Noëlline Chin, psychothérapeute et présidente de l’Afarep (L'Association de formation et d’action de recherche en Polynésie). ©DM
Tahiti, le 29 août 2025 - Mercredi 10 septembre 2025, à l’occasion de la Journée mondiale de prévention du suicide, l’association Afarep et SOS Suicide organisent une grande conférence-débat à la mairie de Pirae. De 17 heures à 20 heures, chercheurs, cliniciens et acteurs du médico-social se retrouveront pour échanger sur un phénomène qui ne cesse d’interroger la société polynésienne : les conduites suicidaires.
Le suicide, rappelons-le, traverse toutes les couches sociales, tous les âges, toutes les appartenances ethniques. Mais il prend en Polynésie française des formes particulières, souvent liées à l’histoire, aux cultures et aux représentations traditionnelles du rapport à la mort. “C’est tout l’intérêt de cette rencontre : croiser les regards de l’anthropologie, de la clinique, de l’ethnopsychiatrie et de l’approche transgénérationnelle pour mieux comprendre et prévenir”, explique Noëlline Chin, psychothérapeute et présidente de l’Afarep (L'Association de formation et d’action de recherche en Polynésie).
Des intervenants aux approches variées
“Le programme réunit des spécialistes venus éclairer la question sous plusieurs angles”, poursuit-elle. Maya Amiot-Rereao, psychologue clinicienne et doctorante en santé publique à l’Inserm, présentera ses recherches sur les conduites suicidaires en Polynésie et l’apport de l’autopsie psychologique dans les territoires d’Outre-mer. Yasmina Taerea, sociologue et anthropologue, analysera les spécificités socio-culturelles du suicide, notamment en lien avec le genre et les violences intrafamiliales. Ernest Sin Chan, psychologue clinicien spécialisé en ethnopsychiatrie et systémie familiale, interrogera les représentations de la mort et l’impact de la rupture des liens sociaux et affectifs chez les jeunes. Enfin, ConstellAction Polynésie, avec Nadia Law et Véronique Howan, proposera une lecture transgénérationnelle à travers l’approche des constellations familiales.
Comprendre un phénomène complexe
Le constat est préoccupant : la Polynésie française connaît une augmentation régulière des tentatives de suicide. Le taux serait passé de 123 pour 100 000 habitants en 2023 à 174 pour 100 000 habitants en 2024.
Adolescents, adultes, personnes âgées, sans-abris, victimes de violences ou de dépendances… aucun groupe n’est épargné. Face à cette diversité des situations, les intervenants exploreront les multiples dimensions de l’acte suicidaire : deuils impossibles, fuites devant une souffrance insoutenable, atavisme, appels à l’aide, poids des traditions.
La conférence s’interrogera également sur le rôle des représentations culturelles. Chez les Maohi comme chez les Hakka, la mort est entourée de croyances fortes. Autant d’éléments qui peuvent influencer le vécu du deuil, la perception de la souffrance et, parfois, la décision fatale.
Un espace de réflexion et de prévention
Au-delà des analyses, cette rencontre vise à ouvrir un espace d’échanges entre professionnels de la santé, du social et de l’éducation, mais aussi avec le public. L’objectif : identifier des pistes pour renforcer la prévention, l’accompagnement des familles et les interventions d’urgence.
Un cadre précis a été posé pour éviter que la soirée ne devienne un lieu de débordements émotionnels. Les organisateurs souhaitent avant tout favoriser une réflexion collective et constructive, ancrée dans la réalité polynésienne, mais ouverte à des approches scientifiques et cliniques novatrices.
Cette conférence-débat rappelle une évidence : penser le suicide, c’est penser la souffrance, mais aussi les liens, la transmission, l’identité et la place de chacun dans la société. Autant de questions vitales auxquelles Afarep et SOS Suicide invitent à réfléchir ensemble, ce 10 septembre.
Le suicide, rappelons-le, traverse toutes les couches sociales, tous les âges, toutes les appartenances ethniques. Mais il prend en Polynésie française des formes particulières, souvent liées à l’histoire, aux cultures et aux représentations traditionnelles du rapport à la mort. “C’est tout l’intérêt de cette rencontre : croiser les regards de l’anthropologie, de la clinique, de l’ethnopsychiatrie et de l’approche transgénérationnelle pour mieux comprendre et prévenir”, explique Noëlline Chin, psychothérapeute et présidente de l’Afarep (L'Association de formation et d’action de recherche en Polynésie).
Des intervenants aux approches variées
“Le programme réunit des spécialistes venus éclairer la question sous plusieurs angles”, poursuit-elle. Maya Amiot-Rereao, psychologue clinicienne et doctorante en santé publique à l’Inserm, présentera ses recherches sur les conduites suicidaires en Polynésie et l’apport de l’autopsie psychologique dans les territoires d’Outre-mer. Yasmina Taerea, sociologue et anthropologue, analysera les spécificités socio-culturelles du suicide, notamment en lien avec le genre et les violences intrafamiliales. Ernest Sin Chan, psychologue clinicien spécialisé en ethnopsychiatrie et systémie familiale, interrogera les représentations de la mort et l’impact de la rupture des liens sociaux et affectifs chez les jeunes. Enfin, ConstellAction Polynésie, avec Nadia Law et Véronique Howan, proposera une lecture transgénérationnelle à travers l’approche des constellations familiales.
