Tahiti Infos

Changement complet pour la filière perlicole


"  Une période de transition dès la promulgation de la loi est prévue pour organiser la  déclaration des stocks de nucléus et de produits perliers, ainsi que pour accompagner  les professionnels dans l’application des nouvelles mesures", indique la présidence dans un communiqué.
" Une période de transition dès la promulgation de la loi est prévue pour organiser la déclaration des stocks de nucléus et de produits perliers, ainsi que pour accompagner les professionnels dans l’application des nouvelles mesures", indique la présidence dans un communiqué.
PAPEETE, le 2 juin 2016. Les professionnels de la perliculture se sont mis d'accord ce jeudi, après plusieurs mois de rencontres, avec le ministre de la Perliculture sur la refonte complète de la filière perlicole. Les producteurs ne seront plus soumis à une certification obligatoire de leurs perles. En revanche, des quotas seront mis en place. Le texte doit entrer en vigueur en janvier prochain.

Après plusieurs mois de rencontres, les producteurs de perles et le ministre de la Perliculture se sont mis d'accord sur un projet de loi du Pays qui vise la refonte de la filière. Les perliculteurs étaient très demandeurs d'un rafraîchissement du cadre réglementaire afin de rebooster leur activité. Les derniers chiffres de l'Institut de la statistique de Polynésie française ne sont pas très bons. Ils indiquent qu'en avril, les exportations de perles de culture brute ont fortement baissé (65 % en valeur).
Les producteurs sont sortis satisfaits ce jeudi de leur rencontre qui avait pour but de finaliser le texte. L'esprit du projet de loi du Pays prévoit de redonner la main aux producteurs alors que l'administration se fera plus discrète. Ainsi, les perles ne seront plus soumises aux contrôles de la qualité après avoir été classées. Fini également les rebuts qui étaient détruits par la Direction des ressources marines et minières (DRMM) en présence des perliculteurs.
"Nous souhaitons pouvoir vendre plus de perles",
explique Aline Baldassari-Bernard, présidente du Syndicat professionnel des producteurs de perles. "Avant, il y avait des contrôles draconiens sur la couche de la perle et sur le visuel, qui étaient vraiment pénalisants pour les producteurs et les négociants (…) Ça devenait insupportable cette classification qui datait de 2005, qui était complètement obsolète. Tous les producteurs n'étaient pas d'accord pour ce changement, mais la majorité oui."

Teva Rohfritsch, ministre de la Perliculture, explique que l'objectif est replacer le producteur au cœur de la filière perlicole. "L'esprit du texte, c'est la responsabilisation des acteurs du secteur avec un repositionnement du rôle de l'administration et celui qui est consacré aux professionnels". "Désormais les perliculteurs pourront commercialiser en fonction de leurs choix et de leurs stratégies de marchés", expliquer-t-il. "Les pays n'ont pas tous la même approche du produit perlier. Les producteurs définiront les critères de commercialisation."
Néanmoins si le contrôle des perles ne sera plus obligatoire, les perliculteurs pourront toujours y avoir recours s'ils souhaitent se servir de cet argument comme un atout commercial. "On laisse quand même la possibilité de faire certifier gratuitement l'épaisseur de la couche nacrière auprès de la Direction des ressources marines", décrit Teva Rohfritsch. "Ceux qui voudront l'avoir en atout de commercialisation pourront avoir un certificat du Pays. Pour les autres, nous irons vers l'appellation d'origine, mais c'est au marché de déterminer un prix."

DES QUOTAS
L'autre changement important, c'est l'introduction de quotas. Des comités de gestion seront installés dans chaque île. Le maire et le ministre de la Perliculture en seront membres de droit. Ils siégeront aux côtés des perliculteurs. La mise en place de quotas devrait permettre de pouvoir enfin quantifier la production de perles, ce qui est aujourd'hui une grande inconnue.
Le quota sera déterminé en fonction de plusieurs critères, dont un concernera l'environnement. "On déterminera une charge maximale du lagon", explique le ministre de la Perliculture. "Cela évoluera en fonction des types de lagon. On veut éviter le désastre de Takaraoa dont le lagon a été surexploité."
Pour vérifier que les quotas sont respectés, le producteur devra emmener sa récolte au service de la perliculture.
Le texte doit maintenant être finalisé avant d'être présenté en conseil des ministres. Il devra ensuite passer devant le CESC, puis à l'assemblée de Polynésie française. Le texte est prévu pour être appliqué au 1er janvier prochain.


