Février 2017 dans le rétro : des trombes d'eau et la suppression du "risque négligeable" de la loi Morin


Chers lectrices, chers lecteurs
Avant de se lancer vers une nouvelle année, Tahiti Infos profite de la trêve des confiseurs pour faire le point sur celle qui vient de s’écouler. Posons nous quelques jours sur les événements qui ont marqué notre quotidien durant cette année 2017.
En février, des fortes pluies ont continué de toucher la Polynésie française. Autre moment important : le "risque négligeable" a été supprimé de la loi Morin.


Nucléaire : le "risque négligeable" supprimé de la loi Morin

La sénatrice Lana Tetuanui au Palais du Luxembourg lors des débats sur la loi égalité réelle outre-mer.
Le Parlement a définitivement adopté le 14 février la loi Egalité réelle outre-mer, dans laquelle figure un amendement supprimant la notion de risque négligeable de la loi Morin pour la reconnaissance et l’indemnisation des victimes des essais nucléaires français.


Le Sénat a voté le 14 février la loi Egalité réelle outre-mer, validant la suppression de la notion de risque négligeable de la loi Morin, le réexamen des dossiers de demande rejetés jusqu'à ce jour et la création d'une commission de suivi de ces nouvelles dispositions, au regard de l'indemnisation des victimes des essais nucléaires français. Le ministère des Outre-mer a transmis immédiatement après ce vote un communiqué saluant une loi "pour avancer vers une mémoire collective apaisée" qui "marque une étape historique dans la reconnaissance des victimes des essais nucléaires en Polynésie".
Jusqu'à présent, malgré la loi Morin de 2010 sur l'indemnisation des victimes des essais nucléaires réalisés entre 1960 et 1996, et malgré diverses modifications apportées en 2013, 98 % des dossiers de demande d'indemnisation ont été rejetés, notamment au motif que le risque d’un lien entre la maladie et les impacts des essais serait inférieur à 1%, "risque négligeable". Le texte adopté définitivement mardi supprime ce verrou.
Lors de son intervention à la tribune du Palais du Luxembourg, la sénatrice Lana Tetuanui a souligné qu'il "convient de reconnaître une grande avancées pour toutes les victimes du nucléaire".


Pitanui Teriitehau est décédé lors des intempéries

Pitanui Teriitehau "était très apprécié, souriant et serviable" selon la mairie de Faa'a.
Agent technique à la commune de Faa’a, Pitanui Teriitehau a péri dans l’exercice de ses fonctions alors qu’il s’était mis au service de la collectivité et évacuait des déchets qui obstruaient un émissaire.

Le drame s'est passé le 17 février après que Faa'a a été touchée par de fortes pluies comme d'autres communes de l'agglomération de Papeete. Pitanui Teriitehau, aussi connu sous le nom de Pita, agent technique à la commune de Faa'a, évacuait des déchets qui bouchaient un émissaire, près du Croissant d'or sur la route de Puurai. "Il était en train de faire son travail courageusement", avait expliqué Jean-Christophe Bouissou, porte-parole du gouvernement.

A 13h30, il est descendu dans le canal d’évacuation par un regard situé face à la boulangerie du ‘Croissant d’or’’. Il a été emporté par les eaux puis a disparu. Vers 14h45, les militaires de la brigade de Faa'a ont localisé le corps dans un canal jouxtant les pistes de l’aéroport de Tahiti-Faa’a au niveau du quartier Zima. Il a été récupéré par les plongeurs de la brigade nautique.

Pitanui Teriitehau était le fils de Ben Teriitehau, "un grand ami d'Oscar Temaru et de la Polynésie française en général, car il était connu de tout le monde", a rappelé Jean-Christophe Bouissou. Ben Teriitehau est co-fondateur du parti Tavini Huiraatira. Il est aussi l'architecte qui a conçu la mairie de Faa'a. Les employés de la mairie et le conseil municipal ont été très touchés par cette disparition. "Nous ressentons une infinie tristesse dans nos cœurs après ce drame", a indiqué la mairie dans un communiqué. "Il était très apprécié, souriant et serviable."
Pitanui Teriitehau avait 30 ans.


Jusqu'à 7 ans de prison ferme pour un gros trafic d'ice

Dix prévenus, dont deux femmes, ont comparu le 28 février pour un trafic d'ice en bande organisée entre la Polynésie française et les Etats-Unis. Jusqu'à 9 ans de prison ferme avait été requis par le parquet contre le boss de ce réseau.


