Sameer Al-DOUMY / AFP
Paris, France | AFP | mercredi 01/10/2025 - Face à la précarité étudiante, un rapport parlementaire propose de réformer le système de bourses pour le rendre plus simple, progressif, et offrir aux jeunes un revenu leur permettant d'acquérir une autonomie vis-à-vis de leurs familles.
"Les étudiants en France sont dans une situation de précarité" qui s'est enracinée depuis les années 2000 mais a été "brutalement mise en évidence lors de la pandémie", souligne le rapport de la députée Soumya Bourouaha (Gauche démocrate et républicaine) de l'ex-député EPR Jean Laussucq.
Mathis, étudiant de 24 ans en sciences de l'éducation à Clermont-Ferrand, se dit ainsi "en précarité" même s'il sait que son cas n'est "clairement pas le pire".
Il n'a pas accès aux bourses car ses parents gagnent trop, sans pouvoir toutefois couvrir tous ses besoins explique-t-il à l'AFP.
Ses parents lui paient sa chambre en résidence étudiante et lui donnent 250 euros par mois pour manger, acheter de l'essence et payer les mensualités pour la voiture dont il a besoin pour ses stages. Il travaille l'été et économise alors, mais ne peut travailler le reste du temps.
Pour se nourrir, il va dans les restaurants du Crous ou dans les épiceries solidaires Agoraé de l'association étudiante Fage.
"Si j'ai envie de manger à ma faim, je mange un gros plat de pâtes, mais c'est tout. Il m'arrive de sauter des repas et de me limiter dans ce que je mange, surtout en fin de mois", confie-t-il.
Près de 680.000 étudiants, soit 23% de quasi trois millions d'étudiants en France à l'heure actuelle, bénéficient d'aides sociales.
L'Etat y consacre près de 8,8 milliards d’euros chaque année mais "les bourses ne permettent pas de couvrir les besoins essentiels" de logement, santé, nourriture, d'après le rapport parlementaire.
Dans un Baromètre sur la précarité étudiante publié lundi, l'association d'aide aux étudiants Cop1 affirme que "16% des étudiants déclarent avoir déjà eu recours à l’aide alimentaire".
Le rapport parlementaire rappelle l'impact des inégalités sociales dans l'accès à l'enseignement supérieur et les chances de réussite.
L'étude de Cop1 note ainsi que "trois étudiants sur 10 ont dû renoncer à l’établissement de leur choix pour des raisons financières et un étudiant sur cinq envisage désormais de raccourcir son cursus pour les mêmes raisons".
Mathis admet avoir déjà songé à arrêter ses études pour "juste faire un travail alimentaire" mais qu'il s'accroche au rêve d'"exercer le métier de (ses) rêves", à savoir professeur de SVT (sciences de la vie et de la terre).
Mme Bourouaha propose de réformer un système de tendance "familiariste", à savoir des aides versées en partie aux familles, pour le transformer en modèle "autonomiste", distribuant les aides aux jeunes eux-mêmes, explique-t-elle à l'AFP.
- "Illisible, injuste" -
Parmi 22 recommandations, le rapport propose "d'étendre le versement des bourses sur critères sociaux aux mois de juillet et août" ou d'"instaurer une allocation étudiante comportant un socle universel et une part sociale modulable, indexée sur l’inflation".
Mme Bourouaha souhaite aussi une grille plus "simple et progressive" que le barème actuel qu'elle juge "illisible, injuste".
"Mon ambition, c'est que chaque étudiant ait une allocation supérieure au seuil de pauvreté qui les rendrait véritablement autonomes (...) avec un minimum de 10% du SMIC (...) et un montant maximum de 80% du SMIC", poursuit la députée.
Son rapport suggère de supprimer certaines subventions aux familles, comme une demi-part fiscale jusqu'à 25 ans au bénéfice des parents ou la déduction de la pension alimentaire du revenu imposable des parents.
