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Après une grosse peur, Mexico remet de l'ordre dans son trafic aérien


PEDRO PARDO / AFP
PEDRO PARDO / AFP
Mexico, Mexique | AFP | mardi 09/05/2022 - Grosse frayeur samedi, série d'incidents, saturation chronique: la sécurité de l'aéroport international de Mexico, porte d'entrée dans l'un des pays les plus touristiques du monde, donne des sueurs froides au secteur aérien et aux passagers.

Des mesures ont été annoncées lundi pour décongestionner le premier aéroport d'Amérique latine, en déroutant 25% des vols d'ici un an vers une nouvelle plate-forme inaugurée le 21 mars à 50 km au nord de la capitale aux neuf millions d'habitants.

Samedi dans la nuit, un Airbus A320 de la compagnie Volaris - l'une des low-cost mexicaines - a interrompu sa descente et repris de l'altitude, pour éviter une collision avec un autre appareil en partance pour le Guatemala.

"Mais c'est pas vrai!", peut-on entendre sur l'une des vidéos amateurs qui a capté la scène.

Une erreur de la tour de contrôle serait à l'origine de cette grosse frayeur, d'après le sous-secrétaire d'Etat aux Transports, Rogelio Jimenez Pons, selon qui l'enquête se poursuit.

Il a souligné la "grande charge de travail" des contrôleurs aériens et "un déficit de plus de 250 contrôleurs au niveau national".

Trois jours auparavant, la Fédération internationale des associations de pilotes de ligne (IFALPA) avait fait état de "plusieurs incidents" ces derniers mois.

Des appareils se posent par exemple avec de "faibles niveaux de carburants" en raison de "diversions" et d'attente prolongé dans le ciel avant de pouvoir atterrir.

Inauguré dans les années 50, construit dans une vallée à plus de 2.000 mètres d'altitude, l'aéroport le plus fréquenté d'Amérique latine est saturé depuis 2014 (36 millions de passagers en 2021, 50 en 2019 avant la pandémie, contre 29,5 millions en 2012).

L'inauguration en mars dernier du tout nouvel aéroport Felipe-Angeles n'a pas permis le décongestion du vieux "Benito-Juarez" (le nom d'un président du XIXe siècle qui a mis fin à la tentative d'occupation française).

Les grandes compagnies du monde entier (Air France-KLM, Iberia, Air Canada, Turkish Airlines, Delta, Emirates, United, Ana...) ont toujours leurs habitudes dans le vieil aéroport, d'où leurs passagers peuvent attraper des correspondances pour Cancun et Acapulco.

Il y a un an, le régulateur américain de l'aviation civile avait abaissé la note sur la sécurité aérienne du Mexique, parce qu'elle ne répondait déjà plus aux normes internationales. Conséquence: les compagnies américaines ne peuvent plus ouvrir de nouvelles routes vers le Mexique.

La situation est assez grave pour que le président de la République, Andres Manuel Lopez Obrador, ait annoncé une réunion des acteurs du secteur aérien.

"Nous avons convenu de mettre de l'ordre dans le système aéroportuaire de la ville de Mexico", a indiqué le secrétariat du gouvernement (ministère de l'Intérieur) à l'issue de la réunion avec les représentants des deux aéroports et les compagnies aériennes.

"Nous nous sommes donnés 12 mois pour réduire de 25%" le trafic sur les pistes du vieil aéroport "qui est saturé depuis des décennies et qui est en mauvaises conditions", a précisé le sous-secrétaire d'Etat aux transports.

"La grande majorité" des vols sera déroutée vers le nouvel Aéroport international Felipe Angeles (AIFA).

Inauguré le 21 mars, ce grand chantier du président Lopez Obrador n'enregistre que quelques rotations par jour pour l'instant.

"C'est le mieux équipé et celui qui peut recevoir les vols avec le plus d'efficacité", a déclaré M. Jimenez.

Le Mexique a été l'un des pays les plus visités au monde en 2021, quand les autorités n'ont imposé aucune restrictions sanitaires aux frontières (ni vaccin, ni test).

L'avion est le moyen de prédilection pour relier les principales villes de ce vaste pays de près de deux millions de km2 (Mexico, Guadalajara, Monterrey, Cancun, Tijuana...).

le Mercredi 11 Mai 2022 à 05:29 | Lu 518 fois