Éboulement à Afaahiti : l’aide aux victimes centralisée à Teaputa


Sur place, les personnes impliquées bénéficient d’une écoute, voire d’une prise en charge (Crédit : Anne-Charlotte Lehartel).
Tahiti, le 27 novembre 2025 - Une cellule médico-sociale est mise en œuvre à Taravao pour venir en aide aux familles évacuées et aux secouristes, après l’éboulement à Afaahiti. Un psychiatre, un psychologue et plusieurs infirmiers sont mobilisés, ainsi que des agents de la DSFE et des membres de l’Apaj. Un second dispositif est opéré au CHPF pour accueillir les familles endeuillées.

 
Depuis mercredi et le drame de l’éboulement à Afaahiti, l’assistance médico-sociale a pris place au centre Teaputa, à côté de la gendarmerie de Taravao. Elle regroupe plusieurs services, dont la cellule d’urgence médico-psychologique (CMUP) composée de plusieurs infirmiers, d’un psychologue et d’un psychiatre. “On est là pour le repérage précoce des états de stress aigu, pour apporter une réponse médicale de soutien psychologique, voire médicamenteux, mais aussi faire des arrêts de travail ou des certificats médicaux pour la scolarité. Les secours sont également invités à venir nous voir : ils étaient en première ligne et ils peuvent être traumatisés”, explique le docteur Claude Seixas. Un second dispositif d’écoute est opéré au centre hospitalier de la Polynésie française (CHPF) pour accueillir les familles endeuillées.

​“On répond au cas par cas”


À Taravao, cinq à sept agents de la Direction des solidarités, de la famille et de l’égalité (DSFE) se relaient pour prendre en charge les personnes impactées par le glissement de terrain. “On reçoit pas mal de familles après coup, car mercredi elles étaient vraiment en attente”, remarque Titaina Contios, responsable de l’antenne de Taiarapu. “En fonction de leur situation, propriétaires, locataires ou hébergées, et plus ou moins touchées, on répond au cas par cas à leurs besoins, que ce soient sur les premières nécessités, les produits d’hygiène ou un relogement en coordination avec l’OPH selon des critères d’attribution temporaires et l’évolution de la situation sur le site. Nous avons relogé trois familles en urgence mercredi soir, principalement avec des personnes âgées ou des problématiques médicales.”
 
L’association polyvalente d’actions judiciaires (Apaj) s’est jointe à l’initiative par le biais de son pôle d’aide aux victimes, qui regroupe des juristes, des travailleurs sociaux et des psychologues. “On vient en renfort sur l’organisation et la prise en charge. Le schéma d’organisation s’est affiné au fil des heures mercredi et aujourd’hui, on a un dispositif qui permet d’accueillir les familles et les impliqués pour les enregistrer et les orienter vers les différents services présents, selon leurs besoins”, précise la directrice de l’association, Cécile Moreau. La cellule d’aide médico-sociale de Taravao sera maintenue aussi longtemps que nécessaire suite à l’éboulement qui a fait huit victimes, tandis que les travaux de déblaiement et la réintégration des logements sont suspendus aux résultats d’une prochaine expertise.  

Témoignage : Tom et Jean-Henri, père et fils évacués

Tom : “Nous sommes une famille de huit personnes, dont trois enfants. Nous sommes hébergés chez ma belle-cousine, à Afaahiti. Elle a accepté de nous accueillir aussi longtemps que besoin. Pour l’instant, on nous annonce une semaine, mais on ne sait pas combien de temps ça va vraiment durer. On a bénéficié de bons alimentaires et d’hygiène, et j’ai aussi reçu le soutien de mes responsables et de mes collègues agents de sécurité, qui m’ont remplacé au travail.”
 
Jean-Henri, 16 ans : “Les images de la catastrophe tournent dans ma tête. Des maisons et des vies ont été détruites. Ça me touche beaucoup, surtout la petite que je croisais souvent. J’ai pu bénéficier d’une première consultation psychologique et je sais que je pourrai revenir si besoin. Ce qui m’angoisse, c’est d’être forcé de quitter notre maison et notre terrain. Si c’est le cas, on va aller où ? On n’abandonne pas sa maison en un claquement de doigts.”

Rédigé par Anne-Charlotte Lehartel le Jeudi 27 Novembre 2025 à 16:04 | Lu 1218 fois