Mégane Homai, Miss T Tahiti, ses dauphines et Miss Heiva apportent une touche de couleur lors de l’ouverture de Fare Te Aroha, au cœur de Papeete. ©DM
Tahiti, le 15 septembre 2025 - Ce lundi, l’association Cousins Cousines de Tahiti a célébré l’inauguration de son nouveau local, Fare te Aroha – “Foyer de l’empathie” –, au 11 rue de l’École des Frères de Ploërmel, à Papeete. Dans cette rue piétonne et festive, le rez-de-chaussée lumineux devient un repère inédit pour la communauté LGBTQIA+ et pour toutes celles et ceux en quête d’écoute, de soins ou simplement d’un lieu sûr.
“Cet espace, c’est un outil pour accompagner et s’entraider, que ce soit sur la santé sexuelle ou les idées suicidaires”, explique Karel Luciani, président de l’association et militant de longue date. “On a prévu des permanences. Lundi matin et mercredi matin, ça sera le temps de SOS suicide. Lundi après-midi et jeudi après-midi, c’est Agir contre le sida. Nous, avec les bénévoles, on va combler les autres jours.” Avec l’appui de la Direction de la santé, l’équipe prévoit aussi des dépistages mensuels et gratuits du VIH (lire ci-dessous).
Pour Karel Luciani, cette ouverture concrétise des années de patience. L’État, via la Délégation interministérielle de lutte contre le racisme, l’antisémitisme et l’homophobie, a joué un rôle clé. “Nous avons la chance d’avoir une subvention de l’État, qui nous permet d’avoir ce lieu”, précise l’activiste. Il salue aussi l’engagement du gouvernement polynésien, désormais doté d’un portefeuille LGBT depuis mars 2025 : “Nous pouvons frapper à la porte des administrations pour aller plus loin.”
Pour l’élu Cliff Loussan, présent à l’inauguration, Fare te Aroha est “une avancée essentielle”. Il rappelle également que “l'année prochaine, la Polynésie aura la chance de recevoir et d'accueillir les délégations de notre région pour débattre des droits humains et voir ensemble comment faire avancer la cause LGBT dans notre région ou encore certaines îles, car certains pays n'ont pas encore dépénalisé l'homosexualité”.
“Cet espace, c’est un outil pour accompagner et s’entraider, que ce soit sur la santé sexuelle ou les idées suicidaires”, explique Karel Luciani, président de l’association et militant de longue date. “On a prévu des permanences. Lundi matin et mercredi matin, ça sera le temps de SOS suicide. Lundi après-midi et jeudi après-midi, c’est Agir contre le sida. Nous, avec les bénévoles, on va combler les autres jours.” Avec l’appui de la Direction de la santé, l’équipe prévoit aussi des dépistages mensuels et gratuits du VIH (lire ci-dessous).
Pour Karel Luciani, cette ouverture concrétise des années de patience. L’État, via la Délégation interministérielle de lutte contre le racisme, l’antisémitisme et l’homophobie, a joué un rôle clé. “Nous avons la chance d’avoir une subvention de l’État, qui nous permet d’avoir ce lieu”, précise l’activiste. Il salue aussi l’engagement du gouvernement polynésien, désormais doté d’un portefeuille LGBT depuis mars 2025 : “Nous pouvons frapper à la porte des administrations pour aller plus loin.”
Pour l’élu Cliff Loussan, présent à l’inauguration, Fare te Aroha est “une avancée essentielle”. Il rappelle également que “l'année prochaine, la Polynésie aura la chance de recevoir et d'accueillir les délégations de notre région pour débattre des droits humains et voir ensemble comment faire avancer la cause LGBT dans notre région ou encore certaines îles, car certains pays n'ont pas encore dépénalisé l'homosexualité”.
Karel Luciani, président de Cousins Cousines de Tahiti a présenté ce lundi matin le nouveau local partagé avec SOS Suicide et Agir contre le Sida. ©DM
Un lieu d’écoute et d’apprentissage
Maire Bopp-Dupont, présidente d’Agir contre le Sida, a livré un témoignage vibrant en rappelant son propre parcours de femme séropositive : “Quand j’ai été diagnostiquée, j’étais étudiante à Fidji. Je n’avais pas le profil. On m’avait toujours dit que cette maladie ne touchait “que les homos”. Ça illustre qu’on doit tous réapprendre, c’est ce qu’on va faire ici.”
Son récit illustre l’importance de briser les préjugés et de proposer des lieux d’accueil non stigmatisants. De son côté, Germaine Vanquin, trésorière de SOS Suicide, souligne l’enjeu spécifique pour la jeunesse LGBT : “On reçoit de plus en plus d’appels de personnes de cette communauté et on a une prise en charge différente. C’est un gros facteur de risques quand les parents n’acceptent pas leur homosexualité ou leur transidentité.”
Au-delà des permanences et ateliers – cafés solidaires, débats, expositions, interventions en milieu scolaire ou carcéral – l’association porte un rêve : la création d’un refuge durable, Te Fare Anuanua (“Maison de l’arc-en-ciel”). “Chaque année, des adolescents se retrouvent à la rue après avoir révélé leur orientation. Certaines jeunes filles ont été déscolarisées, confrontées à la prostitution ou à la drogue. Il nous faut une structure organisée et soutenue par le Pays, ça ne peut pas être que du bénévolat”, alerte Karel Luciani.
