GABRIEL BOUYS / AFP
Paris, France | AFP | vendredi 17/10/2025 - Omniprésent sous la férule de Bruno Retailleau, le sujet de l'immigration a disparu des discours du nouveau gouvernement suscitant la colère des proches de l'ex-ministre de l'Intérieur, mais aussi le soulagement prudent des associations de défense des migrants.
La démission jeudi de Guillaume Larrivé - vice-président du parti Les Républicains (LR) - à peine plus d'un mois après sa nomination par Bruno Retailleau à la présidence de l'Office français de l'immigration (Ofii) est le signe le plus visible de la désapprobation d'une partie de la droite.
Celui qui avait été placé à la tête de l'organisme chargé de piloter les politiques d'immigration et d'intégration sous la tutelle du ministère de l'Intérieur justifie sa décision par "l'abandon" de la part du nouveau gouvernement d'une "ambition de réduction" de l'immigration.
"Rien sur la sécurité, rien sur l’immigration, rien sur l’école", a également déploré quelques jours avant, le maire de Cannes David Lisnard, dans un entretien au JDD.
Loin du "sentiment de submersion" migratoire évoqué par son prédécesseur François Bayrou à son arrivée à Matignon, le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu défend la nécessité d'apporter une réponse "humaine" et "conforme à nos valeurs" sur la question, lors de son discours de politique générale. Le chef du gouvernement encourage à "traiter le problème (...) avec calme, méthode et discernement".
- "Concorde nationale" -
Même son de cloche du côté du nouveau ministre de l'Intérieur Laurent Nunez: il faut "faire attention aux mots qu'on utilise", déclare sur France Info l'ancien préfet de police de Paris à propos du "sentiment de submersion". Dans une interview à BFMTV, l'ancien secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Intérieur Christophe Castaner, appelle à "ne pas regarder différemment l'autre" dans un esprit de "concorde nationale".
Une rupture flagrante avec Bruno Retailleau qui, pendant son année à Beauvau, a fait de l'immigration une priorité, au point d'éclipser la sécurité.
Assénant que l'Etat de droit était ni "intangible, ni sacré", le désormais sénateur et chef de file de LR a resserré l'étau autour des migrants, faute d'obtenir une nouvelle loi immigration: allongement de cinq à sept ans de la durée de présence sur le territoire pour prétendre à une régularisation exceptionnelle, multiplications des opérations de police dans les gares pour interpeller les migrants en situation irrégulière, tentative avortée d'allonger la durée de placement en centre de rétention...
Deux jours avant son départ, l'ex-ministre fait également publier in extremis, un arrêté sur un nouvel examen civique pour être naturalisé ou obtenir un titre long séjour. Le texte, prévu dans la loi Darmanin de janvier 2024, durcit les conditions d'admissions.
"Au-delà des polémiques qui ne manqueront pas sur le bilan chiffré de Bruno Retailleau, le durcissement des politiques publiques ont eu des conséquences dramatiques sur les personnes concernées", souligne Fanélie Carrey-Conte, secrétaire générale de la Cimade, association de défense des migrants.
Le sujet, marqueur politique de la droite, "réapparaîtra dans le débat, via le sénat où siège désormais Bruno Retailleau, prédit pour sa part le directeur général de l'association France terre d'asile, Vincent Beaugrand, interrogé par l'AFP.
La réaction de Bruno Retailleau ne s'est pas fait attendre après son départ fracassant du gouvernement Lecornu I. "L'absence de toute mesure pour réduire l'immigration annonce, en creux, l'abandon d'une politique de fermeté", a-t-il déploré dès le lendemain.
Pour les associations, la prudence reste de mise. "Le nouveau gouvernement n'a pas affiché de mesures pour l'instant contre les migrants, mais il n'a pas non plus annoncé de revirement de la politique migratoire", note le directeur général de France terre d'asile.