Une réforme du système des bourses, très attendue par les organisations étudiantes, a été maintes fois reportée en raison des changements de gouvernements successifs. La dernière réforme date de 2023 et avait revalorisé le montant de ces aides de 500 millions d'euros, permettant à 35.000 nouveaux étudiants de devenir boursiers.
"Les étudiants en France sont dans une situation de précarité" qui s'est enracinée depuis les années 2000 mais a été "brutalement mise en évidence lors de la pandémie", souligne le rapport de la députée Soumya Bourouaha (Gauche démocrate et républicaine) de l'ex-député EPR Jean Laussucq.
Mathis, étudiant de 24 ans en sciences de l'éducation à Clermont-Ferrand, se dit ainsi "en précarité" même s'il sait que son cas n'est "clairement pas le pire".
Il n'a pas accès aux bourses car ses parents gagnent trop, sans pouvoir toutefois couvrir tous ses besoins explique-t-il à l'AFP.
Ses parents lui paient sa chambre en résidence étudiante et lui donnent 250 euros par mois pour manger, acheter de l'essence et payer les mensualités pour la voiture dont il a besoin pour ses stages. Il travaille l'été et économise alors, mais ne peut travailler le reste du temps.
Pour se nourrir, il va dans les restaurants du Crous ou dans les épiceries solidaires Agoraé de l'association étudiante Fage.
"Si j'ai envie de manger à ma faim, je mange un gros plat de pâtes, mais c'est tout. Il m'arrive de sauter des repas et de me limiter dans ce que je mange, surtout en fin de mois", confie-t-il.
Près de 680.000 étudiants, soit 23% de quasi trois millions d'étudiants en France à l'heure actuelle, bénéficient d'aides sociales.
L'Etat y consacre près de 8,8 milliards d’euros chaque année mais "les bourses ne permettent pas de couvrir les besoins essentiels" de logement, santé, nourriture, d'après le rapport parlementaire.
Dans un Baromètre sur la précarité étudiante publié lundi, l'association d'aide aux étudiants Cop1 affirme que "16% des étudiants déclarent avoir déjà eu recours à l’aide alimentaire".
Le rapport parlementaire rappelle l'impact des inégalités sociales dans l'accès à l'enseignement supérieur et les chances de réussite.
L'étude de Cop1 note ainsi que "trois étudiants sur 10 ont dû renoncer à l’établissement de leur choix pour des raisons financières et un étudiant sur cinq envisage désormais de raccourcir son cursus pour les mêmes raisons".
Mathis admet avoir déjà songé à arrêter ses études pour "juste faire un travail alimentaire" mais qu'il s'accroche au rêve d'"exercer le métier de (ses) rêves", à savoir professeur de SVT (sciences de la vie et de la terre).
Mme Bourouaha propose de réformer un système de tendance "familiariste", à savoir des aides versées en partie aux familles, pour le transformer en modèle "autonomiste", distribuant les aides aux jeunes eux-mêmes, explique-t-elle à l'AFP.
- "Illisible, injuste" -
Parmi 22 recommandations, le rapport propose "d'étendre le versement des bourses sur critères sociaux aux mois de juillet et août" ou d'"instaurer une allocation étudiante comportant un socle universel et une part sociale modulable, indexée sur l’inflation".
Mme Bourouaha souhaite aussi une grille plus "simple et progressive" que le barème actuel qu'elle juge "illisible, injuste".
"Mon ambition, c'est que chaque étudiant ait une allocation supérieure au seuil de pauvreté qui les rendrait véritablement autonomes (...) avec un minimum de 10% du SMIC (...) et un montant maximum de 80% du SMIC", poursuit la députée.
Son rapport suggère de supprimer certaines subventions aux familles, comme une demi-part fiscale jusqu'à 25 ans au bénéfice des parents ou la déduction de la pension alimentaire du revenu imposable des parents.
Une réforme du système des bourses, très attendue par les organisations étudiantes, a été maintes fois reportée en raison des changements de gouvernements successifs. La dernière réforme date de 2023 et avait revalorisé le montant de ces aides de 500 millions d'euros, permettant à 35.000 nouveaux étudiants de devenir boursiers.