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Aide française post-inondations à Fidji : opération de reconnaissance aérienne


Un Gardian et son équipage lors d’une précédente mission similaire post-catastrophe à Fidji en décembre 2009.
Un Gardian et son équipage lors d’une précédente mission similaire post-catastrophe à Fidji en décembre 2009.
SUVA, mercredi 8 février 2012 (Flash d’Océanie) – Un avion français militaire Gardian (Jet Falcon) basé en Nouvelle-Calédonie est arrivée jeudi à Fidji, dans le cadre d’une mission de reconnaissance aérienne post-inondations sur l’île principale de Viti Levu, a annoncé jeudi l’ambassade de France dans la capitale fidjienne.
Cet appareil, avec à son bord six militaires français basés en Nouvelle-Calédonie, aura pour principale mission d’effectuer une série des survols des zones les plus touchées par les inondations massives qui ont frappé, au cours de la seconde quinzaine de janvier 2012, les parties Nord et Ouest de l’île principale de Fidji.
Ces inondations, déclenchées par des pluies torrentielles dues à la présence dans la zone d’une série de dépressions tropicales, ont notamment causé des milliers de déplacés, des millions de dollars en dégâts aux infrastructures (points et chaussées) et aux cultures vivrières et commerciales (canne à sucre).
La décrue, depuis, fait redouter aux autorités sanitaires la réapparition d’épidémies de maladies liées à la présence d’importantes quantités d’eaux stagnantes et à une chute sensible des normes d’hygiène , comme la dysenterie, la dengue, la leptospirose ou encore la typhoïde.
Au cours de la mission de cet avion français, dont l’intervention répond à une demande des autorités fidjiennes, un responsable du centre de gestion des catastrophes naturelles sera également embarqué.
Le premier vol de la série devrait avoir lieu dès jeudi matin, pour une mission prévue pour s’achever en fin de semaine, précise-t-on de source diplomatique.
Ce déploiement, d’un coût annoncé de 85.000 euros, a été réalisé en mode mutualisation et de contributions notamment venant des ministères français des affaires étrangères et européennes (environ 65 pour cent), la défense et du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie (environ 18 pour cent), précisent les mêmes sources.
Dans le cadre des actions humanitaires lancées au cours des deux dernières semaines par la communauté internationale figurent notamment les aides financières venues d’Australie et de Nouvelle-Zélande, du Royaume-Uni, de l’Union Européenne, des États-Unis, de la Chine ou encore du Japon.
Ces aides financières, sous forme d’enveloppes exceptionnelles, sont le plus souvent venues en soutien direct aux organisations non gouvernementales (dont la Croix Rouge en premier lieu) pour leur permettre de restocker du matériel d’urgence et des aides alimentaires et vestimentaires déployées pendant cette dernière crise, au profit des populations touchées.
L’UNICEF (Fonds Mondial des Nations-Unies pour l’Enfance) annonçait en début de semaine que quelque quinze mille pastilles de purification d’eau avaient aussi été distribuées ces derniers jours, dans le cadre d’une campagne de prévention des maladies infectieuses au profit des familles n’ayant toujours pas accès à une eau potable constante en qualité et en quantité.
Des opérations de prévention et de sensibilisation des populations aux gestes élémentaires d’hygiène sont toujours en cours dans les provinces les plus touchées (Nord et Ouest de Viti Levu), avec comme messages-clés de se laver les mains et de faire bouillir l’eau systématiquement avant de la consommer.

Le Gardian français en a acheminé un nouveau stock en milieu de semaine, profitant de ce déplacement à Fidji.
Il aussi envisagé qu’en fin de mission à Fidji, le Guardian de l’armée française fasse une halte supplémentaire par Vanuatu, où le cyclone Jasmine achève actuellement de frapper les îles du Sud (notamment Tanna, Erromango et Anatom).
Un dispositif français similaire avait été déployé à plusieurs reprises ces dernières années (en mode proximité, via la Nouvelle-Calédonie toute proche), à la suite de catastrophes naturelles (le plus souvent des cyclones).
Début avril 2010, après le passage destructeur du cyclone Tomas le 15 mars 2010, c’est aussi une mission de survol du Gardian français qui avait précédé l’arrivée de la frégate Vendémiaire de la marine nationale française basée en Nouvelle-Calédonie, avec à son bord deux hélicoptères, un Puma et un Alouette III, mis à la disposition des autorités fidjiennes, y compris leur centre de gestion des catastrophes naturelles.
Ce dispositif avait ainsi pu distribuer sur zone un total d’une trentaine de tonnes de matériel et fournitures d’urgences (tentes, bâches, conteneurs d’eau, couvertures, rations de nourriture, médicaments), dont 2,6 tonnes provenaient d’un don de la Croix Rouge française en Nouvelle-Calédonie, et qui avaient été acheminées la semaine précédente dans la capitale fidjienne par un avion militaire CASA des forces armées française en Nouvelle-Calédonie (FANC).
Le navire français a mis à profit sa capacité à atteindre des endroits isolés, où les avions gros porteurs ne peuvent pas se poser.
Au total, les livraisons ont pu être effectuées sur une quinzaine de petites îles, grâce à un usage intensif des deux hélicoptères qui « sont quasiment restés en l’air » au cours de la durée de la mission.
Le coût estimé de cette mise à disposition de moyens français a été annoncé à quelque sept cent mille euros.
À bord du Vendémiaire se trouvait, outre les 92 membres d’équipage, une quinzaine de personnels locaux, y compris un médecin.
« Ces diverses actions s'inscrivent dans un esprit d'aide humanitaire et de solidarité avec les pays d'Océanie. La France ne saurait évidemment rester insensible au sort des populations voisines de ses collectivités du Pacifique qui ont tissé avec elles des liens d'amitié et de coopération », soulignait alors le ministère français des affaires étrangères via son porte-parolat.

Une aide différenciée et complémentaire

Selon les autorités fidjiennes, l’utilisation complémentaire du Gardian français présentait l’avantage de pouvoir affiner encore le processus d’évaluation des dégâts, grâce à la capacité de cet appareil de voler à basse altitude, contrairement aux gros appareils mobilisés par les Australiens et les Néo-zélandais.
Cette nouvelle mission française fait suite à l’aide immédiate mobilisée par les gouvernements australien et néo-zélandais, dans les jours qui ont suivi le passage destructeur du cyclone tropical Tomas.
Les armées australienne et néo-zélandaise avaient notamment mobilisé leurs avions gros porteurs Hercule C-13 qui, une fois la livraison de matériel effectuée, avaient aussi effectué plusieurs opérations de reconnaissance au-dessus des îles les plus touchées.


pad

Rédigé par AFP le Mercredi 8 Février 2012 à 05:03 | Lu 1018 fois