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Hawaiki Nui Va’a – Edouard Fritch : ‘Il faut s’organiser autrement.’

A l’issue de la 24e édition d’Hawaiki Nui Va’a nous avons pu obtenir une interview du Président du Pays Mr Edouard Fritch. Il trouve l’événement formidable mais pense qu’il pourrait gagner en accessibilité au niveau local comme au niveau international, que des choses peuvent être améliorées. Les championnats du monde de va’a prévus en 2018 seront, selon lui, une bonne occasion d’en faire la promotion.


Hawaiki Nui Va'a : L'évènement sportif de l'année
Hawaiki Nui Va'a : L'évènement sportif de l'année
Le 12 novembre 2015. En marge de la 24e édition d’Hawaiki Nui Va’a, nous avons pu interviewer Edouard Fritch, le Président du Pays, au sujet de ce qui peut être considéré comme l’événement sportif de l’année. Rappelons qu’Hawaiki Nui Va’a a été conçue au début des années 90 par Edouard Maamaatua, avec quelques uns de ses amis de l’époque.
 
Cette course de pirogue V6 en haute mer, se fait en trois étapes, sur trois jours, entre Huahine, Raiatea, Taha’a et Bora Bora, pour un total de 129 km. Les changements ne sont pas autorisés, ce qui la rend particulièrement éprouvante, contrairement à la course de Moloka’i qui accepte les changements et qui elle a vu le jour au début des années 50.
 
Quelques chiffres : Il y a eu 93 participants à Moloka’i en 2015 contre 83 pour Hawaiki Nui, en ce qui concerne la course principale. En ce qui concerne la participation étrangère, il y a eu cette année une pirogue de Californie et deux de métropole à Hawaiki Nui. Pour Moloka’i, il y a eu six pirogues californiennes, deux australiennes, une brésilienne et quatre Tahitiennes.
 
Hawaiki Nui Va’a est une compétition sportive mais c’est également un événement culturel permettant une connection avec les îles. Les quelques visiteurs sont ravis d’y avoir participé mais, malgré ses 24 ans d’existence, l’événement attire relativement peu de participants étrangers. Comment la rendre plus attrayante sans la dénaturer ? Comment faciliter l’accès au public de cette course exceptionnelle ?
 
Difficulté de trouver à se loger, pris élevé des billets, absence de packages pour les rameurs étrangers comme pour le public, difficulté technique et physique de la course…Nombreux sont les écueils afin de rendre la course plus accessible. Nous avons pu obtenir une interview avec Edouard Fritch qui a émis la volonté de voir se démocratiser d’avantage cet événement sportif.

Juste après l'arrivée du team Opt victorieux
Juste après l'arrivée du team Opt victorieux
Mr le Président Edouard Fritch au micro de Tahiti Infos :
 
Que pensez-vous d’Hawaiki Nui Va’a ?
 
« C’est bien. C’est toujours un événement de référence dans le domaine sportif, cela reste pour les piroguiers la course où il faut gagner, où il faut se placer dans le top 10. Lorsqu’on les voit se ‘défoncer’ comme ils l’ont fait lors de cette édition, cela ne peut que faire plaisir. Il faut dire qu’actuellement Hawaiki Nui, au delà de l’importance pour le pays, c’est un événement qu’il faut porter à l’échelon international. On a quelques équipes étrangères cette année, mais le succès n’est pas là. »
 
« Il faudrait que dans les deux ans qui viennent, avant les championnats du monde, on fasse un peu plus de promotion de cette compétition, qu’on la fasse connaître un peu plus. Moloka’i, on est allé là bas gagner et c’est devenu une ‘course tahitienne’ mais c’est ici que les champions doivent se rencontrer. C’est pour cette raison que je pense beaucoup à ces championnats du monde pour faire vraiment la promotion de cette course. »
 
On peut rendre la course plus accessible sans perdre son identité ?
 
« Tout à fait. On est à la 24e édition, la prochaine cela fera 25 ans. Les sportifs se préparent pour ce genre de course. Ce n’est pas pareil lorsqu’il y a des changements. Effectivement, on prend le temps de la récupération alors que là on pousse le corps à l’extrême. Dans le domaine sportif, vous savez ce que cela veut dire. C’est un peu comme dans le Tour de France où l’on sollicite le corps au maximum. »
 
« Je suis d’accord avec la perception des organisateurs, il faut maintenir cette identité mais il faut qu’on réfléchisse. Ce qui me préoccupe aujourd’hui pour Hawaiki Nui, c’est l’optimisation des moyens qui sont mis en place. Hawaiki Nui est une course qui coûte excessivement cher aux clubs et au Pays. Il faut trouver une solution, je crois qu’il faut s’organiser autrement. »
 
« Regardons ce qui se passe aux championnats du monde où les pirogues sont mises à la disposition des sportifs, si on faisait ça pour Hawaiki Nui, on économiserait déjà une quarantaine de millions, parce qu’il faut des bateaux, nous mobilisons des bateaux dans l’administration. Il y a des choses à exploiter, des choses à rendre plus efficientes en matière financière, de façon à ce que cette course soit plus ouverte. »
 
« J’ai appris que les Marquisiens ont eu beaucoup de mal, qu’ils n’ont pas réussi à réunir la somme qu’il fallait pour venir, ce n’est pas normal. Il faut que cette course puisse être ouverte à tout le monde, donc il faut optimiser les coûts, de façon à ce qu’elle soit accessible. »
 
Hawaiki Nui, c’est aussi un lien entre les îles ?
 
« On a envie que cela se produise un peu partout. C’est vrai qu’il y a ces îles, Huahine, Raiatea, Taha’a, Bora Bora…C’est un facteur de cohésion sociale quelque part, puisque c’est l’occasion de se voir, de faire une compétition dans les règles de l’art. Lorsqu’on regarde l’arrivée de ces courses, ils sont contents d’arriver, contents de s’être affrontés et la population suit. Elle a applaudi Opt à Bora comme Edt et Shell à Raiatea et Taha’a, il y a une conception du sport qui est intéressante à percevoir et à exploiter. »
 
« C’est un peu la raison pour laquelle cette compétition devrait bénéficier à plus. Le trajet qui a été imaginé au départ est super, effectivement, cette course par étapes entre les îles, il n’y a pas de course équivalente dans le calendrier des compétitions. Sur le plan sportif, c’est optimal, il faudrait que l’on trouve autre chose pour que dans d’autres archipels également, on puisse créer ce phénomène social. » SB

Rédigé par SB le Jeudi 12 Novembre 2015 à 19:48 | Lu 2141 fois
           



Commentaires

1.Posté par moustic le 14/11/2015 11:58 | Alerter
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Et les contrôles anti-dopage on n'en parle plus ? C'est sans doute culturel !

2.Posté par Faux le 14/11/2015 23:03 | Alerter
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Il est faux de dire que 24e édition = 24 ans. En effet, lors de la première édition, il y a 0 an. C'est lors de la 2e édition, que ça fait 1 an, etc... Donc, l'année prochaine, pour la 25e édition, ça fera 24 ans... C'est comme pour un être humain: lorsqu'il naît, il a un jour, puis deux jours, ensuite un mois, deux mois, enfin, l'année d'après, un an......