Crédit photo : Archives TI.
Tahiti, 30 juin 2025 - Le Pays veut engager une mue attendue de la gestion de ses zones de mouillage. À partir de ce lundi, le dispositif Escales, jusqu’ici réservé aux paquebots et yachts de luxe, s’étendra aux navires de plaisance dans plusieurs archipels. Une phase pilote, expérimentale mais ambitieuse, qui vise à reprendre la main sur des espaces maritimes de plus en plus saturés et les tensions grandissantes entre riverains et “voileux”.
C’est un petit pas pour la plaisance, un saut logistique pour la gestion maritime du Fenua. Avec l’extension du système Escales à la petite plaisance, le gouvernement entend imposer des règles claires et partagées, là où dominait jusqu’ici une certaine improvisation. Taiarapu-Ouest, Raiatea, Taha’a, Huahine et Fakarava serviront de terrains d’expérimentation pendant les six prochains mois, avant d'étendre le dispositif à toutes les îles disposant de zones de mouillage réglementées (ZMR). Dans ces zones, les usagers devront désormais enregistrer leur bateau et réserver leur mouillage via une plateforme numérique.
Ce tournant administratif n’est pas sans arrière-plan. Depuis plusieurs années, la fréquentation des lagons connaît une hausse continue. Et avec elle, son lot de tensions : mouillages sauvages, dégradations des fonds coralliens, sans compter les carcasses de navires abandonnés sur les plages ou les récifs. Mais c'est surtout les conflits d’usage entre pêcheurs, plaisanciers et habitants, qui sont dans le viseur de cette mesure. “C'est l'objectif principal”, admet même Jordy Chan, le ministre en charge des Transports maritimes, ce lundi, lors d'une conférence de presse dédiée à ce sujet.
Un désordre latent, qui finit par entamer la cohabitation entre tourisme nautique et vie insulaire. À noter que la Direction polynésienne des affaires maritimes (DPAM) dénombre entre “600 et 1 000” voiliers par an, qui passent ou sont installés dans les eaux polynésiennes.
Un cadre pour éviter l’anarchie maritime
Face à ces dérives, la stratégie du gouvernement se veut progressive mais ferme. Dans les îles concernées, la réglementation des zones de mouillage a déjà été révisée. Ces textes, assure le ministère, ont été construits “en concertation” avec les communes, les comités locaux de gestion et les professionnels de la mer, pour éviter toute mesure plaquée sans prise avec le terrain. Pour l'instant, toutes les îles ne possèdent pas de ZMR. Le ministre affirme être en discussion pour étendre le dispositif à de nombreuses autres îles, notamment dans l’ensemble de l’archipel des Marquises, qui constitue l’un des principaux points d’entrée des voiliers dans les eaux polynésiennes. En Terre des hommes, l’implantation de zones de mouillage réglementées est justement en voie de concrétisation.
De plus, la mise en place de ce télé-service n'est qu'une première étape. En lieu et place des ancres traditionnelles, qui labourent les fonds marins, des ancrages écologiques (bouées) seront progressivement installés dans les nouvelles zones réglementées. À Taiarapu-Ouest dès cette année, à Raiatea et Taha’a en 2026, puis dans les autres îles à l’horizon 2027.
Généralisation du système, tarification et sanctions
Au terme de cette phase pilote, une généralisation du système est envisagée. Elle s’accompagnerait d’une tarification à l’usage, dont les modalités restent à définir. Pour l’heure, le ministre n’avance pas de chiffres, mais il assume l’idée d’un service payant, pour mieux “tirer parti de cette manne touristique sous-exploitée”.
Quant à l’instauration de sanctions à l’encontre des plaisanciers réfractaires aux nouvelles règles, le cadre reste à préciser. “Il nous faut consulter l’État sur ce point. Mais nous attendons son retour depuis 2021”, déplore le ministre. En attendant un éventuel dispositif répressif, le gouvernement entend s’appuyer sur la vigilance citoyenne. Dans les îles les plus isolées, c’est la population locale qui sera invitée à relayer et faire respecter les consignes.
C’est un petit pas pour la plaisance, un saut logistique pour la gestion maritime du Fenua. Avec l’extension du système Escales à la petite plaisance, le gouvernement entend imposer des règles claires et partagées, là où dominait jusqu’ici une certaine improvisation. Taiarapu-Ouest, Raiatea, Taha’a, Huahine et Fakarava serviront de terrains d’expérimentation pendant les six prochains mois, avant d'étendre le dispositif à toutes les îles disposant de zones de mouillage réglementées (ZMR). Dans ces zones, les usagers devront désormais enregistrer leur bateau et réserver leur mouillage via une plateforme numérique.
Ce tournant administratif n’est pas sans arrière-plan. Depuis plusieurs années, la fréquentation des lagons connaît une hausse continue. Et avec elle, son lot de tensions : mouillages sauvages, dégradations des fonds coralliens, sans compter les carcasses de navires abandonnés sur les plages ou les récifs. Mais c'est surtout les conflits d’usage entre pêcheurs, plaisanciers et habitants, qui sont dans le viseur de cette mesure. “C'est l'objectif principal”, admet même Jordy Chan, le ministre en charge des Transports maritimes, ce lundi, lors d'une conférence de presse dédiée à ce sujet.
Un désordre latent, qui finit par entamer la cohabitation entre tourisme nautique et vie insulaire. À noter que la Direction polynésienne des affaires maritimes (DPAM) dénombre entre “600 et 1 000” voiliers par an, qui passent ou sont installés dans les eaux polynésiennes.
Un cadre pour éviter l’anarchie maritime
Face à ces dérives, la stratégie du gouvernement se veut progressive mais ferme. Dans les îles concernées, la réglementation des zones de mouillage a déjà été révisée. Ces textes, assure le ministère, ont été construits “en concertation” avec les communes, les comités locaux de gestion et les professionnels de la mer, pour éviter toute mesure plaquée sans prise avec le terrain. Pour l'instant, toutes les îles ne possèdent pas de ZMR. Le ministre affirme être en discussion pour étendre le dispositif à de nombreuses autres îles, notamment dans l’ensemble de l’archipel des Marquises, qui constitue l’un des principaux points d’entrée des voiliers dans les eaux polynésiennes. En Terre des hommes, l’implantation de zones de mouillage réglementées est justement en voie de concrétisation.
De plus, la mise en place de ce télé-service n'est qu'une première étape. En lieu et place des ancres traditionnelles, qui labourent les fonds marins, des ancrages écologiques (bouées) seront progressivement installés dans les nouvelles zones réglementées. À Taiarapu-Ouest dès cette année, à Raiatea et Taha’a en 2026, puis dans les autres îles à l’horizon 2027.
Généralisation du système, tarification et sanctions
Au terme de cette phase pilote, une généralisation du système est envisagée. Elle s’accompagnerait d’une tarification à l’usage, dont les modalités restent à définir. Pour l’heure, le ministre n’avance pas de chiffres, mais il assume l’idée d’un service payant, pour mieux “tirer parti de cette manne touristique sous-exploitée”.
Quant à l’instauration de sanctions à l’encontre des plaisanciers réfractaires aux nouvelles règles, le cadre reste à préciser. “Il nous faut consulter l’État sur ce point. Mais nous attendons son retour depuis 2021”, déplore le ministre. En attendant un éventuel dispositif répressif, le gouvernement entend s’appuyer sur la vigilance citoyenne. Dans les îles les plus isolées, c’est la population locale qui sera invitée à relayer et faire respecter les consignes.