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Crispations autour du plutonium de Hao


Crispations autour du plutonium de Hao
PAPEETE, le 10 décembre 2015. La deuxième réunion de la commission d'information auprès des anciens sites d'expérimentation nucléaires du Pacifique s'est tenue ce jeudi après-midi au Haut-commissariat. La question du plutonium enfoui sous des dalles de béton à Hao a animé les débats entre les partisans de son évacuation et ceux qui ne souhaitent pas y toucher.

Des éclats de voix traversent le mur. On entend successivement les voix de Roland Oldham, président de l'association Moruroa et Tatou, et Lionel Beffre, haut-commissaire. Les médias n'ont pas pu assister à la deuxième réunion de la commission d'information auprès des anciens sites d'expérimentation nucléaires du Pacifique qui s'est tenue ce jeudi après-midi au Haut-commissariat mais ont pu entendre que des divergences subsistent entre ses membres.

Cette commission, créée en mai dernier, a pour objectif de « renforcer l’information du public sur les conséquences aux plans sanitaire et environnemental, des anciens sites du centre d'expérimentation du Pacifique ». Y siègent donc des représentants de l'Etat et du ministère de la Défense aux côtés de représentants du Pays, des communes, de l'assemblée et de la société civile, par le biais de représentants d'associations et le président du Conseil économique, social et culturel. Pour cette seconde réunion, l'association 193 (créée en janvier dernier par le Père Auguste à Faa'a) a été invitée.

Trois points principaux étaient à l'ordre du jour : le dernier bilan de la surveillance de la radioactivité en Polynésie française établi par l'Institut de radio-protection et de sûreté nucléaire (IRSN), le plan communal de sauvegarde de Tureia et un point d'avancement du chantier Telsite 2.

Le rapport de l'IRSN indique notamment, selon un communiqué du Haut-commissariat ,« qu'avec un niveau de radioactivité dans l'air d'origine artificielle encore décelable inférieure à 0,005 millisievert par an, la Polynésie française, bien qu'ayant connu 41 essais nucléaires aériens, est en-dessous de la valeur moyenne annuelle de Paris-Orsay qui reste deux fois plus élevée que celle de Tahiti ».



Roland Oldham, président de Moruroa e Tatou
Roland Oldham, président de Moruroa e Tatou
Moruroa e Tatou inquiet en cas de cyclone

Ce qui a crispé lors de la réunion de ce jeudi c'est la question du plutonium capturé sous des dalles de béton sur l'atoll de Hao. « La mesure du plutonium s'établit à 0,1 à 1 Bq/kg dans les îles hautes, elle est très inférieure à 0,1 Bq/kg à Hao, à l'exception de la dalle vautour avec 6,5 Bq/kg en moyenne », indique le Haut-commissariat. « Cette activité ne présente pas de risque sanitaire et ne nécessite pas d'intervention particulière. » C'est ce qui a fait s’époumoner Roland Oldham. « On nous explique que c'est à une dizaine de centimètres du sol et qu'il n'y a pas de problèmes. Je leur ai dit que la plupart d'entre eux n'ont pas vu un cyclone », explique-t-il. « Quand il y a un cyclone, il y a des coraux qui se rouvrent à 200-300 mètres à l'intérieur. Cette dalle peut donc aussi sauter. J'ai eu le malheur de dire que la France ne faisait rien par rapport au plutonium. Alors là, le haussaire est parti dans tous les sens ».

Guillaume Manificat, chef du Service d'étude et de surveillance de l'environnement, expert de l'IRSN.
Guillaume Manificat, chef du Service d'étude et de surveillance de l'environnement, expert de l'IRSN.
"Pas de risques" selon l'IRSN

Trois représentants de l'IRSN étaient présents à cette réunion. « Notre appréciation en tant que scientifiques, c'est de dire cela que ce plutonium n'émet pas de rayonnement et qu'il n y a donc pas de risques. Nous ne voyons pas le risque en cas de cyclone. Le plutonium est présent depuis 40 ans. Il y a eu un certain nombre de précipitations depuis et ce que nous observons c'est que cette contamination n'a pas bougé depuis 40 ans », a indiqué Guillaume Manificat, chef du Service d'étude et de surveillance de l'environnement, expert de l'IRSN. « On ne verra pas d'évolution de la situation comme ça d'un seul coup. »
Pour cet expert, il ne vaut donc mieux pas toucher à ce plutonium : car « si on le déplace il y a des gens qui vont y travailler : un remaniement du sol, cela représente un risque très faible mais un risque quand même. Donc le mieux c'est de le laisser sur place. Notre objectif c'est de faire en sorte que le moins de personnes possibles soient exposées aux risques radiologiques ».

