Départ imminent pour le Brésil


Toute la délégation tahitienne de va’a s’est réunie pour préparer les championnats du monde longue distance.

Tahiti, le 2 août 2025 - Le compte à rebours est lancé. Dans un peu plus d’une semaine la délégation tahitienne de va’a s’envole pour le Brésil, où elle doit participer aux championnats du monde de va’a longue distance, à Niterói. Entre V1 et V6, les épreuves prévues se dérouleront dans la baie de Guanabara, sous le regard du célèbre Corcovado. Un lieu mythique que nos ’aito veulent conquérir pour ramener le plus grand nombre de médailles au pays. 

 

Ce samedi matin, malgré les aléas météorologiques, toute la délégation tahitienne de va’a s’est retrouvée au parc Aorai Tini Hau de Pirae, pour préparer ensemble le grand déplacement en direction du Brésil. “C’était important que l’on se retrouve tous aujourd’hui. Seuls les vétérans 40 n’ont pu se joindre à nous pour des raisons professionnelles. On a pu travailler avec les paramètres qui nous seront imposés au Brésil, comme le port du gilet ou l’interdiction d’utiliser la pompe électrique. On a aussi utilisé des modèles de V1 et V6 similaires à ceux que nous aurons sur place”, explique Teraitua Hugon, secrétaire général adjoint de la fédération et responsable de la délégation tahitienne. 

 

Une fédération qui s’est pleinement impliquée dans un déplacement qui s’annonce long et fatigant : “Nous passons par Auckland, où il fera très froid car c’est l’hiver. Nous y restons sept heures, donc il faudra faire attention aux athlètes pour qu’ils ne prennent pas froid. Ensuite, nous passons par le Chili pour enfin arriver à Rio de Janeiro.” 

 

Un voyage qu’il faudra vite digérer, car à peine arrivées, les filles en V1 seront déjà sollicitées : “On arrive deux jours avant le début des courses, donc on n’aura pas trop le temps de s’adapter. Mais on a l’habitude : on sait comment gérer ces déplacements.” 

 

Avec une préparation collective mieux aménagée cette saison par la fédération, qui a permis aux participants de se retrouver plus régulièrement sans être sollicités par des courses, la Team Tahiti est bien préparée et déterminée à ramener un maximum de médailles. “On est contents d’avoir pu réunir tout le monde. Ce n’est pas facile, car il y a des rameurs qui viennent des autres îles, donc c’était important de les voir pour régler les derniers détails. Le plus dur, c’est de créer un collectif, car on ne les voit pas souvent. Même si cette année, on a aménagé des créneaux spécifiques pour les entraînements de la sélection, il faut qu’on aille encore plus loin pour les années à venir. On va progresser dans ce domaine-là pour que l’on puisse mieux travailler avec les équipes”, explique Philippe Bernadino, l’entraîneur principal de la sélection. 

 

Pour lui, la cohésion des équipes est un paramètre important : “J’ai proposé pour l’année prochaine de consacrer une plus grande période avant la compétition à ce travail collectif. Cela nous permettra d’être encore plus performants.” 

 

Une délégation de haut niveau  

 

Toutes les catégories, des cadets jusqu’aux vétérans 60, auront respectivement un équipage V6 inscrit sur des parcours de 8 km, 12 km, 16 km ou 24 km. C’est le cas de l’équipe féminine senior, menée par la capitaine Maimiti Maoni: “Depuis un mois, on s’entraîne deux fois par semaine. On vient toutes de clubs différents, mais on se connaît, car certaines d’entre-nous ont participé aux Mini-jeux de Palau ou ont déjà ramé ensemble sur des courses. On a une belle équipe, entre jeunes et expérimentées. Il nous tarde d’y être pour aller chercher le titre mondial.” 

 

En V1, la délégation pourra s’appuyer sur ses champions, comme Hotuiterai Poroi. Le peperu de Air Tahiti réalise une très grande saison, et l’opportunité de représenter son pays est quelque chose d’important : “Je serai dans la catégorie Open hommes en V1. On va évoluer sur un parcours de 16 kilomètres, c’est une distance que j’aime bien. C’est un championnat du monde, donc les meilleurs seront là, comme le Brésilien Robert Amleida, qui sera chez lui, ou encore le Néo-Zélandais Tupuria King. Mais peu importe les adversaires, j’ai envie de ramener la médaille d’or au pays. J’ai eu la chance de participer, il y a quelques années, aux championnats du monde de vitesse juniors à Rio justement, puis en Australie. Et c’est toujours un moment particulier de concourir pour le pays.” 

 

En para va’a, un autre ’aito sera un concurrent sérieux au titre. Allgower Marua’a, champion 2023, se dit prêt à reconquérir l’or : “Je vais concourir sur une distance de douze kilomètres. J’ai l’habitude des compétitions, car avec l’équipe de para va’a, on fait beaucoup de courses. Cette année, en plus, on a eu l’opportunité de se retrouver régulièrement grâce aux créneaux spécifiques mis en place par la fédé. Et c’est toujours un honneur de représenter le pays. On a la chance de pouvoir le faire, donc il faut donner son maximum pour réussir.” 

 

Une fierté qui se ressent chez tous les athlètes, qui auront certainement l’occasion de faire briller l’excellence tahitienne pour le va’a durant les quinze jours de ces championnats du monde. 

 


Hotuiterai Poroi sera l’un des fers de lance du va’a polynésien.

Rédigé par Manu Rodor le Dimanche 3 Aout 2025 à 16:15 | Lu 1562 fois