du personnel administratif. “Ils dégagent du temps pour venir servir leur pays chez nous, ce dont nous sommes très fiers et il faut saluer leur engagement. C’est toujours très enrichissant d’avoir des gens qui viennent de l’extérieur avec des compétences variées et la connaissance du terrain.”

Les tirs sont réalisés dans différentes positions à des distances comprises entre 25 et 200 mètres.

“La réserve forme la réserve”


Cette formation aux acquis militaires de base est dispensée par des cadres du Régiment d’infanterie de marine du Pacifique-Polynésie (RIMaP-Polynésie), qui ont la particularité d’être eux-mêmes réservistes. “C’est la réserve qui forme la réserve. Ça fait huit ans que je suis réserviste et j’étais à leur place en juillet 2018”, confie le lieutenant Jean-Charles, chef de section de la formation issu de la première compagnie, dite “de réserve”. Après un parcours d’obstacles avec brancardage et du combat en corps à corps, les huit réservistes ont passé une bonne partie de la journée de jeudi au champ de tir. “On a fait un tir d’accoutumance par rapport aux effets du bruit et du recul. Puis ils apprennent à tirer de façon autonome en respectant les règles de sécurité et en tirant à plusieurs distances de la cible, notamment 200, 100, 75, 50 et 25 mètres avec plusieurs positions pour simuler différentes situations”, poursuit le directeur de tir, en sachant que c’était une première prise en main pour certains participants.
 
À l’échelle des Forces armées en Polynésie française (FAPF) et plus largement de la France, cette formation s’inscrit dans la stratégie de doublement du nombre de réservistes d’ici 2035. Les compétences civiles et militaires des réservistes apportent “une plus-value immédiate” en cas de crise, comme les catastrophes naturelles par exemple, qu’il s’agisse de renforcer ou de remplacer des effectifs déployés sur le territoire polynésien ou dans des pays voisins du Pacifique. En dehors de ces potentielles missions d’urgence, les réservistes de la DIASS sont notamment amenés à travailler localement dans des antennes médicales.

Sergent Faaeva, aide-soignante et réserviste : “L’objectif reste le même”

“J’ai exercé à Taaone et maintenant je suis à l’hôpital de Taravao. Je suis réserviste depuis février 2025. Après avoir travaillé dans un grand hôpital avec tout le matériel nécessaire, j’avais envie de voir autre chose pour savoir comment ça se passe ailleurs. J’ai toujours eu un lien avec l’armée : je suis passée par la Marine et la gendarmerie avant de devenir réserviste dans la santé. C’est ma première formation initiale : au début, c’était difficile, mais c’est vraiment enrichissant ! À terme, j’aimerais aller en soutien sur le terrain. J’ai toujours mon travail à côté, mais ça me change de mon quotidien. Qu’on intervienne en tant que civil ou militaire, l’objectif reste le même : servir la population”.

Rédigé par Anne-Charlotte Lehartel le Jeudi 20 Novembre 2025 à 16:26 | Lu 4761 fois