Tahiti le 17 novembre 2025 – “On parle de transition alimentaire et on est arrivé à 39 agents à la CAPL”, déplore le président de la Chambre de l’agriculture et de la pêche lagonaire, Thomas Moutame. Non “la publicité et l’information du public” ne coûtent pas plus de 100 millions de francs, en revanche “l'organisation de la foire coûte entre 50 et 60 millions par an à elle seule”. Et ces dépenses sont fléchées au titre de “la publicité et l’information du public” depuis la mise en place de la comptabilité analytique à la chambre consulaire.
Le président de la Chambre de l’agriculture, Thomas Moutame, a tenu à éclaircir certains éléments pointés par la Chambre territoriale des comptes dans son dernier rapport d’observations définitives sur les exercices 2020 et suivants. Notamment le fait que la CAPL fonctionne surtout « avec les subventions du pays et très eu de recettes"
“L’autonomie alimentaire, c’est bien mais il faut mettre y les moyens”
Il rappelle que le rôle de la chambre de l’agriculture est d’“accompagner et d’être en contact avec les agriculteurs, les éleveurs et les pêcheurs lagonaires (…). Et pour pouvoir fonctionner il faut les moyens”. Il souligne également que dans les départements d’outre-mer comme la Martinique ou encore la Guadeloupe et même en métropole, la chambre d’agriculture a une place prépondérante dans la société. Thomas Moutame rappelle qu’au Fenua “tout le monde parle de cette souveraineté alimentaire, l’indépendance alimentaire, l’autonomie alimentaire. C’est bien mais maintenant il faut mettre y les moyens.”
Le président de la CAPL insiste sur le fait que ses agents doivent être en contact avec les agriculteurs. Seul problème ils n’étaient “que 23” pour tout le territoire de la Polynésie française contrairement à la Direction de l’agriculture qui selon lui a en son sein “plus de 250 employés”.
Thomas Moutame explique effectivement que des agents sont venus grossir les effectifs de la CAPL car “on ne peut pas continuer comme cela”. Un service en charge de la commercialisation a été mis en place au sein de la CAPL. Ainsi les 500 tonnes de matières premières qui arrivent des îles éloignées sont récupérées par ces agents “pour ensuite être commercialisées dans toutes les grandes surfaces ici à Tahiti et chez les grossistes”. Il rappelle qu’aux Marquises, la CAPL a un seul agent pour les cinq îles, de même qu’aux Australes. Il y en a cinq aux îles Sous-le-vent et aucun aux Tuamotu. “Pour bien fonctionner, je ne vais pas demander 250 agents mais à notre taille je pense qu’on devrait tourner autour de 60 à 70 agents bien répartis. On parle de transition alimentaire et on est arrivé à 39 agents à la CAPL (…). Quand on veut développer, on donne les moyens.
Le président de la CAPL insiste sur le fait que ses agents doivent être en contact avec les agriculteurs. Seul problème ils n’étaient “que 23” pour tout le territoire de la Polynésie française contrairement à la Direction de l’agriculture qui selon lui a en son sein “plus de 250 employés”.
Thomas Moutame explique effectivement que des agents sont venus grossir les effectifs de la CAPL car “on ne peut pas continuer comme cela”. Un service en charge de la commercialisation a été mis en place au sein de la CAPL. Ainsi les 500 tonnes de matières premières qui arrivent des îles éloignées sont récupérées par ces agents “pour ensuite être commercialisées dans toutes les grandes surfaces ici à Tahiti et chez les grossistes”. Il rappelle qu’aux Marquises, la CAPL a un seul agent pour les cinq îles, de même qu’aux Australes. Il y en a cinq aux îles Sous-le-vent et aucun aux Tuamotu. “Pour bien fonctionner, je ne vais pas demander 250 agents mais à notre taille je pense qu’on devrait tourner autour de 60 à 70 agents bien répartis. On parle de transition alimentaire et on est arrivé à 39 agents à la CAPL (…). Quand on veut développer, on donne les moyens.
“L'organisation de la foire coûte à elle seule entre 50 et 60 millions par an”
La chambre a également pointé du doigt les dépenses liées à “la publicité et à l’information du public” avec effectivement cette “très forte augmentation”, passant de 16 millions de francs à plus de 100.
Le directeur général de la chambre consulaire, Marc Fabresse, explique en effet que depuis l’an dernier, la CAPL a mis en place “une comptabilité analytique” : “On flèche certains budgets dans des domaines très précis. Tout ce qui est publicité et information, on y intègre les événements, ce qui n'était pas le cas en 2020 (…) où tout ce qui était événement était dans la ligne prestation.”
