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Défense de Megaupload: Anonymous revendique sa "plus vaste" cyber-attaque


Défense de Megaupload: Anonymous revendique sa "plus vaste" cyber-attaque
WASHINGTON, 20 janvier 2012 (AFP) - Les pirates informatiques d'Anonymous ont affirmé que le blocage pendant plusieurs heures de sites internet américains, dont celui du FBI et du ministère de la Justice, en représailles à la fermeture de Megaupload.com, était à ce jour leur "plus vaste" attaque.

Le collectif de pirates, qui se présente volontiers comme un défenseur des libertés sur internet, avait annoncé jeudi avoir lancé une attaque contre les sites du ministère de la Justice américain, de l'association professionnelle du disque RIAA ou encore du FBI, qui étaient effectivement restés inaccessibles jeudi-après midi et une partie de la soirée.

Un autre site attaqué, celui de la maison de disque Universal Music, était toujours perturbé vendredi matin.

Anonymous a affirmé sur un blog que l'attaque avait également visé le site de la Maison Blanche, mais aussi de l'Hadopi, la haute autorité française chargée de la lutte contre le téléchargement illégal.

Les pirates informatiques ont assuré que cette opération était leur "plus vaste attaque" à ce jour, précisant sur un de leurs comptes Twitter que plus de 5.600 personnes y avaient participé.

Anonymous lance généralement des attaques par déni de service, consistant à perturber le fonctionnement d'un site en le saturant de connexions.

"La journée d'hier a été épique", se félicitait vendredi Anonymous.

Anonymous a déjà été à l'origine d'attaques retentissantes contre les sites de cartes de crédit américaines Visa et MasterCard, et la société de paiement PayPal, en réponse à leur décision de bloquer les versements à WikiLeaks. Il a également pris pour cible le ministère syrien de la Défense ou l'Eglise de Scientologie.

La justice américaine a ordonné jeudi la fermeture du site Megaupload.com, plateforme emblématique et controversée du téléchargement direct sur l'internet, accusé de violation des droits d'auteur.

L'annonce de la fermeture de Megaupload.com intervient en pleine polémique aux Etats-Unis sur des projets de loi antipiratage, qui ont poussé Wikipédia à fermer l'accès à ses services en anglais mercredi et Google à masquer son logo.

Mais "le raid contre Megaupload prouve que les forces de l'ordre n'ont pas besoin" de lois "pour attaquer internet", a estimé Anonymous.


La coupure de Megaupload.com illustre la main-mise américaine sur internet

Défense de Megaupload: Anonymous revendique sa "plus vaste" cyber-attaque
- La fermeture par le FBI du site Megaupload.com remet en lumière la main-mise des autorités américaines sur la gouvernance du Net et et le fait qu'elles peuvent, sur injonction de leur justice nationale, désactiver en deux minutes n'importe lequel des 95 millions de sites en .com.

Accusée de violation des droits d'auteur, la plateforme emblématique et controversée du téléchargement direct ou en streaming a été désactivée jeudi soir et des serveurs informatiques hébergeant des données liées à son fonctionnement ont été saisis.

"S'attaquer à des serveurs hébergés dans plusieurs pays équivaut à couper la tête à une hydre. Mais intervenir sur un nom de domaine, c'est taper au coeur du dispositif névralgique", explique à l'AFP Loïc Damilaville, directeur général adjoint de l'Association française pour le nommage internet en coopération (Afnic), l'office d'enregistrement officiel du .fr.

Le nom de domaine - soit l'identifiant - de Megaupload se terminant par .com, la plateforme tombe sous le coup du droit américain. C'est en effet une société américaine basée en Californie, Verisign, qui gère les 95 millions de noms de domaine en .com (sur un total de 220 millions, les autres se terminant par exemple en org, uk, fr, etc.).

"Une fois que la justice américaine prend une décision et qu'elle enjoint à Verisign de couper le nom de domaine, l'action elle-même ne prend que quelques minutes, même s'il y a ensuite un +délai de propagation+ qui peut prendre plusieurs heures", souligne M. Damilaville.

