Hugo Levert, un retour réussi


Hugo aux championnats de France a réussi son retour à la compétition.
Tahiti, le 9 août 2025 - Du 18 au 20 juillet 2025 se sont déroulés les championnats de France de wakeboard bateau à Espiet, en Gironde. Avec la médaille d’argent autour du cou, Hugo Levert a fait honneur au Fenua. Bien connu des podiums depuis son plus jeune âge, le Tahitien, après une pause de deux ans, est revenu aux affaires… et de la plus belle des manières, puisqu’il termine deuxième en open hommes et signe un retour tonitruant sur les plans d’eau. Malgré un manque d’entraînement, le jeune prodige a conservé toutes ses qualités pour ramener une belle médaille à la maison.
 
Il y a des retours qui marquent, et celui d’Hugo Levert en fait partie. Jeune prodige du wakeboard polynésien, Hugo a, dès son plus jeune âge, été touché par la passion de la glisse. D’abord le ski nautique, puis le wakeboard : c’est un touche-à-tout de l’eau. C’est au club de ski nautique de Tahiti, situé près de la pointe Tata’a à Punaauia, qu’il fait ses premières glisses à l’âge de 5 ans. “Mes parents m’ont proposé d’essayer, j’ai accepté et ça m’a de suite plu. J’ai pris énormément de plaisir à tester toutes les disciplines”, raconte-t-il.
 
Très vite, il se spécialise dans le wakeboard. Au vu de son niveau grandissant, ses parents lui proposent de participer à une compétition en France. Avec l’envie de toujours progresser, Hugo accepte et s’inscrit dans deux catégories : le monoski slalom et le wakeboard. Il remporte les deux disciplines de cette étape de la Coupe de France… à seulement 7 ans. C’est à partir de ce moment-là qu’il entame sa jeune carrière très prometteuse.
 
L’année suivante, il enchaîne avec un titre de champion de France et se fait logiquement repérer par l’équipe nationale. En s’entraînant au club de Tahiti durant l’année, il parvient à s’organiser pour participer aux compétitions nationales et internationales. “Je m’entraînais au club toute l’année, puis je partais participer aux compétitions en France ou à l’étranger avec l’équipe de France. C’était assez facile de s’entraîner ici, car on connaissait les épreuves et on adaptait nos séances en conséquence”, se souvient-il.
 
De nombreux titres
 
Les succès s’accumulent : plusieurs titres de champion de France, champion d’Europe U10, vice-champion d’Europe U15 et U18… Hugo multiplie les podiums. Malheureusement, le club de Tahiti ferme ses portes et le jeune athlète se retrouve livré à lui-même. “Le plus difficile en wakeboard bateau, c’est d’avoir une belle vague créée par la puissance du bateau, qui te permet de réaliser de belles figures pour marquer des points. Quand le club a fermé, j’ai eu beaucoup moins d’occasions de m’entraîner sur des bateaux spécialisés, car ils sont rares à Tahiti. Heureusement, mon ami Kenji avait un bateau assez puissant pour que je puisse continuer à pratiquer, mais ce n’était pas suffisant.”
 
Son départ pour la métropole, motivé par ses études supérieures, lui permet toutefois de retrouver une vraie dynamique d’entraînement. “Je suis parti à Bordeaux pour faire mon master, après trois ans à l’école de commerce ici. Je savais que c’était un haut lieu du wake en France, donc j’ai opté pour cette ville”, confie-t-il.
 
Pendant deux ans, Hugo s’entraîne et continue d’obtenir de bons résultats sur différents continents. Mais son île lui manque : après ses études, il décide de rentrer pour retrouver ses racines. “J’ai eu une proposition d’embauche, mais ma famille, mes amis et mon île me manquaient. Je suis donc rentré pour travailler ici, même si je savais que les conditions d’entraînement seraient moins bonnes et que j’aurais plus de mal à maintenir mon niveau. Ce n’était pas ça le principal.”
 
Pendant deux ans, le membre à part entière de l’équipe de France lève un peu le pied, mais sans jamais perdre sa passion, toujours ancrée dans son cœur. “Dès que je pouvais, je sortais avec le bateau de mon ami pour garder mes acquis. À côté de ça, je me suis mis au crossfit, ce qui m’a permis de conserver mes capacités physiques et cardio. J’avais toujours dans un coin de ma tête l’idée de repartir en compétition internationale.”
 
Retour à la compétition
 
Cette année était la bonne : les championnats de France se déroulaient à Bordeaux, son ancien terrain d’entraînement. “Quand j’ai su qu’ils se tenaient là-bas, je me suis dit que c’était le bon moment.”
 
Parti un mois en vacances, avec seulement trois semaines d’entraînement spécifique au haut niveau, il se lance dans l’aventure. Quand on a une passion chevillée au corps et qu’on est né pour ça, rien ne se perd. Hugo en est l’exemple parfait.
 
Avec une médaille d’argent, il monte sur la deuxième marche du podium – un exploit compte tenu de ses conditions d’entraînement des deux dernières années, d’autant qu’il termine très proche du premier. “C’était super de participer à ces championnats. J’ai retrouvé les copains avec qui j’ai couru pendant toutes ces années. Ça m’a redonné goût à ce niveau, et je vais tout faire pour retrouver cette ambiance.”
 
Une volonté qui pourrait bien lui permettre de poursuivre sa passion, pour la plus grande fierté du Fenua.

Médaille d’argent autour du cou, le wakeboardeur tahitien est revenu au sommet.

Rédigé par Manu Rodor le Lundi 11 Aout 2025 à 12:11 | Lu 1688 fois