Crédit US Immigration and Customs Enforcement / AFP
Séoul, Corée du Sud | AFP | lundi 08/09/2025 - La Corée du Sud a annoncé l'envoi prochain d'un vol charter pour évacuer des centaines de ses ressortissants qui travaillaient à la construction d'une usine américaine et arrêtés jeudi par la police de l'immigration, un raid qui a provoqué un choc dans ce pays asiatique allié des Etats-Unis.
Le ministre sud-coréen des Affaires étrangères Cho Hyun est parti lundi pour Washington où il doit évoquer cette affaire, notamment, a-t-il assuré, avec le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio. Voici ce que l'on sait :
- Que s'est-il passé ?
La police de l'immigration américaine a arrêté 475 personnes, dont plus de 300 Sud-Coréens, soupçonnées de travailler illégalement aux Etats-Unis sur le chantier d'une usine dans l'Etat de Géorgie (sud),
C'est l'opération la plus importante jamais réalisée sur un seul site dans le cadre de la campagne d'expulsion d'immigrés orchestrée par le président Donald Trump, d'après des responsables américains.
Le raid a fait la Une des médias en Corée du Sud, un pays qui a promis d'investir 350 milliards de dollars aux Etats-Unis, après des menaces américaines sur les droits de douane.
"Est-ce ainsi que l'on traite un allié ?", s'est emporté le quotidien Hankyoreh, évoquant un "sentiment de trahison chez le peuple coréen".
- De quelle usine s'agit-il ?
Etait visé le chantier d'une usine de batteries des entreprises sud-coréennes Hyundai et LG Energy Solution en construction, un projet évalué à 4,3 milliards de dollars et prévu pour ouvrir en 2026.
D'après ces deux sociétés, l'installation va créer des milliers d'emplois locaux et produire assez pour équiper chaque année 300.000 véhicules électriques des marques Hyundai ou Kia.
- Ces Sud-Coréens travaillaient-ils illégalement ?
LG Energy Solution a refusé de communiquer à la presse des informations sur les visas de ses employés arrêtés par dizaines, se retranchant derrière l'enquête en cours.
Ils ne disposaient probablement pas d'un visa les autorisant à effectuer des travaux de construction - de catégorie H-1B, a noté l'avocat Yum Seung-yul.
Plus difficile à obtenir sous Donald Trump, ce visa a pu être délaissé au profit du B-1 ou du programme d'exemption de visa pour le tourisme ou les affaires (Esta), permettant à des travailleurs d'entrer sur le territoire américain sans pour autant être autorisés à exercer dans le BTP, a-t-il expliqué.
- Quelles conséquences ?
"Nous collaborerons avec les Etats-Unis en vue de changements structurels sur le long terme afin de garantir que de tels problèmes ne se reproduisent pas", a martelé le ministre sud-coréen des Affaires étrangères Cho Hyun avant son départ pour Washington.
LG Energy Solution affirme pour sa part n'envisager "aucun changement dans (son) calendrier initial de production".
Des experts affirment toutefois que ce raid pourrait freiner les investissements des entreprises sud-coréennes aux Etats-Unis ou retarder leur concrétisation. Il pourrait même faire capoter plusieurs projets.
Les entreprises vont probablement "n'envoyer que des travailleurs essentiels aux Etats-Unis et suspendre tous les autres déplacements", a estimé auprès de l'AFP Kim Dae-jong, un professeur spécialiste du monde des affaires à l'université Sejong de Séoul.
"Il va falloir davantage de temps pour régler la situation en matière de visa. Cela va lourdement peser sur leurs décisions d'investissements".
Kim Yang-hee, une professeure d'économie à l'université Daegu, table sur d'"importants retards" et des "coûts accrus" pour les programmes d'investissements sud-coréens aux Etats-Unis : "Toute cette affaire révèle le fossé considérable entre les principes et la réalité" de leur mise en œuvre.
- Quel sera le sort des travailleurs ?
Séoul a annoncé dimanche avoir "conclu" un accord pour faire libérer et rapatrier les Sud-Coréens arrêtés sur un vol charter, une fois réglées des questions administratives.
Un responsable de la diplomatie sud-coréenne a déclaré lundi à la presse que le gouvernement souhaitait les faire tous retourner chez eux. Ceux qui souhaitent déposer un recours auprès de la justice américaine contre leur arrestation sont libres de le faire mais ils resteront alors en détention, d'après lui.
"Je ferai tout mon possible, pendant ma visite aux Etats-Unis, pour rapidement régler cette situation afin qu'ils puissent rentrer chez eux en bonne santé", a de son côté lancé lundi le ministre sud-coréen des Affaires étrangères.