Le cadre ajoute que près de 80 millions de francs sont dédiés à la seule organisation des événements tels que les foires agricoles ou encore les salons. “Ça coûte extrêmement cher. Et en fait, ils ont couplé les deux en communication. Je ne paye pas un chargé de communication 100 millions de francs, c'est impossible (…). L’argent en fait est mobilisé pour les événements par exemple l'organisation de la foire, elle seule, coûte entre 50 et 60 millions par an.”
Marc Fabresse indique également que les tarifs des prestataires notamment sur les foires ont aussi été revus à la hausse depuis 2020. “On ne peut pas descendre au-dessous de 50-55 millions parce que la sécurité augmente, le gardiennage augmente, les conditions dans lesquelles on organise les événements et ce qu'on nous impose, bien sûr, au niveau de la sécurité sont énormes. Et malgré nos efforts budgétaires, on n'arrive pas à réduire cela.”
Le directeur général de la chambre consulaire, Marc Fabresse, explique en effet que depuis l’an dernier, la CAPL a mis en place “une comptabilité analytique” : “On flèche certains budgets dans des domaines très précis. Tout ce qui est publicité et information, on y intègre les événements, ce qui n'était pas le cas en 2020 (…) où tout ce qui était événement était dans la ligne prestation.”
Le cadre ajoute que près de 80 millions de francs sont dédiés à la seule organisation des événements tels que les foires agricoles ou encore les salons. “Ça coûte extrêmement cher. Et en fait, ils ont couplé les deux en communication. Je ne paye pas un chargé de communication 100 millions de francs, c'est impossible (…). L’argent en fait est mobilisé pour les événements par exemple l'organisation de la foire, elle seule, coûte entre 50 et 60 millions par an.”
Marc Fabresse indique également que les tarifs des prestataires notamment sur les foires ont aussi été revus à la hausse depuis 2020. “On ne peut pas descendre au-dessous de 50-55 millions parce que la sécurité augmente, le gardiennage augmente, les conditions dans lesquelles on organise les événements et ce qu'on nous impose, bien sûr, au niveau de la sécurité sont énormes. Et malgré nos efforts budgétaires, on n'arrive pas à réduire cela.”
Président de la CAPL Thomas Moutame “Il fallait déjà refuser son inscription au départ”
“Il y a eu beaucoup de polémique sur cette affaire-là, qui a fait le buzz [le régisseur qui a “utilisé de manière irrégulière, à des fins personnelles, la somme de 1,5 millions de francs”]. Nous avons une régie d'avance pour chaque événement (…) et malheureusement, il l’a utilisée pour aider quelqu'un. Là, je ne peux pas pardonner (…). Il est venu nous prévenir (…). Il a prévenu aussi le payeur (…). Le jour même, j’ai appelé au ministère, et demandé à ce que soit prise une décision (…). Il y a deux choses soit, je le mets au tribunal, soit, je l’éjecte. J'ai décidé, après consultation, de ne plus renouveler son contrat (…). Au mois de septembre l'année dernière, ma DGS m’apprend qu’elle devait retourner à Bora Bora. On a lancé des appels à candidatures au mois de septembre novembre et janvier (…) et finalement, il y a trois personnes qui ont répondu (…) et c'est lui qui est en tête (…). Il fallait déjà refuser son inscription au départ. Il n'a pas été condamné. Qui n'a pas commis d’erreurs ? Je voulais lui donner une deuxième chance. Par contre, il ne s'occupe pas des finances. J'ai un directeur financier. Il sera en CDD pour deux ans. Après, il doit passer le concours. Je ne suis pas intervenu dans tout ça.”
Directeur de la CAPL Marc Fabresse “Pour nous, c'était le payeur qui devait le faire”
“On a été informé par le payeur de l'irrégularité. Évidemment, la sanction a été prise sans délai. Mais le payeur, quand il nous a avertis, il nous a demandé si on allait porter plainte ? En gros, c'est ça. Sans nous dire, un, que c'était obligatoire et deux, surtout, c'est qu'en fait, nous, dans la réglementation, c'est que le premier fonctionnaire qui apprend ça a l'obligation s'il souhaite le faire. Pour nous, c'était le payeur qui devait le faire parce que c'est lui qui avait constaté l'irrégularité qui lui a été rapportée. Et donc, on s'est dit, le payeur va le faire. Mais c'est lorsque la CTC, dans l'audit, nous a dit qu’il fallait que nous déclarions cela au procureur, le lendemain, on l'a déclaré. Il n’était pas question de le cacher, c'est juste qu'on pensait que c’est le premier fonctionnaire à le constater qui devait le déclarer. Mais on l'a fait tout de suite, c'était sans difficulté. En plus, il n'avait pas encore remboursé. Quand on l'a fait, c'était quelques semaines après. Il n'y avait pas eu une volonté de le cacher. Pas du tout.".