Fifo : Jeff Benhamza livre 52' en hommage à Bobby


Bobby Holcomb, en 1984 sur le plateau de l'émission Tiare magazine, RFO Tahiti
PAPEETE, 4 février 2015 - Le documentaire "Bobby, le renouveau culturel" de Jeff Benhamza est en compétition au 12e Fifo, cette semaine. Un film de 52 mn en hommage à un artiste emblématique et dont l'œuvre a été déterminante pour la diffusion du renouveau culturel polynésien, dans les années 80.

Né à Hawaii, en 1947 Bobby Holcomb s’installe à Huahine en 1976. D’abord peintre puis musicien, il met sa curiosité et son génie au service de la culture polynésienne alors en plein renouveau dans la fin des années 70. Bobby devient dans les années 80 une figure incontournable de la scène musicale et artistique tahitienne. Le travail de Jeff Benhamza s’intéresse aux années polynésiennes de l’artiste et à son rôle de catalyseur culturel : "Bobby a permis de diffuser l’amour de la culture et de la langue polynésienne par le biais de ses chansons et de ses peintures, et c’est à partir de là que le renouveau culturel s’est diffusé à l’ensemble de la population", souligne-t-il.

Le vecteur musical a été puissant pour cette diffusion.

Jeff Benhamza : Oui, principalement, parce que beaucoup de messages étaient véhiculés par ce biais. Puis lorsque les gens ont découvert sa peinture ils vu voir à quel point il était inspiré par les légendes polynésiennes.

Qu’est-ce qui vous a motivé à travailler sur ce documentaire, 23 ans après la disparition de Bobby ?

Jeff Benhamza : 23 ans après, on a tous encore Bobby en nous. Il est très présent par sa musique et a beaucoup influencé au plan graphique. C’est un personnage. On a envie de le raconter. Lorsque Benjamin Picard, le producteur, est venu me cherche pour réaliser ce film, ça m’est apparu comme une évidence.

Vous l’avez souhaité film hommage ou documentaire sur Bobby ?

Jeff Benhamza : L’idée était de montrer que Bobby n’a pas été qu’un insouciant qui chantait avec un short rose sur une plage de Huahine. Il était beaucoup plus profond. Avec beaucoup de douceur il a provoqué un réveil culturel autour de lui. Il est très emblématique. Le retour que j’ai aujourd’hui par rapport au film est varié. Les jeunes découvrent le personnage ; les Polynésiens me remercient d’avoir fait ce film : il y avait une place à combler.

Pour sa mise en œuvre, avez-vous facilement recueilli les sources iconographiques ?

Jeff Benhamza : Ce qui a été compliqué, c’est la gestion des droits. Il y en avait chez Universal, chef TF1, des copyrights sur certains documents. Ce travail a été fait par le producteur. (…).

Le film se termine par un concert hommage.

Jeff Benhamza : Oui, on a voulu finir sur cette note-là d’abord parce qu’elle est très positive et puis parce que c’est une version jazzy d’un morceau de Bobby. Ca montre le côté universel de sa création. Je trouve que c’est une belle image.

Projections : mercredi 4 (17h, Grand théâtre) ; jeudi 5 (11h30, Petit théâtre) ; dimanche 8 (10h30, Grand théâtre)

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Mercredi 4 Février 2015 à 12:02 | Lu 818 fois