Décès d’un 33ème soldat australien en Afghanistan


CANBERRA, mardi 3 juillet 2012 – Le Général David Hurley, commandant en chef des forces armées australiennes, a annoncé mardi le décès d’un trente-troisième soldat en Afghanistan, dans la province d’Uruzgan, dans la vallée de la Chorah.
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Ce soldat de 40 ans, rattaché au régiment des forces spéciales (SAS) basées à Perth (Australie méridionale), était membre de cette unité depuis 1995 et avait servi au cours d’une demi-douzaine d’opérations précédentes à l’étranger.
Les forces spéciales australiennes sont déployées dans cette région dans le cadre de l’engagement australien en Afghanistan depuis 2002.
Il a été atteint de balles au thorax lundi après-midi (heure locale) lors d’un accrochage avec des éléments insurgés, alors que sa patrouille était déployée en collaboration avec une unité des forces de sécurité afghanes, a précisé le Général.
Malgré une évacuation immédiate par hélicoptère, le soldat n’a pu être sauvé.
Cette mission ciblant les insurgés se poursuit, a précisé le Général Hurley.
Réagissant à l’annonce de ce nouveau décès, la Première ministre australienne Julia Gillard a évoqué un « coup terrible pour la nation » et le « sacrifice » de ce soldat, dont l’identité n’a pas été révélée.
« Cet incident tragique fait partie de ce que nous faisons en Afghanistan, parce que cette mission est si importante pour notre nation australienne. Nous y sommes allés pour faire en sorte que l’Afghanistan ne continue pas à constituer un refuge pour les terroristes. Nous poursuivrons cette mission en Afghanistan, même si nous déplorons cette perte », a-t-elle insisté.

Retrait anticipé des troupes néo-zélandaises et australiennes

Lors du sommet de l’OTAN à Chicago, fin mai 2012, plusieurs pays ont confirmé leur retrait anticipé d’Afghanistan, parmi lesquels l’Australie, la Nouvelle-Zélande et la France.
Lors de ce sommet, Murray McCully, ministre néo-zélandais des affaires étrangères, avait ainsi confirmé le retrait anticipé des troupes néo-zélandaises encore en Afghanistan, d’ici à la fin 2013.
À Chicago, le processus de retrait progressif des troupes de la force ISAF (force internationale d’assistance et de sécurité, qui regroupe cinquante pays) de l’OTAN a par ailleurs été acté, avec comme horizon là aussi mi-2013 pour une passation de relai du commandement de tous les postes de combat et fin 2014 pour l’achèvement du retrait du gros des troupes étrangères (actuellement environ 130.000).
Passé cette date, les seules troupes étrangères restant sur ce théâtre assumeraient seulement des rôles de formation et de conseil, a précisé l’OTAN.
Les forces néo-zélandaises en Afghanistan (environ 140 soldats) sont principalement concentrées dans la région de Bamyan (retrait annoncé dès 2012), pour des travaux de reconstruction en coopération avec les forces locales.
Cette force de reconstruction du génie devrait avoir achevé son retrait courant 2013, a précisé M. McCully.
Elles auraient dû rester jusqu’en 2014.
Un autre volet de ce déploiement néo-zélandais, un contingent de forces spéciales dédiées à la formation d’une unité afghane de crise, à Kaboul, a achevé son retrait définitif en mars 2012.
Tout en soulignant l’importance de la vigilance dans le cadre de ce processus de transition, M. McCully a aussi annoncé une contribution néo-zélandaise de 2,65 millions de dollars (néo-zélandais, soit 1,57 millions d’euros) au cours des trois années à venir, en soutien direct au maintien de l’ordre dans la province de Bamyan.
Mi-avril 2012 aussi, en Nouvelle-Zélande, le Premier ministre John Key avait déclaré « possible » un départ des troupes avant l’échéance de fin 2014.

Le Président français François Hollande a de son côté annoncé le retrait des troupes françaises d’ici au 31 décembre 2012.