M. Cho Hyun a par ailleurs souligné que le groupe LG avait insisté sur le fait qu'il ne pouvait pas embaucher de travailleurs américains avant la fin des travaux de construction de l'usine. Une situation qui "semble avoir suscité un certain mécontentement local", selon lui.
Le ministre sud-coréen des Affaires étrangères Cho Hyun est parti lundi pour Washington où il doit évoquer cette affaire, notamment, a-t-il assuré, avec le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio. Voici ce que l'on sait :
- Que s'est-il passé ?
La police de l'immigration américaine a arrêté 475 personnes, dont plus de 300 Sud-Coréens, soupçonnées de travailler illégalement aux Etats-Unis sur le chantier d'une usine dans l'Etat de Géorgie (sud),
C'est l'opération la plus importante jamais réalisée sur un seul site dans le cadre de la campagne d'expulsion d'immigrés orchestrée par le président Donald Trump, d'après des responsables américains.
Le raid a fait la Une des médias en Corée du Sud, un pays qui a promis d'investir 350 milliards de dollars aux Etats-Unis, après des menaces américaines sur les droits de douane.
"Est-ce ainsi que l'on traite un allié ?", s'est emporté le quotidien Hankyoreh, évoquant un "sentiment de trahison chez le peuple coréen".
- De quelle usine s'agit-il ?
Etait visé le chantier d'une usine de batteries des entreprises sud-coréennes Hyundai et LG Energy Solution en construction, un projet évalué à 4,3 milliards de dollars et prévu pour ouvrir en 2026.
D'après ces deux sociétés, l'installation va créer des milliers d'emplois locaux et produire assez pour équiper chaque année 300.000 véhicules électriques des marques Hyundai ou Kia.
- Ces Sud-Coréens travaillaient-ils illégalement ?
LG Energy Solution a refusé de communiquer à la presse des informations sur les visas de ses employés arrêtés par dizaines, se retranchant derrière l'enquête en cours.
Ils ne disposaient probablement pas d'un visa les autorisant à effectuer des travaux de construction - de catégorie H-1B, a noté l'avocat Yum Seung-yul.
Plus difficile à obtenir sous Donald Trump, ce visa a pu être délaissé au profit du B-1 ou du programme d'exemption de visa pour le tourisme ou les affaires (Esta), permettant à des travailleurs d'entrer sur le territoire américain sans pour autant être autorisés à exercer dans le BTP, a-t-il expliqué.
- Quelles conséquences ?
"Nous collaborerons avec les Etats-Unis en vue de changements structurels sur le long terme afin de garantir que de tels problèmes ne se reproduisent pas", a martelé le ministre sud-coréen des Affaires étrangères Cho Hyun avant son départ pour Washington.
LG Energy Solution affirme pour sa part n'envisager "aucun changement dans (son) calendrier initial de production".
Des experts affirment toutefois que ce raid pourrait freiner les investissements des entreprises sud-coréennes aux Etats-Unis ou retarder leur concrétisation. Il pourrait même faire capoter plusieurs projets.
Les entreprises vont probablement "n'envoyer que des travailleurs essentiels aux Etats-Unis et suspendre tous les autres déplacements", a estimé auprès de l'AFP Kim Dae-jong, un professeur spécialiste du monde des affaires à l'université Sejong de Séoul.
"Il va falloir davantage de temps pour régler la situation en matière de visa. Cela va lourdement peser sur leurs décisions d'investissements".
Kim Yang-hee, une professeure d'économie à l'université Daegu, table sur d'"importants retards" et des "coûts accrus" pour les programmes d'investissements sud-coréens aux Etats-Unis : "Toute cette affaire révèle le fossé considérable entre les principes et la réalité" de leur mise en œuvre.
- Quel sera le sort des travailleurs ?
Séoul a annoncé dimanche avoir "conclu" un accord pour faire libérer et rapatrier les Sud-Coréens arrêtés sur un vol charter, une fois réglées des questions administratives.
Un responsable de la diplomatie sud-coréenne a déclaré lundi à la presse que le gouvernement souhaitait les faire tous retourner chez eux. Ceux qui souhaitent déposer un recours auprès de la justice américaine contre leur arrestation sont libres de le faire mais ils resteront alors en détention, d'après lui.
"Je ferai tout mon possible, pendant ma visite aux Etats-Unis, pour rapidement régler cette situation afin qu'ils puissent rentrer chez eux en bonne santé", a de son côté lancé lundi le ministre sud-coréen des Affaires étrangères.
M. Cho Hyun a par ailleurs souligné que le groupe LG avait insisté sur le fait qu'il ne pouvait pas embaucher de travailleurs américains avant la fin des travaux de construction de l'usine. Une situation qui "semble avoir suscité un certain mécontentement local", selon lui.