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Crash d'air Moorea : la défense avance la thèse d'une rupture du câble lors du repêchage de l'avion


:La maquette présentée au tribunal ce mercredi par la défense.
:La maquette présentée au tribunal ce mercredi par la défense.
PAPEETE, le 17 octobre 2018 - Une maquette des câbles de la queue du Twin Otter a été présentée ce mercredi lors de la neuvième journée du procès du crash d'Air Moorea. Selon un nouvel expert cité par la défense, il est « certain » que le câble de gouverne de profondeur s'est rompu lors du repêchage de l'appareil.

Les thèses se suivent et ne se ressemblent pas au procès du crash d'Air Moorea. Une maquette des câbles du Twin Otter a été utilisée ce mercredi par la défense pour prouver que la rupture du câble de gouverne de profondeur avait eu lieu après l'accident, lors du repêchage de l'épave.

Selon Bernard Dubuc, expert en aéronautique cité par la défense, il est « certain » que le câble s'est rompu après le crash et ce, en raison de la « correspondance entre les structures de l'appareil et les points sur lesquels le câble a été marqué. » Interrogé sur la cause du crash, l'homme indique qu'il n'y a pas d' « hypothèse définitive » mais qu'il existe plusieurs « possibilités » : «  le pilote aurait pu poussé le manche, les gaz auraient pu être coupés... »


Pour Thierry Clerc, un autre expert cité par la défense, l'on ne peut pas « exclure » que la rupture du câble arrière se soit produite, non pas en vol, mais lors de « deux phases susceptibles de produire les effets importants attendus : le choc du heurt de l'avion avec la surface de l'eau et le relevage des débris. » Sur la question de l'hypothèse du jet blast, retenue par le BEA, Thierry Clerc indique qu'elle est « techniquement possible » mais « peu probable. »


Le procès reprendra demain avec les auditions de plusieurs techniciens et pilotes.

Francis Pierre, ancien directeur technique d'Air Tahiti, témoin cité par la défense :

Votre conclusion est que le câble s'est rompu après l'impact ? Pourquoi ?

« Tout à fait, nous avons apporté la démonstration que ce câble ne pouvait pas se fendre en vol. Tous les défauts que l'on trouve sur le câble à cabrer démontrent qu'il s'est cassé lors du relevage de l'épave. »


Les experts, le BEA, personne n'arrive à la même conclusion, comment expliquez-vous cela ?

« Nous avons des opinions qui sont divergentes sur certains points de l'analyse avec le BEA et le Cpr. En revanche, nous sommes en totale contradiction avec l'expert judiciaire. Le faciès du câble lorsqu'on l'a remonté et la manière dont il était endommagé démontrent clairement qu'il n'a pas pu se rompre en vol. Lorsque l'empennage arrière de l'avion a été relevé, il y a eu une séparation de cet empenage et de la partie arrière du fuselage. »

Rédigé par Garance Colbert le Mercredi 17 Octobre 2018 à 17:17 | Lu 2416 fois