Si cette commission a pour but d'informer le public, les représentants élus par les citoyens étaient peu nombreux. Car des maires concernés, seul le tavana de Hao était présents. A ses côtés n'étaient pas représentés Tureia, les Gambier, Reao et Pukarua. Alors que la commission prévoit également une place pour le président de l'assemblée ou son représentant et deux élus à l'APF, ces sièges sont eux aussi restés vides.

Rédigé par Mélanie Thomas le Jeudi 10 Décembre 2015 à 21:28 | Lu 3343 fois
           



Commentaires

1.Posté par mana le 10/12/2015 22:58 (depuis mobile) | Alerter
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Coulez une chappe de plomb dessus ancree dans le sol profondement et fin....moins cher que de deplacer ca couterai des centaines de millions ...et on le met ou apres?? A Faaa depotoire???jeter dans la mer?

2.Posté par tutua le 11/12/2015 15:16 | Alerter
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on pouvait s'y attendre : pour l'Etat à Moru et Fanga, y'a absolument rien à voir, tout est bien qui finit bien, dormez tranquilles. On se demande d'ailleurs pourquoi ils n'ont pas fait leur bombe chez eux en France ça leur aurait coûté moins cher

3.Posté par emere cunning le 11/12/2015 18:26 | Alerter
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@ mana,
"on le met ou apres??"
Question bête ! RETOUR A L'EXPEDITEUR pardi, a fortiori si ces déchets sont tout ce qu'il y a de plus clean, car si tu as bien lu, il n'y a "pas de rayonnement, pas de risque" et blablabla. Pourquoi pas les enterrer sous les Champs Elysées d'ailleurs ?

4.Posté par Jean-Paul Vimare le 13/12/2015 17:36 | Alerter
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Bonjour, Hao, surtout la zone aéro-portuaire. Du fait de la "décontamination" des avions de prélèvement Vautours de 1966 à 1974, toute une large zone à été contaminée au plutonium. Où allaient les eaux de lavage, une partie dans le lagon, et les reste vers le terrain de sport. On ne peut pas toucher au Plutonium, pour la bonne raison que ça provoquerait une autre contamination. Donc interdire la zone, renforcer et isoler la dalle. Et aussi la zone hôtel, personne n'en parle. Là c'est 550 tonnes de fissiles, de filtres, etc. RETOUR A L'EXPÉDITEUR, oui mais comment. Pour un cyclone possible, si c'est comme celui de 1906, là ce serait un des plus grand désastre. Quant à Moruroa, ce sont les endigages qui tienne l'atoll. 50% à déjà coulé. Fanga, on ne sais rien, et il y a une raison. Merci

5.Posté par Jean-Paul Vimare le 13/12/2015 17:54 | Alerter
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Pour continuer si vous le permettez, le projet aquacole dans ce secteur, est insensé. Par respect pour les habitant de Hao, je pense que cet atoll immense, devrait se développer dans ce domaine, mais pas à cet endroit. Hao possède la plus grande piste d'aviation du Pacifique sud, qui était homologuée par Nasa, en piste de secours pour la navette spatiale. Il serait dommage pour nos amis Polynésien de ne pas profiter de toutes ces infrastructures. Mais là c'est à la population de décider, car bien sur l'Atoll, n'est pas contaminé partout. De plus c'est magnifique comme endroit, et vu la situation géographique une bonne plate-forme pour exporter. Merci pour vos articles.

6.Posté par ttetuanui le 18/02/2016 07:14 | Alerter
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selon "l'expert" , il vaut mieux laisser le plutonium à sa place.... C'est comme si un médecin cancérologue disait qu'il ne faut surtout pas toucher à une tumeur cancéreuse car il y aurait des risques pour le patient !! L'armée française a pollué nos îles paradisiaques et veulent laisser leur merde de plutonium qui risque d'affecter la santé de notre population pour les années à venir , ... alors, ramassez votre merde et ramenez là dans votre pays, un point c'est tout. Je ne veux pas savoir comment... çà c'est votre problème, demandez le à vos "experts" !

7.Posté par papy le 26/02/2016 01:52 | Alerter
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Ces hauts fonctionnaires doivent demander aux anciens militaires présents sur HAO comment cela c'est passé lors de NANO.
Auditionner nous mais sur place on vous racontera comment était la piste après son passage.
On vous racontera aussi à quoi à servi la centrale électrique et la centrale eau.
Un militaire métropolitain présent sur place.