Marko Djokovic / AFP
Belgrade, Serbie | AFP | jeudi 14/08/2025 - Le crise politique et les manifestations qui secouent depuis des mois la Serbie ont dégénéré les deux derniers soirs en affrontements entre des manifestants et des partisans du parti au pouvoir du président Aleksandar Vucic, les deux camps s'accusant mutuellement de vouloir provoquer une "guerre civile".
Plus de 70 citoyens et 27 policiers ont été blessés, dont plusieurs grièvement, dans ces violences, notamment à Novi Sad (nord), a déclaré jeudi en conférence presse le ministre de l'Intérieur, Ivica Dacic.
La police a procédé jusqu'à présent à l'interpellation d'une cinquantaine de personnes, selon le ministre.
Par ailleurs, sept membres d'une unité spéciale de l'armée ("Kobre"), chargée de la protection de hauts fonctionnaires, ont été blessés à Novi Sad, dont quatre grièvement, a indiqué un officier de l'armée.
Les manifestants s'étaient rassemblés mercredi soir simultanément dans plusieurs villes du pays, dont à Belgrade, en réponse à l'attaque, la veille, par des partisans du Parti progressiste serbe (SNS, nationalistes) contre des manifestants à Vrbas, à 130 kilomètres au nord de la capitale serbe.
Selon des médias et les images filmées à Novi Sad, l'affrontement a commencé lorsque les partisans du SNS ont lancé des engins pyrotechniques, des bouteilles et des pierres sur les manifestants rassemblés devant le siège municipal du parti au pouvoir.
De son côté, le président serbe Aleksandar Vucic, qui ne dirige pas officiellement le parti, a accusé les manifestants d'avoir attaqué les militants du SNS, non seulement à Novi Sad mais aussi dans plusieurs autres villes.
La police est intervenue à travers le pays pour essayer de prévenir des affrontements. A Novi Sad, les policiers ont fait usage de gaz lacrymogène, alors que des explosions de grenades assourdissantes ont aussi été entendues.
Selon le ministre de l'Intérieur, la plupart des blessés sont des partisans du SNS.
"Nous avons évité un scénario catastrophique", a déclaré le président Vucic, en s'adressant aux médias dans la nuit, en promettant de "sévères" punitions pour les manifestants violents.
"Nous allons prévenir leur souhait de nous conduire vers une guerre civile", a-t-il ajouté.
Pour les étudiants, qui sont à la tête du mouvement de contestation, les rôles sont renversés.
"Le pouvoir a essayé de provoquer la guerre civile la nuit dernière", ont-il écrit sur un de leurs comptes officiels sur Instagram.
- "Tir de sommation" -
Ils ont accusé la police d'avoir "protégé" les supporteurs du SNS "qui ont jeté des pierres et tiré des engins pyrotechniques contre les manifestants".
Ils ont annoncé de nouvelles manifestations jeudi soir.
Les manifestations secouent la Serbie depuis l'effondrement en novembre 2024 d'un auvent à la gare de Novi Sad, quelques mois après la rénovation du bâtiment, qui a fait 16 morts. La tragédie a rapidement été imputée à la corruption par les manifestants.
Les manifestations sont depuis régulières et généralement pacifiques. Elles ont lieu à travers le pays et ont parfois rassemblé plusieurs centaines de milliers de personnes.
Le gouvernement a été remanié, le Premier ministre remplacé, plusieurs anciens ministres ont été arrêtés et inculpés.
Depuis mai, les manifestants réclament les élections anticipées, ce que le président Vucic refuse, dénonçant un complot étranger visant à renverser le pouvoir en place.
Ces derniers mois, la réponse de la police lors des manifestations s'avère être plus musclée.
Début août, un groupe d'experts mis en place par le Haut-Commissariat aux droits humains de l'ONU a appelé les autorités en Serbie à mettre fin à ce qu'ils ont décrit comme une "répression intensifiée" contre les militants.
Lors de la manifestation mercredi soir à Novi Sad, un membre de l'unité spéciale "Kobre" a procédé à un tir de sommation, provoquant la panique des manifestants. L'incident a fait du bruit dans les médias.
Après la diffusion d'une vidéo de lui avec un pistolet en main, au milieu des manifestants, il s'est adressé jeudi en conférence de presse pour expliquer son geste, en présence d'un général de l'armée.
Il a déclaré que lui et ses collègues avaient été attaqués et "encerclés" par "un groupe de près de cent personnes" et qu'il avait jugé que leur vie était en danger.
