Tahiti, le 29 juin 2025 - Par surprise, la Fraap a relancé vendredi dernier la grève qu’elle avait mise en stand-by en janvier dernier. Cette dernière, corrélée avec le dépôt d’un préavis de grève à la Maison de la culture, fait peser sur la Polynésie française un début de mois de juillet plus que compliqué. Les discussions s’embourbent, les avions d’Air Tahiti ne décollent presque plus et le Heiva tremble à quatre jours du début du festival de danse.
La Fédération de rassemblement des agents des administrations de Polynésie (Fraap) a décidé vendredi de repartir au front en relançant la grève qu’elle avait suspendue en janvier dernier. Sans pompiers dans les aérodromes des îles, point d’acheminement de touristes, mais aussi d’enfants qui souhaitent regagner leurs îles pour les grandes vacances scolaires. De plus, une grève à la Maison de la culture met en péril la tenue du Heiva 2025 qui doit débuter ce jeudi. Des mois de préparatifs pour les troupes ne tiennent plus qu’à un fil.
Et ce fil, la Fraap tire dessus depuis des mois, tentant vainement d’y attacher Moetai Brotherson pour en faire son pantin.
Vendredi soir, les négociations ont avorté et samedi, le président du Pays commençait alors à sortir l’artillerie. À grand renfort de communiqués, les journalistes du Fenua ont été invités à couvrir une conférence de presse, la relance des négociations et un monologue d’avocat pour prouver le bienfondé de l’attitude du président.
Face caméras, maître Thibaud Millet était envoyé au front pour dénoncer la reprise d’une grève cinq mois après sa mise en pause. Une première au Fenua qui, en matière de conflits sociaux, a toujours su innover. “Il y a une incompréhension de la part d’un certain nombre de grévistes aujourd’hui sur la légalité de la grève”, expliquait-il alors. “Aujourd’hui, il y a des grévistes qui prennent un risque pour leur travail, parce que participer à une grève illicite, c’est commettre une faute professionnelle. Et on a de la jurisprudence qui vient confirmer que la faute peut être sanctionnée jusqu’au licenciement pour faute grave.”
Des arguments immédiatement balayés par la Fraap qui renvoyait l’avocat à une jurisprudence ne concernant que les salariés du privé, et non ceux du public.
Samedi soir, les deux parties se quittaient dos à dos avec une seule parole commune : “ Rendez-vous devant les tribunaux pour savoir si cette reprise de grève, sans dépôt de préavis, est juridiquement viable ou pas.”
La Fédération de rassemblement des agents des administrations de Polynésie (Fraap) a décidé vendredi de repartir au front en relançant la grève qu’elle avait suspendue en janvier dernier. Sans pompiers dans les aérodromes des îles, point d’acheminement de touristes, mais aussi d’enfants qui souhaitent regagner leurs îles pour les grandes vacances scolaires. De plus, une grève à la Maison de la culture met en péril la tenue du Heiva 2025 qui doit débuter ce jeudi. Des mois de préparatifs pour les troupes ne tiennent plus qu’à un fil.
Et ce fil, la Fraap tire dessus depuis des mois, tentant vainement d’y attacher Moetai Brotherson pour en faire son pantin.
Vendredi soir, les négociations ont avorté et samedi, le président du Pays commençait alors à sortir l’artillerie. À grand renfort de communiqués, les journalistes du Fenua ont été invités à couvrir une conférence de presse, la relance des négociations et un monologue d’avocat pour prouver le bienfondé de l’attitude du président.
Face caméras, maître Thibaud Millet était envoyé au front pour dénoncer la reprise d’une grève cinq mois après sa mise en pause. Une première au Fenua qui, en matière de conflits sociaux, a toujours su innover. “Il y a une incompréhension de la part d’un certain nombre de grévistes aujourd’hui sur la légalité de la grève”, expliquait-il alors. “Aujourd’hui, il y a des grévistes qui prennent un risque pour leur travail, parce que participer à une grève illicite, c’est commettre une faute professionnelle. Et on a de la jurisprudence qui vient confirmer que la faute peut être sanctionnée jusqu’au licenciement pour faute grave.”
Des arguments immédiatement balayés par la Fraap qui renvoyait l’avocat à une jurisprudence ne concernant que les salariés du privé, et non ceux du public.
Samedi soir, les deux parties se quittaient dos à dos avec une seule parole commune : “ Rendez-vous devant les tribunaux pour savoir si cette reprise de grève, sans dépôt de préavis, est juridiquement viable ou pas.”
Réseau contre réseau
Dimanche enfin, dans cette partie de bras de fer qui n’en finit pas, Moetai Brotherson dégainait en premier.
Dans un live sur les réseaux sociaux dès 11 heures, le président du Pays prenait en otage le dialogue social en révélant les points de revendications du préavis de grève aux côtés d’un ministre de la Culture muet, Ronny Teriipaia, et du directeur de la Maison de la culture, Vaitua Tokoragi.
Ensemble, ils ont égrené les demandes des salariés, exprimé leur compassion, leur inquiétude aussi sur la tenue prochaine du Heiva, et avancé les solutions proposées aux grévistes.
Une manière de faire finalement assez dérangeante du président 2.0 du Pays qui casse à cette occasion la barrière du dialogue social avec les parties concernées en prenant la population à témoin des solutions proposées. Des propositions qui devraient rester dans le feutré des discussions, animées ou non, avec la Fraap.
