New York, États-Unis | AFP | vendredi 05/06/2025 - Le PDG de The Metals Company (TMC) Gerard Barron n'a "aucun doute", son entreprise pionnière dans la prospection minière sous-marine sera bien la première à extraire les minerais convoités en haute mer, grâce à un coup de pouce de Donald Trump, assure-t-il dans un entretien jeudi avec l'AFP à New York.
L'entreprise canadienne a créé la surprise en sollicitant auprès de Washington, via sa filiale américaine, le premier permis d'extraction minière commerciale dans les eaux internationales, pour récolter dans le Pacifique des "nodules polymétalliques" riches en métaux nécessaires pour la transition énergétique.
Contournant l'Autorité internationale des fonds marins (AIFM) dont les Etats-Unis ne sont pas membres, TMC compte profiter d'une loi américaine de 1980 récemment réactivée par Donald Trump.
Q: Quand pensez-vous pouvoir commencer les opérations d'extraction ?
R: Avec l'aide du décret du président Trump, nous attendons une procédure accélérée d'obtention du permis. Cela veut dire qu'avec un peu de chance, dans l'année qui vient ou même avant la fin de l'année, nous aurons l'autorisation du gouvernement américain pour avancer.
Nous avons le premier navire de production, le Hidden Gems (de l'entreprise All Seas, ndlr), (...), nous avons finalisé le processus de transformation des nodules en produits intermédiaires de nickel, cuivre, cobalt et manganèse. Nous sommes prêts.
Nous n'avons pas formellement informé les marchés de quand nous pourrons voir la première production mais je pense que ce sera plus tôt que ce que les gens attendent. Si vous aviez évoqué 2027, j'aurais dit "j'espère".
Q: Vous devez d'abord transformer le Hidden Gem ?
R: Le plan de départ était de faire d'importantes modifications pour une production plus importante. Mais en anticipant un permis accéléré, nous pensons qu'il est préférable de lancer la production avec le navire aussi vite que possible et ensuite se concentrer sur une production d'ampleur avec les navires numéro 2, 3, 4 et 5.
Q: Quand pensez-vous atteindre cette production espérée de 12 millions de tonnes de nodules par an ?
R: J'espère d'ici 2030-2031.
Q: Est-ce important d'être les premiers à miner ?
R: Ce n'est pas important, mais c'est un fait que nous le serons (...) Aucun doute.
Q: Est-ce l'Histoire retiendra cette première comme une avancée ?
R: Le temps sera juge de l'importance des métaux des océans pour la société. Ceux qui s'opposent à nous sont à peu près les mêmes que ceux qui se sont opposés à l'énergie nucléaire. (...) Ils ont dramatisé les impacts potentiels, menti sur les faits, et on a fini par brûler plein d'énergies fossiles, contribuant aux émissions de gaz à effet de serre. Ca n'avait pas à se produire et maintenant le monde prend conscience qu'on a besoin de l'énergie nucléaire. Alors honte à ceux qui ont créé cette situation. Et je pense que ce sera pareil pour les métaux des océans.
Je sais, sur la base de recherches environnementales et le petabyte de données récoltées pour soutenir nos affirmations, que les impacts de la collecte de ces cailloux et leur transformation en métaux sont seulement une fraction comparé aux alternatives terrestres.
Q: Envisagerez-vous de retourner vers l'AIFM si elle adopte le "code minier" qui régira l'extraction en haute mer ?
R: Pas dans l'état où il est aujourd'hui non. Parce que le code minier s'est laissé dépasser par les militants. (...) Il y a plusieurs façons de contrecarrer le processus si vous êtes Greenpeace. L'une est de convaincre des pays de signer des moratoires (...). Un autre moyen est de pousser des pays à faire le travail pour vous en empêchant une formulation du code minier qui le rendrait opérationnel. (...) La Chine, qui a 5 contrats (d'exploration avec l'AIFM, ndlr), plus qu'aucun autre pays, avec des entreprises d'Etats contrôlant ces contrats, a le temps de patienter, de perdre deux ans de plus. Parce qu'ils sont intelligents, ils jouent sur le long terme, alors que des entrepreneurs comme nous, nos actionnaires ne vont pas rester à attendre.
Q:. Contrairement aux Etats-Unis, plusieurs pays où sont basés vos partenaires, Japon ou Suisse, sont membres de l'AIFM et de la Convention de l'ONU sur le droit de la mer. Pourraient-ils empêcher leurs entreprises de collaborer avec TMC ?