"C'est une démarche judiciaire, mais l'action est unilatérale", renchérit Stéphane Van Gelder, à la tête du GNSO, instance décisionnelle de l'Icann, discret organisme privé américain qui assure un rôle clé dans la régulation d'internet en attribuant les noms de domaine.

Le gouvernement américain "agit pour empêcher une atteinte juridique, en l'occurence le partage de fichiers illégaux niant les droits de propriété intellectuelle. Mais au lieu d'aller vers les gestionnaires du .com, ils pourraient venir à l'Icann pour tenter de faire arrêter ce genre d'activités", souligne-t-il.

- main mise -

Ce n'est pas la première fois que les autorités américaines passent outre les instances mondialement reconnues pour désactiver de leur propre chef des sites internet.

Elles avaient ainsi "débranché" par erreur en 2010 quelque 84.000 sites lors de l'opération "In our sites" destinée à fermer des sites liés à la pornographie, ou encore saisi en 2011 le nom de domaine du site espagnol de football rojadirecta dont elles jugeaient les activités illégales, ces mêmes activités ayant pourtant été déclarées totalement légitimes par la justice espagnole.

"Les autorités américaines ont clairement la main-mise sur toutes les extensions numériques qui sont gérées par des prestataires américains ou situés aux Etats-Unis. On est en plein coeur de la problématique sur le droit applicable lorsque l'on parle de nom de domaine, il y a un vrai conflit de juridiction", selon Loïc Damilaville.

Vendredi, l'adresse IP de Megaupload.com semblait pouvoir être retracée auprès du prestataire hébergeant les services de sécurité intérieure du gouvernement américain, selon des analystes: "il est possible que l'on ait demandé à Verisign de rediriger le contrôle du nom de domaine Megaupload.com vers les serveurs du FBI", a estimé M. Van Gelder.

"Les Etats-Unis font clairement de l'ingérance dans l'architecture d'internet pour aller jusque dans d'autres pays", a dénoncé pour sa part Jérémie Zimmermann, co-fondateur de l'association La Quadrature du Net, selon lequel "de nouveaux sites Megaupload vont très certainement rouvrir sur des noms de domaine inatteignables par les Etats-Unis".

Rédigé par AFP le Vendredi 20 Janvier 2012 à 05:32 | Lu 1204 fois
           



Commentaires

1.Posté par TARA le 20/01/2012 08:16 | Alerter
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Le site Pirate Bay a rappelé l'histoire de ce que deviendra HOLLYWOOD ('bois de houx', un symbolisme druidique voulu) avec ses empires de la musique et du visuel aujourd'hui, qui s'était réinstallé en Californie pour éviter de devoir payer les droits dus à l'unique propriétaire de l'image en mouvement (vidéos, films) : Edison, il y a un siècle... Article intéressant à plus d'un titre si l'on considère le théorème du fraudeur qui n'aime pas être fraudé - si la fraude est avérée dans de telles conditions. "FANTASIA" par Disney est l'un des cas d'espèce.

Quant au FBI (lequel ? il y en a plusieurs), qui est le suivant sur la liste de l'Anti-Piracy Act américain (SOPA, PIPA). Après l'affaire des presque 4 000 ordinateurs de son gouvernement, identifiés à télécharger sur des sites pornographiques durant les heures de travail, classée sans suite, il y aurait donc les fraudeurs légaux des copains et les fraudeurs illégaux des pas copains sous le couvercle.

Si le FBI était incapable d'imaginer qu'un jour des programmeurs plus forts que lui utiliseraient leurs propres armes, les Anonymous en l'occurrence, et qu'une solution a déjà été trouvée en cas de 'shut-down' total unilatéral du net, la suite risque d'être encore plus intéressante que l'immobilisation totale du site du FBI durant ces dernières heures. Ordres puis contrordres sera le plus grand jeu en 'live'.

http://torrentfreak.com/the-pirate-bay-slams-pipa-and-sopa-120118/

2.Posté par Naram Sin le 21/01/2012 03:09 | Alerter
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Je serais bien curieuse de connaître le cas de Fantasia.