Jean-Paul Urima n’a attendu que trois heures avant de répondre au président, toujours sur les réseaux sociaux.
“Nous déplorons que le président Brotherson ait refusé la main tendue par la Fraap en janvier 2025 pour répondre à l’attente des fonctionnaires de la Polynésie française, à savoir la revalorisation du point d’indice pour faire face au coût de la vie”, écrit-il. “En février 2025, la Fraap était prête à reprendre le dialogue social, aucune réponse du président Brotherson.”
“Les agents de TFTN ont souhaité rejoindre la Fraap après avoir demandé à d’autres centrales une assistance. 80 % de ces agents sont des catégories D”, explique le communiqué de Jean-Paul Urima. “(…) Contrairement aux déclarations du président, ces agents n’ont donc pas obtenu entièrement satisfaction. Les autres points du préavis étaient surtout destinés à lancer une alerte sur des conditions de travail déplorables pour lesquelles aucune solution n’avait été trouvée par la nouvelle direction.” Il conclut sur les propos de Me Thibaud Millet de la veille. “On nous fait peur avec des menaces de licenciement parce que notre grève serait illégale... Nous rappelons à tous que la grève de janvier 2025 a été suspendue dans l’attente de reprise de négociations, lesquelles ont été ignorées. (…) Dès le 30 juin 2025, comme annoncé depuis le jeudi 26 juin 2025, tous les fonctionnaires de la Polynésie française, tous nos camarades Anfa, agents des communes, de l’État, retraités et particuliers qui étouffent sous le poids de la vie chère sont invités à rejoindre les piquets organisés devant les services administratifs.”
Dans un live sur les réseaux sociaux dès 11 heures, le président du Pays prenait en otage le dialogue social en révélant les points de revendications du préavis de grève aux côtés d’un ministre de la Culture muet, Ronny Teriipaia, et du directeur de la Maison de la culture, Vaitua Tokoragi.
Ensemble, ils ont égrené les demandes des salariés, exprimé leur compassion, leur inquiétude aussi sur la tenue prochaine du Heiva, et avancé les solutions proposées aux grévistes.
Une manière de faire finalement assez dérangeante du président 2.0 du Pays qui casse à cette occasion la barrière du dialogue social avec les parties concernées en prenant la population à témoin des solutions proposées. Des propositions qui devraient rester dans le feutré des discussions, animées ou non, avec la Fraap.
Jean-Paul Urima n’a attendu que trois heures avant de répondre au président, toujours sur les réseaux sociaux.
“Nous déplorons que le président Brotherson ait refusé la main tendue par la Fraap en janvier 2025 pour répondre à l’attente des fonctionnaires de la Polynésie française, à savoir la revalorisation du point d’indice pour faire face au coût de la vie”, écrit-il. “En février 2025, la Fraap était prête à reprendre le dialogue social, aucune réponse du président Brotherson.”
“Les agents de TFTN ont souhaité rejoindre la Fraap après avoir demandé à d’autres centrales une assistance. 80 % de ces agents sont des catégories D”, explique le communiqué de Jean-Paul Urima. “(…) Contrairement aux déclarations du président, ces agents n’ont donc pas obtenu entièrement satisfaction. Les autres points du préavis étaient surtout destinés à lancer une alerte sur des conditions de travail déplorables pour lesquelles aucune solution n’avait été trouvée par la nouvelle direction.” Il conclut sur les propos de Me Thibaud Millet de la veille. “On nous fait peur avec des menaces de licenciement parce que notre grève serait illégale... Nous rappelons à tous que la grève de janvier 2025 a été suspendue dans l’attente de reprise de négociations, lesquelles ont été ignorées. (…) Dès le 30 juin 2025, comme annoncé depuis le jeudi 26 juin 2025, tous les fonctionnaires de la Polynésie française, tous nos camarades Anfa, agents des communes, de l’État, retraités et particuliers qui étouffent sous le poids de la vie chère sont invités à rejoindre les piquets organisés devant les services administratifs.”
Que des perdants
Des sorties qui montraient aussi que dimanche soir, il n’y avait que des perdants dans la situation présente.
Le président qui patauge dans le pathos sur les réseaux sociaux, le syndicat qui se perd dans ses revendications depuis des mois et qui ne sait voir que des échecs dans les propositions du président du Pays qui, pourtant, montre une volonté de ne pas rester arc-bouté et reste ouvert à la mise en place de solutions étalées dans le temps et, bien sûr, le public qui depuis samedi ne peut plus prendre d’avion pour rentrer dans son île, le touriste qui verra ses vacances certainement amputées et les danseurs du Heiva et leurs familles qui craignent de voir des mois de travail partir en fumée.
Le président qui patauge dans le pathos sur les réseaux sociaux, le syndicat qui se perd dans ses revendications depuis des mois et qui ne sait voir que des échecs dans les propositions du président du Pays qui, pourtant, montre une volonté de ne pas rester arc-bouté et reste ouvert à la mise en place de solutions étalées dans le temps et, bien sûr, le public qui depuis samedi ne peut plus prendre d’avion pour rentrer dans son île, le touriste qui verra ses vacances certainement amputées et les danseurs du Heiva et leurs familles qui craignent de voir des mois de travail partir en fumée.