"J'ai utilisé mon arme à feu et tiré un coup en l'air, dans une direction sûre. A ce moment-là, les attaquants se sont dispersés", a déclaré ce membre de "Kobre".
Plus de 70 citoyens et 27 policiers ont été blessés, dont plusieurs grièvement, dans ces violences, notamment à Novi Sad (nord), a déclaré jeudi en conférence presse le ministre de l'Intérieur, Ivica Dacic.
La police a procédé jusqu'à présent à l'interpellation d'une cinquantaine de personnes, selon le ministre.
Par ailleurs, sept membres d'une unité spéciale de l'armée ("Kobre"), chargée de la protection de hauts fonctionnaires, ont été blessés à Novi Sad, dont quatre grièvement, a indiqué un officier de l'armée.
Les manifestants s'étaient rassemblés mercredi soir simultanément dans plusieurs villes du pays, dont à Belgrade, en réponse à l'attaque, la veille, par des partisans du Parti progressiste serbe (SNS, nationalistes) contre des manifestants à Vrbas, à 130 kilomètres au nord de la capitale serbe.
Selon des médias et les images filmées à Novi Sad, l'affrontement a commencé lorsque les partisans du SNS ont lancé des engins pyrotechniques, des bouteilles et des pierres sur les manifestants rassemblés devant le siège municipal du parti au pouvoir.
De son côté, le président serbe Aleksandar Vucic, qui ne dirige pas officiellement le parti, a accusé les manifestants d'avoir attaqué les militants du SNS, non seulement à Novi Sad mais aussi dans plusieurs autres villes.
La police est intervenue à travers le pays pour essayer de prévenir des affrontements. A Novi Sad, les policiers ont fait usage de gaz lacrymogène, alors que des explosions de grenades assourdissantes ont aussi été entendues.
Selon le ministre de l'Intérieur, la plupart des blessés sont des partisans du SNS.
"Nous avons évité un scénario catastrophique", a déclaré le président Vucic, en s'adressant aux médias dans la nuit, en promettant de "sévères" punitions pour les manifestants violents.
"Nous allons prévenir leur souhait de nous conduire vers une guerre civile", a-t-il ajouté.
Pour les étudiants, qui sont à la tête du mouvement de contestation, les rôles sont renversés.
"Le pouvoir a essayé de provoquer la guerre civile la nuit dernière", ont-il écrit sur un de leurs comptes officiels sur Instagram.
- "Tir de sommation" -
Ils ont accusé la police d'avoir "protégé" les supporteurs du SNS "qui ont jeté des pierres et tiré des engins pyrotechniques contre les manifestants".
Ils ont annoncé de nouvelles manifestations jeudi soir.
Les manifestations secouent la Serbie depuis l'effondrement en novembre 2024 d'un auvent à la gare de Novi Sad, quelques mois après la rénovation du bâtiment, qui a fait 16 morts. La tragédie a rapidement été imputée à la corruption par les manifestants.
Les manifestations sont depuis régulières et généralement pacifiques. Elles ont lieu à travers le pays et ont parfois rassemblé plusieurs centaines de milliers de personnes.
Le gouvernement a été remanié, le Premier ministre remplacé, plusieurs anciens ministres ont été arrêtés et inculpés.
Depuis mai, les manifestants réclament les élections anticipées, ce que le président Vucic refuse, dénonçant un complot étranger visant à renverser le pouvoir en place.
Ces derniers mois, la réponse de la police lors des manifestations s'avère être plus musclée.
Début août, un groupe d'experts mis en place par le Haut-Commissariat aux droits humains de l'ONU a appelé les autorités en Serbie à mettre fin à ce qu'ils ont décrit comme une "répression intensifiée" contre les militants.
Lors de la manifestation mercredi soir à Novi Sad, un membre de l'unité spéciale "Kobre" a procédé à un tir de sommation, provoquant la panique des manifestants. L'incident a fait du bruit dans les médias.
Après la diffusion d'une vidéo de lui avec un pistolet en main, au milieu des manifestants, il s'est adressé jeudi en conférence de presse pour expliquer son geste, en présence d'un général de l'armée.
Il a déclaré que lui et ses collègues avaient été attaqués et "encerclés" par "un groupe de près de cent personnes" et qu'il avait jugé que leur vie était en danger.
"J'ai utilisé mon arme à feu et tiré un coup en l'air, dans une direction sûre. A ce moment-là, les attaquants se sont dispersés", a déclaré ce membre de "Kobre".