Communiqué du Tavini: Le temps des sucettes


La vie d’un élu est trépidante, excitante et toujours pleine de promesses. La semaine au tribunal et le week-end à refaire le monde. Pas celui de demain mais d’hier, celui qui a conduit aux juges après de longues années de pur bonheur. On ne se refait pas, la nostalgie des temps heureux est trop forte.

La campagne électorale est lancée. On reçoit les chefs d’entreprises car le succès politique peut faire leur bonheur et leur bonheur conduit à plus de bonheur du politique. Tout le monde est content, la règle est pourtant simple. M. Haddad en sait quelque chose, lui qui affirme aux juges que sa religion lui interdit la corruption !

Nous sommes en campagne et déjà au pouvoir. L’ancien conseiller reçoit. Il connaît bien la maison et l’apprécie. Au dessus du million par mois, cela ne s’oublie pas, le changement de régime est trop dur. Chacun son rôle, le sien est d’entretenir l’espoir et la motivation, mais c’est le patron qui conclut.

Une bonne demi douzaine de chefs d’entreprises sont déjà sur la liste en position éligible avec leur passeport pour un ministère ! D’autres ont entendu que le parc automobile « sacrifié » par Temaru – décidément cet homme n’y connaît rien en politique - sera entièrement renouvelé. Ils ont sorti leur calculette pour évaluer leur soutien au futur président, décidément le seul qui sache parler aux hommes d’affaires, les vrais, ceux qui connaissent toutes les ficelles. C’est bien le retour au système des monopoles, des chasses gardées et de la corruption qui se reconstruit à l’ombre du Palais de Justice !

Ainsi, de rencontres en discussions, les projets fleurissent et s’étoffent. On oublie les petits soucis de la semaine pour se consacrer au futur, au pouvoir et aux sucettes qui ne manqueront pas de grossir, pour tout le monde, promis, juré, si je mens, de toutes façons, je suis déjà en enfer…


Car : 1879

Rédigé par TAVINI le Lundi 1 Octobre 2012 à 16:44 | Lu 437 fois