Le 10 juillet 2015, au cours d'un contrôle de marchandises, la police des Douanes de Papeete découvrait 1, 565 kg d'ice caché et dispatché dans des déshumidificateurs d'air. C'était sa plus grosse saisie. Elle interpellait dans la foulée Raphaël C., directeur d'une société d'import-export, alors inconnu des services de police. Commençait alors le démantèlement d'un trafic international à la mécanique bien huilée qui représente, du fait de son importance et de son organisation, une affaire exceptionnelle à l’échelle du territoire.
Suite à l'arrestation de Raphaël C., les services de police procèdent à la mise sur écoute de son entourage. Très rapidement, se dessinent les contours d'une organisation qui relève véritablement d'un trafic réfléchi et organisé entre la Polynésie française et les États-Unis.
Quatre personnages centraux s'étaient détachés dans ce dossier. Des peines de 2 à 9 ans de prison ferme avec maintien en détention ou mandat de dépôt ont été requises par le parquet contre les principaux protagonistes du dossier, lors de l'audience devant le tribunal correctionnel qui s'est tenu le 28 février. Ils ont finalement écopé de peines de 2 à 7 ans de prison ferme, le mandat de dépôt pour Nuutania avait été ordonné contre la pourvoyeuse de la drogue, qui comparaissait libre, condamnée à 5 ans de prison ferme.
Photo proces drogue
La drogue était dissimulée dans des déshumidificateurs d'air importés depuis les Etats-Unis par une entreprise locale. (Douane/Archives)

Mgr Cottanceau ordonné archevêque

Mgr Cottanceau a été ordonné archevêque devant de nombreux fidèles.
Mgr Michel Calvet, archevêque de Nouméa, assisté de Mgr Hubert Coppenrath, archevêque émérite de Papeete et de Mgr Pascal Chang Soi, évêque de Taiohae, ont ordonné le 18 février Mgr Jean Pierre Cottanceau archevêque de Papeete. Plusieurs centaines de personnes étaient réunies en l’église Maria no te Hau.
Le pape François a nommé en décembre 2016 Mgr Jean-Pierre Cottanceau, archevêque de Papeete. Jusqu'alors, il était administrateur apostolique du diocèse depuis août 2015. Il succède ainsi à Mgr Hubert Coppenrath, qui était archevêque émérite de Papeete depuis 2011.

Les dates

3 février : "Aujourd'hui, il n'y a pas de danger pour la sécurité des personnes. Il n'y a pas de risques pour tous ceux qui fréquentent la gare maritime", assure le directeur du port autonome, Georges Puchon


2 février : La voix de Mila Spitz, épouse Ebb, s'est éteinte. Avec sa sœur, Loma, elle avait formé un duo dans les années 60 qui a fait danser de nombreux noctambules au Quinn's. Mila Ebb avait 81 ans.

7 février : La chambre territoriale des comptes publie un rapport sur le CFPA (centre de formation des adultes). La juridiction évoque une "performance décevante". Le CFPA forme environ 200 à 300 stagiaires de moins qu’il y a dix ans.

21 février :
Ericka Bareigts confirme que le travail de concertation mené avec le Pays a permis d’aboutir à une « rédaction stabilisée » du projet d’accord de Papeete.

24 février : A la demande du Syndicat pour l’électrification du Sud de Tahiti (Secosud), EDT-Engie annonce la création de Tahiti Sud Energie, une filiale dédiée pour son activité de distribution d’énergie sur les communes de Hitia’a o te Ra, Teva i Uta et de la presqu’île de Tahiti. La société sera localisée à la presqu’île et disposera d’une comptabilité séparée, soumise au contrôlée par un commissaire aux comptes.

25 février : Mareva Domby a été élue miss Punaauia 2017 après plus de 2 heures de show. Elle succède ainsi à Hanivai Krause, Miss Punaauia 2015. Poeiti Jurd a été élue première dauphine, Vaite Fernandez-Estall décroche le titre de deuxième dauphine et Heiroti Natua est la nouvelle Miss Heiva de la commune.


28 février : Dix nouveaux officiers de police judiciaire ont reçu leur insigne. Ces gendarmes, originaires de Polynésie française pour 90 % d'entre eux, peuvent mener de façon autonome des enquêtes de flagrance, participer aux enquêtes préliminaires ou encore agir sur délégation d'un juge d'instruction ou sur commission rogatoire.

Rédigé par Mélanie Thomas le Mardi 26 Décembre 2017 à 17:39 | Lu 2087 fois