Contrat de projets Etat – Pays – communes : y-aura-t-il assez d’argent pour tout le monde ?


Le traitement des déchets, comme l’assainissement et l’eau potable sont les trois thématiques concernées par le contrat de projets Etat – Pays – communes. (Photo archives Tahiti Infos.)
PAPEETE, le 13 juillet 2015. Le comité de pilotage doit, cet après-midi au haussariat, dévoiler les dossiers retenus pour l’assainissement, l’eau potable et le traitement des déchets et leur calendrier. L’enveloppe prévue de 13,2 milliards sera-t-elle suffisante ?

A 15 heures, au haussariat, on va en savoir plus sur les communes qui vont bénéficier de l’enveloppe du contrat de projets Etat-Pays-communes. C’est le comité de pilotage, présidé par Lionel Beffre et Edouard Fritch, qui va donner son verdict à partir de tous les dossiers qui ont été présentés.
Avant cela, le 1er juillet, c’est une sorte de dernier grand oral qu’ont passé les communes et les SEM (sociétés d’économie mixtes) devant le comité d’instruction et de suivi. Sur les 30 projets qui ont été déposés, treize communes* avaient envoyé un technicien pour défendre une dernière fois leur dossier. En face d’eux, pendant quinze minutes chacun, les représentants de l’Etat, du Pays et le directeur du Syndicat pour la promotion des communes Cyril Tetuanui. «Tous ne sont pas venus, explique Eric Zabouraeff. En tout il y a 30 projets et 28 sont éligibles. Mais seuls ceux qui le souhaitaient sont venu à cet oral ». Ce qui a permis, selon le secrétaire général adjoint du haussariat, de mieux comprendre certains projets ou remettre de la cohérence là où il en manquait.

« Ce qui est important, insiste Marie-Laure Denis, déléguée pour le développement des communes auprès de la présidence, c’est qu’il n’y avait aucun élu : c’était une instance purement technique. » Le périmètre du contrat de projet 2015-2020 concerne l’eau potable, l’assainissement et le traitement des déchets. Des enjeux lourds et coûteux qui, rappelons-le, doivent être assumés par les communes avant 2020. Le comité d’instruction mis en place a pour but, selon Eric Zabouraeff, « d’associer les communes à la décision », grâce à une procédure « plus objective » dans l’évaluation des dossiers. « Il y a bien sûr le côté technique mais aussi la pérennité et l’impact sur l’environnement qui entrent en ligne de compte ». Pour Marie-Laure Denis, « cela nous permet aussi de mettre le curseur entre le dossier parfait et la réalité du terrain ».

OBJECTIF : PREMIERS TRAVAUX AVANT LA FIN DE L’ANNEE

Mais au final est-ce qu’il y aura assez d’argent ? L’enveloppe prévue dans ce contrat de projet est de 13,2 milliards. L’Etat et le Pays abondent chacun à hauteur de 6 milliards. Le reste (5 à 15% du financement) sera assuré par les communes en fonction de leur taille. Avec 28 dossiers sans doute validés ce matin, nul doute que cette enveloppe globale sera insuffisante. A titre d’exemple, le projet d’assainissement entre la clinique Paofai et la Tipaerui (soutenu par la SEM Te Ora no Ananahi) représente à lui tout seul un montant de 1,5 milliard. Pour Tairapu Est, le projet eau potable se monte à 650 millions…

Pour les décideurs du contrat, pas de problèmes : ce lundi, ils vont décider de l’ordre dans lequel les projets vont être menés et avec quel budget pour la première année du contrat. La même chose sera établie pour la seconde année et ainsi de suite sur les six années. Et si l’enveloppe n’est pas assez confortable, il sera toujours possible, selon les autorités du Pays et de l’Etat, de trouver d’autres fonds. Par exemple dans l’autre partie du contrat de projet Etat-Pays (36 milliards). « On verra » assure Zabouraeff.

Pas sûr que les communes qui seront servies les dernières voient avec le même optimisme ce verre à moitié plein. Pour classer les dossiers, cet après-midi, les critères appliqués seront « efficacité, soutenabilité et pérennité » explique Zabouraeff. « Il faut retenir les opérations qui vont aller jusqu’au bout » martèle Marie-Laure Denis. Quoi qu’il en soit, la priorité du Pays et de l’Etat sera d’aller vite. Signé en décembre, le contrat de projet devrait voir ses premiers arrêtés de subvention publiés dès la validation de la liste des projets. On saura ainsi combien d’argent, sur l’enveloppe globale, sera alloué pour la première des six années du contrat. Les premiers travaux pourraient alors commencer avant la fin de l’année.
Cet après-midi, devant les plus hautes autorités de l’Etat et du Pays, nul doute que les représentants des communes et des archipels vont suivre avec attention le calendrier qui va être décidé.

* Arue, Hitia’a o te Ra, Moorea, Pirae, Punaauia, Tairapu Ouest et Est, Papara, Hauhine, Tumaraa, Utuora, Bora Bora et Papeete.

Rédigé par Bertrand PARENT le Lundi 13 Juillet 2015 à 11:06 | Lu 712 fois