"Le budget", consacré à la prise en charge des personnes migrantes, "demeure en deçà des besoins", poursuit M. Beaugrand pour qui "des économies significatives" pourraient être réalisées en développant des politiques d'intégration notamment sur le marché du travail.
La démission jeudi de Guillaume Larrivé - vice-président du parti Les Républicains (LR) - à peine plus d'un mois après sa nomination par Bruno Retailleau à la présidence de l'Office français de l'immigration (Ofii) est le signe le plus visible de la désapprobation d'une partie de la droite.
Celui qui avait été placé à la tête de l'organisme chargé de piloter les politiques d'immigration et d'intégration sous la tutelle du ministère de l'Intérieur justifie sa décision par "l'abandon" de la part du nouveau gouvernement d'une "ambition de réduction" de l'immigration.
"Rien sur la sécurité, rien sur l’immigration, rien sur l’école", a également déploré quelques jours avant, le maire de Cannes David Lisnard, dans un entretien au JDD.
Loin du "sentiment de submersion" migratoire évoqué par son prédécesseur François Bayrou à son arrivée à Matignon, le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu défend la nécessité d'apporter une réponse "humaine" et "conforme à nos valeurs" sur la question, lors de son discours de politique générale. Le chef du gouvernement encourage à "traiter le problème (...) avec calme, méthode et discernement".
- "Concorde nationale" -
Même son de cloche du côté du nouveau ministre de l'Intérieur Laurent Nunez: il faut "faire attention aux mots qu'on utilise", déclare sur France Info l'ancien préfet de police de Paris à propos du "sentiment de submersion". Dans une interview à BFMTV, l'ancien secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Intérieur Christophe Castaner, appelle à "ne pas regarder différemment l'autre" dans un esprit de "concorde nationale".
Une rupture flagrante avec Bruno Retailleau qui, pendant son année à Beauvau, a fait de l'immigration une priorité, au point d'éclipser la sécurité.
Assénant que l'Etat de droit était ni "intangible, ni sacré", le désormais sénateur et chef de file de LR a resserré l'étau autour des migrants, faute d'obtenir une nouvelle loi immigration: allongement de cinq à sept ans de la durée de présence sur le territoire pour prétendre à une régularisation exceptionnelle, multiplications des opérations de police dans les gares pour interpeller les migrants en situation irrégulière, tentative avortée d'allonger la durée de placement en centre de rétention...
Deux jours avant son départ, l'ex-ministre fait également publier in extremis, un arrêté sur un nouvel examen civique pour être naturalisé ou obtenir un titre long séjour. Le texte, prévu dans la loi Darmanin de janvier 2024, durcit les conditions d'admissions.
"Au-delà des polémiques qui ne manqueront pas sur le bilan chiffré de Bruno Retailleau, le durcissement des politiques publiques ont eu des conséquences dramatiques sur les personnes concernées", souligne Fanélie Carrey-Conte, secrétaire générale de la Cimade, association de défense des migrants.
Le sujet, marqueur politique de la droite, "réapparaîtra dans le débat, via le sénat où siège désormais Bruno Retailleau, prédit pour sa part le directeur général de l'association France terre d'asile, Vincent Beaugrand, interrogé par l'AFP.
La réaction de Bruno Retailleau ne s'est pas fait attendre après son départ fracassant du gouvernement Lecornu I. "L'absence de toute mesure pour réduire l'immigration annonce, en creux, l'abandon d'une politique de fermeté", a-t-il déploré dès le lendemain.
Pour les associations, la prudence reste de mise. "Le nouveau gouvernement n'a pas affiché de mesures pour l'instant contre les migrants, mais il n'a pas non plus annoncé de revirement de la politique migratoire", note le directeur général de France terre d'asile.
"Le budget", consacré à la prise en charge des personnes migrantes, "demeure en deçà des besoins", poursuit M. Beaugrand pour qui "des économies significatives" pourraient être réalisées en développant des politiques d'intégration notamment sur le marché du travail.