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Comme à Ibiza avec Tupac Peralta


TAHITI, le 27 février 2020 - Tupac Peralta est un musicien virtuose. Il joue notamment de la quena, une flûte traditionnelle des Andes. Installé à Ibiza, une île des Baléares réputée dans le monde entier pour ses soirées, l’artiste assure des événements originaux. Il monte sur scène avec des DJs. Il présentera le concept à Punaauia la semaine prochaine.

Je me sens complet” dit Tupac Peralta à propos de la pratique de la flûte. Et c’est parce qu’il se sent bien qu’il donne du plaisir à ceux qui l’écoute.

Quand il joue, il dit être “engagé avec la beauté, la justesse et la vérité”. Il donne le meilleur de lui-même et de ses instruments. “Je mets en pratique ce que j’ai appris partout dans le monde, tant au niveau technique que spirituel, non pas pour être le meilleur, mais pour donner le meilleur”. Il encourage ses auditeurs à s’interroger sur ce qu’ils peuvent ressentir avant, puis après le concert.

Inca unique

Né à Lima au Pérou dans les années 1970, Tupac Peralta réside aujourd’hui à Ibiza (aux Baléares en Espagne), il est connu comme un instrumentiste jazz, latin et classique. Il est considéré aujourd’hui comme l’un des meilleurs interprètes de quena.

La quena est un instrument à vent de la famille des bois. C’est une flûte d’origine précolombienne qu’on trouve dans les pays andins. Contrairement à d’autres instruments à vent, elle n’a pas d’embout, ce qui implique l’envoi d’une grande quantité d’air et donc une technique particulière. Elle a des cousines un peu partout dans le monde que Tupac Peralta s’est mis en tête de découvrir.

Il raconte : “J’ai commencé par curiosité à l’âge de 9 ans. Mon père m’a mis dans une école de musique pour apprendre cet instrument car j’étais hyperactif. L’apprentissage de la musique est un excellent moyen de canaliser l’énergie.”

Les exercices de respiration notamment lui ont permis de se concentrer et de se maîtriser. Mais, à l’époque au Pérou, faire évoluer sa pratique de la flûte traditionnelle était difficile faute d’école et d’enseignants adaptés. “Les choses ont bien changé depuis, mais dans les années 80, l’art autochtone n’avait pas la cote.”

Il a donc suivi des cours de flûte traversière au conservatoire. Brillant élève, il a décroché une bourse pour intégrer le Conservatoire Schubert en Autriche où il est resté dix ans. Durant toutes ces années, il n’a jamais oublié son instrument de départ.

Le souffle du monde

Passionné par les flûtes traditionnelles, leur pratique et leur histoire, il a pris la direction du Japon pour se familiariser avec le shakuhachi, une flûte sacrée japonaise. “Dans les écoles de sakuhachi, les diplômes, mêmes les meilleurs, ne valent rien. Pour y entrer on doit passer un examen quasiment spirituel”, rapporte-t-il. “Les enseignants sont des maîtres japonais de l’instrument qui ne s’intéressent pas seulement à la technique.” Tupac Peralta a eu la chance d’être accepté. Il est resté cinq ans au Pays du soleil levant.

Il est ensuite allé en Inde, à Goa pendant cinq mois, puis aux États-Unis pour découvrir la musique des Indiens d’Amérique.

Le musicien s’est nourri de ce voyage au long court et de ses rencontres pour faire évoluer sa propre pratique. Dans toutes ces cultures, différentes à première vue, il y a des points communs. “Le musicien, celui qui joue de la flûte traditionnelle, est choisi au sein de sa communauté, pour les besoins de cette même communauté. Il permet des connexions grâce au souffle de vie.

Tupac Peralta a finalement posé ses valises au beau milieu de la mer Méditerranée pour, dit-il, leur “magnétisme particulier”.

Il manipule diverses formes et techniques d’interprétation des flûtes du monde et présente un répertoire international et personnel. Il établit un pont entre l’héritage ancestral et ethnique et le son contemporain et les nouvelles technologies. Il participe à des concerts, événements et entre dans des écoles en tant qu’interprète et conférencier.

Il propose des soirées particulières avec des DJs. Ces derniers, avec qui il monte sur scène, lui laissent des temps d’improvisation. Les notes électroniques se mêlent alors aux notes de ses flûtes, venues d’autres lieux et d’autres temps.

À Tahiti, il proposera un événement similaire non pas seul, mais en quartet avec Felix Vilchez à la basse et au piano, Christian Chebret à la guitare et Vetea aux percussions.

Pratique

Jeudi 27 février : concert au restaurant le White à 19h30.
Mercredi 4 mars à 14 heures : musique et conférence sur le thème de l’art et de l’exotisme au Lycée hôtelier.
Vendredi 6 mars : concert acoustique au restaurant lycée hôtelier à 19 heures.
Jeudi 5 mars à partir de 18 heures : concert Vents d’Ibiza à l’hôtel Ia ora beach resort à Punaauia, au restaurant La Plantation ;
Billets en vente à Carrefour Punauia, Faaa, Arue et Taravao et en ligne.


Rédigé par Delphine Barrais le Jeudi 27 Février 2020 à 15:19 | Lu 1047 fois