Les principales mesures

Voici les principales mesures de la refonte règlementaire prévue :
- Une gestion durable et équitable de la ressource
- Une meilleure maîtrise de la production avec la mise en place d’un quota de production annuel et de quotas de production individuels
- Une redéfinition des produits perliers
- La professionnalisation de la filière par la mise en place de cartes professionnelles
- Une traçabilité des produits perliers dans le circuit de production et de commercialisation
- Une certification de la perle de culture de Tahiti, à la demande
- La mise en place d’un Conseil de la perliculture et de comités de gestion décentralisés
- Des procédures d’instruction allégées.


Rédigé par Mélanie Thomas le Jeudi 2 Juin 2016 à 15:21 | Lu 5884 fois
           



Commentaires

1.Posté par Mathius le 02/06/2016 17:09 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

L'erreur est de croire que ce seront les producteurs qui définiront les critères de qualité, ce seront les acheteurs qui vont le définir et je vois déjà la dépréciation de la perle de POLYNESIE si ces meme producteurs pensent maitriser le marché.

2.Posté par emere cunning le 02/06/2016 22:51 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

"Ainsi, les perles ne seront plus soumises aux contrôles de la qualité après avoir été classées."
Bravo les mecs, on va inonder le marché de saloperies. Notre perle ira loin comme ça.
Et bien sûr Tevaro qui ne cherche qu'à leur plaire acquiesce. Ils ont les élus qu'ils méritent.

3.Posté par manureva le 03/06/2016 14:11 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

On va vendre des rebuts, des perles sans couches et sans contrôle , super!!! bravo!!! Décrédibilisation total du produits.

super , vente officielle des rebuts et des fausses perles...à quoi ça sert d'aller au service si celui ci donne un certif pour le lot, une fois le sac ouvert....
si on voulait le mettre une balle dans le pied , c'est fait et avec sur gros calibre!!!

Alors on récoltera à 9 mois????

4.Posté par Hinano Vivish le 10/06/2016 14:26 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

MORT D'UNE PERLE ANNONCEE :

- AVIS AUX PERLICULTEURS : dorénavant vous pourrez récolter à 6 ou 8 mois, le temps d'atteindre votre quotas et limiter les frais en réduisant vos activités jusqu'à l'année d'après. La couche de nacre n'étant plus obligatoire... pourquoi attendre plus longtemps pour récolter = augmentation de la production.

- AVIS AUX VENDEURS INTERNATIONAUX : la protection de notre perle n'aura plus lieu d'être (comme annoncé par le ministre en Octobre dernier) car pour quelle raison appliquerions-nous un label qui n'aura aucune caractéristique différente que les autres perles concurrentes sur le marché et notamment les perles traitées. DONC VOUS POURREZ VENDRE LES PERLES TRAITEES OU PRODUITES AILLEURS QUE LA POLYNESIE SOUS LE NOM : PERLE DE TAHITI.

- Avis aux producteurs étrangers qui produisent la même perle que nous : BONNE NOUVELLE, VOUS POURREZ VENDRE VOS REBUTS ET BAS DE GAMME SOUS L'APPELLATION PERLE DE CULTURE DE TAHITI PUISQUE CETTE APPELLATION N'EST PAS PROTEGEE ET QU'ELLE NE RISQUE PLUS DE L'ËTRE, LE MINISTRE AYANT DECIDE QUE L'AVENIR ETAIT DANS LES MAINS DES PROFESSIONNELS, DONT LES PRODUCTEURS SE SONT ENCORE FAIT AVOIR PUISQU'ILS SONT SOUMIS AUX QUOTAS ALORS QUE VOUS, A L'INTERNATIONAL, NE L'ËTES PAS.

LA GRANDE QUESTION A PRESENT : QUELLE SERA LA PROMOTION D'UNE PERLE QUI AUTORISE LA COMMERCIALISATION DE REBUTS ET BAS DE GAMME ? ZUT CA N'EST PAS INDIQUE DANS LES MESURES DECRITES PLUS HAUT