Tahiti Infos

Coup de poing mortel pour une boîte de paka


PAPEETE, le 25 juin 2019 - Un homme de 28 ans a comparu lundi devant la cour d'assises pour répondre de « violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner ». En avril 2017, l'homme avait mis un coup de poing à son oncle alors que ce dernier, en état d'ébriété, l'avait menacé pour une simple boîte de paka. L'accusé a été condamné à cinq ans de prison dont deux ans avec sursis.

Le 22 avril 2017, les gendarmes se transportent dans une maison où le corps d'un homme inconscient gît au sol. Les première déclarations recueillies laissent apparaître que la victime vit dans cet endroit avec son fils mineur, ses neveux et ses nièces. Ce jour là, et alors qu'il avait beaucoup bu, l'homme était à la recherche d'une boite contenant du paka. Son fils lui ayant expliqué que c'était son neveu de 25 ans qui lui avait volé, le quinquagénaire avait donc pris ce dernier à partie en menaçant de brûler le domicile familial.

Alors que son oncle le provoquait oralement, l'accusé lui avait mis un seul et unique coup de poing qui avait provoqué sa chute. Sa tête avait lourdement heurté le sol et l'homme n'avait pas survécu. Réalisant qu'il avait gravement blessé son oncle, l'accusé avait vainement essayé de lui porter secours.

« Drame lié au mensonge »

Face à la cour d'assises ce lundi, l'accusé, père de deux enfants, a assumé les faits en indiquant qu'il n'avait jamais eu l'intention de tuer son oncle. Visiblement abattu, le jeune homme a difficilement évoqué son enfance entre la violence de sa tante, qui le frappait « dans le dos avec une barre de fer » et l'absence de ses parents biologiques. Sa compagne ainsi que sa sœur sont venus témoigner. La première a indiqué que son concubin ne l'avait jamais touchée. La seconde, plus nuancée, a dit que son frère était violent mais que le drame était lié au mensonge du fils de la victime qui était en fait celui qui avait volé le paka à son père.

Lors de sa plaidoirie, le conseil du fils de la victime a rappelé que ce dernier, malgré son mensonge, n'était « en rien responsable » du drame et qu'il avait vu son « propre père mourir sous ses yeux ».

L'avocat général a ensuite requis 5 ans de prison dont deux ans avec sursis en affirmant que l'accusé avait « une violence enracinée en lui-même . »

Pour la défense de l'accusé, son conseil a insisté sur sa jeunesse passée dans la violence et sur le fait que le jeune homme n'avait jamais eu l'intention de tuer son oncle.

Après en avoir délibéré, les jurés de la cour d'assises ont suivi les réquisitions du ministère public.
 

Rédigé par Garance Colbert le Mardi 25 Juin 2019 à 10:14 | Lu 1452 fois