Maire Bopp-Dupont, présidente d’Agir contre le Sida, a livré un témoignage vibrant en rappelant son propre parcours de femme séropositive : “Quand j’ai été diagnostiquée, j’étais étudiante à Fidji. Je n’avais pas le profil. On m’avait toujours dit que cette maladie ne touchait “que les homos”. Ça illustre qu’on doit tous réapprendre, c’est ce qu’on va faire ici.”
Son récit illustre l’importance de briser les préjugés et de proposer des lieux d’accueil non stigmatisants. De son côté, Germaine Vanquin, trésorière de SOS Suicide, souligne l’enjeu spécifique pour la jeunesse LGBT : “On reçoit de plus en plus d’appels de personnes de cette communauté et on a une prise en charge différente. C’est un gros facteur de risques quand les parents n’acceptent pas leur homosexualité ou leur transidentité.”
Au-delà des permanences et ateliers – cafés solidaires, débats, expositions, interventions en milieu scolaire ou carcéral – l’association porte un rêve : la création d’un refuge durable, Te Fare Anuanua (“Maison de l’arc-en-ciel”). “Chaque année, des adolescents se retrouvent à la rue après avoir révélé leur orientation. Certaines jeunes filles ont été déscolarisées, confrontées à la prostitution ou à la drogue. Il nous faut une structure organisée et soutenue par le Pays, ça ne peut pas être que du bénévolat”, alerte Karel Luciani.
Dépistage VIH : une nocturne chaque mois
Première étape concrète dès ce jeudi 18 septembre : une soirée de dépistage gratuit et anonyme du VIH et de la syphilis, de 20 heures à minuit, animée par les infirmières du Centre des maladies infectieuses et tropicales. “Nous suivons 98 % des personnes vivant avec le VIH en Polynésie. L’ouverture de ce centre en plein cœur de Papeete est une occasion unique de toucher un public plus large”, expliquent Soria et Anne. Face à la hausse des nouveaux cas, ces rendez-vous mensuels veulent banaliser le geste : une piqûre au doigt, un résultat en cinq minutes, un accompagnement immédiat si besoin.
Objectif : dépister davantage et plus tôt, pour enrayer la propagation des infections sexuellement transmissibles.
Première étape concrète dès ce jeudi 18 septembre : une soirée de dépistage gratuit et anonyme du VIH et de la syphilis, de 20 heures à minuit, animée par les infirmières du Centre des maladies infectieuses et tropicales. “Nous suivons 98 % des personnes vivant avec le VIH en Polynésie. L’ouverture de ce centre en plein cœur de Papeete est une occasion unique de toucher un public plus large”, expliquent Soria et Anne. Face à la hausse des nouveaux cas, ces rendez-vous mensuels veulent banaliser le geste : une piqûre au doigt, un résultat en cinq minutes, un accompagnement immédiat si besoin.
Objectif : dépister davantage et plus tôt, pour enrayer la propagation des infections sexuellement transmissibles.
Actions à venir
L’ouverture de Fare Te Aroha lance un calendrier d’événements fédérateurs.
• Tahiti Pride Week – 10 au 17 octobre
Troisième édition du festival des cultures et identités LGBTQIA+ du Fenua, la Hepetoma ’Anuanua rassemblera marche des fiertés, débats, projections et concerts. Symbole fort : la Parade Parapluie rappelle que la visibilité reste un acte de protection et de résistance.
• Première conférence régionale ALFO – novembre
La toute première Alliance LGBTQIA+ Franco-Océanienne réunira des délégués de Nouvelle-Calédonie, Wallis-et-Futuna, Vanuatu et Polynésie. Objectif : partager les expériences, bâtir un Conseil jeunesse océanien et renforcer la coopération entre les associations du Pacifique.
• Pacific Human Rights Conference – avril 2026
La Polynésie accueillera ensuite cette grande rencontre sur les droits humains et l’égalité des genres, après une édition 2023 qui avait réuni plus de 200 délégués de toute l’Asie-Pacifique.
L’ouverture de Fare Te Aroha lance un calendrier d’événements fédérateurs.
• Tahiti Pride Week – 10 au 17 octobre
Troisième édition du festival des cultures et identités LGBTQIA+ du Fenua, la Hepetoma ’Anuanua rassemblera marche des fiertés, débats, projections et concerts. Symbole fort : la Parade Parapluie rappelle que la visibilité reste un acte de protection et de résistance.
• Première conférence régionale ALFO – novembre
La toute première Alliance LGBTQIA+ Franco-Océanienne réunira des délégués de Nouvelle-Calédonie, Wallis-et-Futuna, Vanuatu et Polynésie. Objectif : partager les expériences, bâtir un Conseil jeunesse océanien et renforcer la coopération entre les associations du Pacifique.
• Pacific Human Rights Conference – avril 2026
La Polynésie accueillera ensuite cette grande rencontre sur les droits humains et l’égalité des genres, après une édition 2023 qui avait réuni plus de 200 délégués de toute l’Asie-Pacifique.