R: Je ne suis pas inquiet. J'ai entendu ça, mais je mets ça sur le compte de gesticulations. (...) Si on dépendait d'un code minier de Nauru, on n'aurait pas beaucoup d'amis, mais les Etats-Unis d'Amérique sont le partenaire commercial le plus important pour de nombreux pays dans le monde donc je pense que la réalité commerciale l'emportera.
L'entreprise canadienne a créé la surprise en sollicitant auprès de Washington, via sa filiale américaine, le premier permis d'extraction minière commerciale dans les eaux internationales, pour récolter dans le Pacifique des "nodules polymétalliques" riches en métaux nécessaires pour la transition énergétique.
Contournant l'Autorité internationale des fonds marins (AIFM) dont les Etats-Unis ne sont pas membres, TMC compte profiter d'une loi américaine de 1980 récemment réactivée par Donald Trump.
Q: Quand pensez-vous pouvoir commencer les opérations d'extraction ?
R: Avec l'aide du décret du président Trump, nous attendons une procédure accélérée d'obtention du permis. Cela veut dire qu'avec un peu de chance, dans l'année qui vient ou même avant la fin de l'année, nous aurons l'autorisation du gouvernement américain pour avancer.
Nous avons le premier navire de production, le Hidden Gems (de l'entreprise All Seas, ndlr), (...), nous avons finalisé le processus de transformation des nodules en produits intermédiaires de nickel, cuivre, cobalt et manganèse. Nous sommes prêts.
Nous n'avons pas formellement informé les marchés de quand nous pourrons voir la première production mais je pense que ce sera plus tôt que ce que les gens attendent. Si vous aviez évoqué 2027, j'aurais dit "j'espère".
Q: Vous devez d'abord transformer le Hidden Gem ?
R: Le plan de départ était de faire d'importantes modifications pour une production plus importante. Mais en anticipant un permis accéléré, nous pensons qu'il est préférable de lancer la production avec le navire aussi vite que possible et ensuite se concentrer sur une production d'ampleur avec les navires numéro 2, 3, 4 et 5.
Q: Quand pensez-vous atteindre cette production espérée de 12 millions de tonnes de nodules par an ?
R: J'espère d'ici 2030-2031.
Q: Est-ce important d'être les premiers à miner ?
R: Ce n'est pas important, mais c'est un fait que nous le serons (...) Aucun doute.
Q: Est-ce l'Histoire retiendra cette première comme une avancée ?
R: Le temps sera juge de l'importance des métaux des océans pour la société. Ceux qui s'opposent à nous sont à peu près les mêmes que ceux qui se sont opposés à l'énergie nucléaire. (...) Ils ont dramatisé les impacts potentiels, menti sur les faits, et on a fini par brûler plein d'énergies fossiles, contribuant aux émissions de gaz à effet de serre. Ca n'avait pas à se produire et maintenant le monde prend conscience qu'on a besoin de l'énergie nucléaire. Alors honte à ceux qui ont créé cette situation. Et je pense que ce sera pareil pour les métaux des océans.
Je sais, sur la base de recherches environnementales et le petabyte de données récoltées pour soutenir nos affirmations, que les impacts de la collecte de ces cailloux et leur transformation en métaux sont seulement une fraction comparé aux alternatives terrestres.
Q: Envisagerez-vous de retourner vers l'AIFM si elle adopte le "code minier" qui régira l'extraction en haute mer ?
R: Pas dans l'état où il est aujourd'hui non. Parce que le code minier s'est laissé dépasser par les militants. (...) Il y a plusieurs façons de contrecarrer le processus si vous êtes Greenpeace. L'une est de convaincre des pays de signer des moratoires (...). Un autre moyen est de pousser des pays à faire le travail pour vous en empêchant une formulation du code minier qui le rendrait opérationnel. (...) La Chine, qui a 5 contrats (d'exploration avec l'AIFM, ndlr), plus qu'aucun autre pays, avec des entreprises d'Etats contrôlant ces contrats, a le temps de patienter, de perdre deux ans de plus. Parce qu'ils sont intelligents, ils jouent sur le long terme, alors que des entrepreneurs comme nous, nos actionnaires ne vont pas rester à attendre.
Q:. Contrairement aux Etats-Unis, plusieurs pays où sont basés vos partenaires, Japon ou Suisse, sont membres de l'AIFM et de la Convention de l'ONU sur le droit de la mer. Pourraient-ils empêcher leurs entreprises de collaborer avec TMC ?
R: Je ne suis pas inquiet. J'ai entendu ça, mais je mets ça sur le compte de gesticulations. (...) Si on dépendait d'un code minier de Nauru, on n'aurait pas beaucoup d'amis, mais les Etats-Unis d'Amérique sont le partenaire commercial le plus important pour de nombreux pays dans le monde donc je pense que la réalité commerciale l'emportera.