Côté australien, des annonces ont aussi été faites dans le sens d’un retrait anticipé des forces en Afghanistan (positionnées dans la province d’Uruzgan (Sud), à partir de mi-2013.
Julia Gillard, Première ministre australienne, avait rappelé à Chicago des annonces précédentes selon lesquelles les forces australiennes pourraient prendre « douze à dix huit mois » pour se retirer complètement d’Afghanistan.
L’annonce australienne est là aussi assortie d’enveloppes substantielles censées assurer la transition vers une phase plus axée sur le développement.
Ces enveloppes annuelles (actuellement 165 millions de dollars australiens (127 millions d’euros) augmenteront progressivement au cours des quatre années à venir pour atteindre, en 2015-2016, quelque deux cent cinquante millions de dollars australiens (192 millions d’euros) par an, ont précisé conjointement lundi Mme Gillard et Stephen Smith, son ministre des affaires étrangères.
« Malgré de récents progrès en matière de développement, l’Afghanistan demeure l’un des pays les plus pauvres du monde. Plus d’un tiers de la population vit dans une extrême pauvreté et l’espérance de vie moyenne est de 48 ans », ont souligné les deux responsables australiens, en mettant l’accent sur des actions à venir dans les domaines sanitaire et éducatif, mais aussi l’agriculture et le développement rural (infrastructures routières).

Dès mi-avril 2012, Stephen Smith, ministre australien de la défense, lors d’une participation à une réunion de l’OTAN à Bruxelles, évoquait un retrait anticipé des troupes australiennes en Afghanistan.
Le ministre australien, accompagné de Bob Carr, chef de la diplomatie australienne, et du Commandant en chef des armées australiennes, le Général David Hurley, participaient à une réunion ministérielle consacrée à la situation en Afghanistan.
Une semaine avant, M. Smith s’était rendu en Afghanistan pour y rencontrer les troupes australiennes engagées dans ce pays depuis 2002, aux côtés des forces américaines, entre autres.
L’Australie envisage par ailleurs depuis plusieurs années un renforcement de son statut au sein de l’OTAN, via un partenariat qualifié de « stratégique ».
Mardi 17 avril 2012, Julia Gillard annonçait pour sa part un avancement anticipé de la date de retrait des troupes australiennes d’Afghanistan.
Selon ce nouveau calendrier, une grande majorité des soldats australiens déployés pourrait avoir quitté ce pays avant la fin 2013.
L’échéance auparavant envisagée, conformément aux fenêtres annoncées par l’OTAN, était plus proche de la fin 2014.
Principal argument avancé mardi par Mme Gillard : une « amélioration des conditions de sécurité » sur le terrain.
La chef de l’exécutif australien avait néanmoins tenu à réitérer la justification d’un tel engagement en parlant de « guerre ayant un but et une fin ».
« Nous avons une stratégie, une mission et un calendrier pour atteindre (ce but) », a-t-elle déclaré au cours d’une allocution prononcée devant un parterre d’experts réunis dans le cadre d’une réunion d’un groupe de réflexion australien l’ASPI (Australian Strategic Policy Institute).
« Nous aimerions voir ce retrait d’Afghanistan commencer dès maintenant (…) Une fois engagé, ce processus devrait prendre de douze à dix huit mois. Et une fois achevé, l’engagement de l’Australie en Afghanistan aura un aspect très différent de ce que nous avons actuellement », a-t-elle estimé en mentionnant une disparition des missions « en première ligne ».
Le nombre de soldats australiens déployés en Afghanistan, principalement dans la province d’Uruzgan (Sud-ouest), dans le cadre de programmes de formation de soldats afghans, est estimé à quelque quinze cents.
La plupart des soldats tombés sur le théâtre afghan sont morts à la suite d’explosion d’engin explosifs « improvisés » (EEI), d’autres, plus récemment, sont tombés sous les balles de soldats afghans s’étant retournés contre leurs formateurs occidentaux.
Ces pertes humaines avaient aussi provoqué, ces dernières années, un mouvement populaire montant de désapprobation vis-à-vis de l’engagement australien au Moyen Orient.
Cette annonce de retrait a aussi provoqué plusieurs réactions, dont les plus notables émanent d’officiers supérieurs au sein des forces d’armées, qui s’indignent de ce retrait anticipé et parlent de pertes « en vain ».

En Nouvelle-Zélande, mardi 3 juillet 2012, c’est un autre soldat, le Caporal Leon Smith, tombé en Afghanistan en octobre 2011 à l’âge de 33 ans, qui devait être décoré à titre posthume pour « actes de bravoure » dans le cadre d’une mission ‘exfiltration d’otages près de Kaboul, deux mois auparavant.

Rédigé par PAD le Lundi 2 Juillet 2012 à 19:23 | Lu 500 fois