Comprendre un phénomène complexe
Le constat est préoccupant : la Polynésie française connaît une augmentation régulière des tentatives de suicide. Le taux serait passé de 123 pour 100 000 habitants en 2023 à 174 pour 100 000 habitants en 2024.
Adolescents, adultes, personnes âgées, sans-abris, victimes de violences ou de dépendances… aucun groupe n’est épargné. Face à cette diversité des situations, les intervenants exploreront les multiples dimensions de l’acte suicidaire : deuils impossibles, fuites devant une souffrance insoutenable, atavisme, appels à l’aide, poids des traditions.
La conférence s’interrogera également sur le rôle des représentations culturelles. Chez les Maohi comme chez les Hakka, la mort est entourée de croyances fortes. Autant d’éléments qui peuvent influencer le vécu du deuil, la perception de la souffrance et, parfois, la décision fatale.
Un espace de réflexion et de prévention
Au-delà des analyses, cette rencontre vise à ouvrir un espace d’échanges entre professionnels de la santé, du social et de l’éducation, mais aussi avec le public. L’objectif : identifier des pistes pour renforcer la prévention, l’accompagnement des familles et les interventions d’urgence.
Un cadre précis a été posé pour éviter que la soirée ne devienne un lieu de débordements émotionnels. Les organisateurs souhaitent avant tout favoriser une réflexion collective et constructive, ancrée dans la réalité polynésienne, mais ouverte à des approches scientifiques et cliniques novatrices.
Cette conférence-débat rappelle une évidence : penser le suicide, c’est penser la souffrance, mais aussi les liens, la transmission, l’identité et la place de chacun dans la société. Autant de questions vitales auxquelles Afarep et SOS Suicide invitent à réfléchir ensemble, ce 10 septembre.
L’association Afarep
Créée sous le régime de la loi 1901, l'Association de formation et d’action de recherche en Polynésie (Afarep) réunit une équipe de professionnels aux origines et aux compétences diverses : psychologues, psychiatres, anthropologues, travailleurs sociaux, issus de plusieurs horizons ethniques et culturels.
Leur démarche : penser et accompagner la souffrance psychique en tenant compte des dimensions culturelles, historiques et identitaires.
l'Afarep se définit comme une association pluridisciplinaire et pluriethnique. Elle s’inscrit dans le courant de la clinique ethnopsychiatrique et de la multiplicité, née des pratiques du Centre Devereux à Paris, spécialisé dans l’accueil des migrants.
En Polynésie française, elle développe un dispositif de consultation ethnopsychiatrique dans le champ médico-social, utile face à des situations souvent bloquées, où institutions et familles se heurtent depuis des années à des impasses.
Les travaux de l’Afarep portent particulièrement sur les populations polynésiennes et chinoises hakka. À travers leurs recherches, les membres interrogent les rituels de fabrication du lien social – de la naissance à la mort – et les questions contemporaines du métissage et du nomadisme. Pour eux, comprendre les logiques culturelles et les transmissions symboliques est essentiel pour accompagner les personnes en souffrance.
Le groupe de consultation mis en place par l’association fonctionne comme un espace de traduction entre différents mondes. L’Afraep cherche à comprendre : Qu’est-ce qui fait tenir un groupe ? Quels héritages transmet-on à un enfant métis, partagé entre plusieurs cultures ? Comment retrouver du sens dans des parcours marqués par la migration, la perte ou la rupture ?
Créée sous le régime de la loi 1901, l'Association de formation et d’action de recherche en Polynésie (Afarep) réunit une équipe de professionnels aux origines et aux compétences diverses : psychologues, psychiatres, anthropologues, travailleurs sociaux, issus de plusieurs horizons ethniques et culturels.
Leur démarche : penser et accompagner la souffrance psychique en tenant compte des dimensions culturelles, historiques et identitaires.
l'Afarep se définit comme une association pluridisciplinaire et pluriethnique. Elle s’inscrit dans le courant de la clinique ethnopsychiatrique et de la multiplicité, née des pratiques du Centre Devereux à Paris, spécialisé dans l’accueil des migrants.
En Polynésie française, elle développe un dispositif de consultation ethnopsychiatrique dans le champ médico-social, utile face à des situations souvent bloquées, où institutions et familles se heurtent depuis des années à des impasses.
Les travaux de l’Afarep portent particulièrement sur les populations polynésiennes et chinoises hakka. À travers leurs recherches, les membres interrogent les rituels de fabrication du lien social – de la naissance à la mort – et les questions contemporaines du métissage et du nomadisme. Pour eux, comprendre les logiques culturelles et les transmissions symboliques est essentiel pour accompagner les personnes en souffrance.
Le groupe de consultation mis en place par l’association fonctionne comme un espace de traduction entre différents mondes. L’Afraep cherche à comprendre : Qu’est-ce qui fait tenir un groupe ? Quels héritages transmet-on à un enfant métis, partagé entre plusieurs cultures ? Comment retrouver du sens dans des parcours marqués par la migration, la perte ou la rupture ?