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Aide à la production audiovisuelle : le grand flou, une lueur d’espoir


Aide à la production audiovisuelle : le grand flou, une lueur d’espoir
PAPEETE, vendredi 12 octobre 2012. Le dernier Conseil des ministres a consenti au versement d’une aide à la production audiovisuelle et cinématographique (APAC) pour la réalisation d’un court-métrage de 25 minutes, intitulé «Nevermore», dont le montant n’a pas été publié dans le communiqué officiel. L’occasion de faire le point sur ce système d’aide qui existe depuis 2007 seulement en Polynésie française. Système qui reste méconnu parfois, incomplet surtout, et pas forcément toujours très clair dans son fonctionnement, au point que les professionnels de l’audiovisuel du territoire ont demandé une amélioration du mode opératoire. Et surtout la possibilité d’inclure dans les aides à la production audiovisuelle locale, au-delà de l’APAC polynésienne, l’aide nationale, du CNC (Centre national de la cinématographie). Car la production audiovisuelle est coûteuse, mais peut aussi être un débouché économique pour la Polynésie. Le tournage en 2010 du film de Mathieu Kassovitz, «L’ordre et la morale» étant un exemple à retenir : 300 personnes de Polynésie ayant été embauchées sur ce film, une vingtaine d’entreprises et de commerces sollicités autour de l’équipe du film pendant un mois, dans les Tuamotu sur l’atoll d’Anaa ou à Papeete. Et une productrice exécutive locale en la personne de Marie-Eve Tefaatau qui a tout fait pour attirer ce tournage en Polynésie, délocalisé en raison des tensions en Nouvelle Calédonie autour de ce film retraçant les évènements de la grotte d’Ouvéa, en 1988.

En 2007 en tout cas, la création de l’APAC par le gouvernement de Polynésie française est une bouffée d’oxygène. Cette subvention destinée aux professionnels de l’audiovisuel annoncée à 100 millions de Fcfp par an, a pour but d’aider à la création de programmes audiovisuels locaux. Mais l’enveloppe de subventions accordées, varie finalement considérablement, selon les années. A titre d’exemple : 35 millions de Fcfp en 2007, 47 millions de Fcfp en 2010, pas plus de 11 millions en 2011, 14 millions de Fcfp attribués pour l’instant en 2012. L’année de record absolue étant en 2009, une enveloppe globale de 75 millions de Fcfp. Depuis, avec les difficultés financières du territoire, la manne se tarit, et les projets de grande envergure manquent.
A la lecture des arrêtés d’attribution de ces aides dans le Journal Officiel de Polynésie française, on s’aperçoit que nombreux subventions sont repoussées d’une année sur l’autre : la preuve que certains projets vivent une longue gestation avant d’être concrétisés réellement ou pour certains, malheureusement jamais. D’où le désir exprimé par les professionnels locaux de l’audiovisuel ayant pignon sur rue d’une refonte du système ou d’un nouveau mode opératoire. Avec notamment des rendez-vous fixés à l’avance de la commission d’attribution des subventions. «Pour nous ce serait plus facile pour déposer les dossiers de demande de subvention si nous connaissions à l’avance les dates de réunions de la commission d’attribution» détaille Denis Pinson, co-gérant d’Archipel Prod, une société de production audiovisuelle qui existe depuis 8 ans sur le territoire et qui assure la co-production du court-métrage «Nevermore» .

La volonté d’une sélection plus drastique des projets (et des porteurs de projet) afin qu’ils favorisent réellement la professionnalisation locale de la filière de production audiovisuelle est aussi en ligne de mire, dans le but de pouvoir accueillir beaucoup plus de tournages internationaux. Car la demande existe réellement, mais se heurte, parfois, à un manque de personnel technique en nombre suffisant, ou au poids des taxes locales. A ce titre l’exemple des exonérations fiscales et l’aménagement d’un régime fiscal spécifique qui viennent d’être accordé à la Fifa pour l’organisation de la coupe du monde de beach soccer en septembre 2013, pourrait faire jurisprudence. Ce qui est fait pour le foot sur sable pourrait aussi exister pour l’audiovisuel et le cinéma, plus porteur en projets à long terme et plus créateur d’emplois…

Les sociétés audiovisuelles locales travaillent d’ailleurs depuis longtemps à une modification de ce régime de subventions. Non pas pour écarter de jeunes auteurs, mais bien pour professionnaliser l’utilisation de ce fonds. Des discussions ont été menées avec le gouvernement actuel pour une meilleure répartition et plus de clarté dans l’attribution de ces subventions. Un nouveau texte est attendu pour bientôt, peut-être avant la fin de l’année 2012. Dans le même temps, des discussions sont en cours depuis deux ans déjà avec le CNC (Centre national de la cinématographie) pour que ces aides nationales puissent être accessibles aussi aux producteurs polynésiens. Actuellement, les aides du CNC ne peuvent être attribuées localement que si une société polynésienne est coproductrice avec un partenaire métropolitain. Alors que l’inverse est possible ! Ainsi le court-métrage «Nevermore» déjà bénéficiaire de l’appui financier du CNC vient également de se voir attribuer l’aide locale de l’APAC.

Aide à la production audiovisuelle : le grand flou, une lueur d’espoir
«Nevermore», une fiction polynésienne, bientôt sur les écrans

Le dernier Conseil des ministres a accordé une aide à la production audiovisuelle et cinématographique (APAC), à la SARL ARCHIPEL PROD qui porte le projet. Ce court métrage de 25 minutes est écrit et réalisé par Paul Manate, réalisateur polynésien installé à Paris et auteur déjà de sept courts-métrages, clips et documentaires, dont certains ont été sélectionnés pour des festivals dans plusieurs villes. Il a également été scénariste sur des longs métrages.
L’histoire de Nevermore se déroule entièrement à Tahiti et raconte la quête d’identité d’un jeune demi de retour en Polynésie après un an d’absence. Le tournage a déjà eu lieu au mois de mars dernier, sur une dizaine de jours, mobilisant une vingtaine de personnes : techniciens, comédiens amateurs ou figurants. «Des projets comme celui-ci permettent à la production locale d’exister réellement» confie Denis Pinson d’Archipel Prod. Le film est actuellement en post-production et devrait être totalement achevé à la fin du mois prochain. Une présentation sera faite en Polynésie française. A noter que la participation de Canal+ au plan de financement se traduira par une diffusion nationale de ce court-métrage qui sera présenté également en 2013 dans différents festivals spécialisés.



http://www.archipelprod.com/

Rédigé par Mireille Loubet le Vendredi 12 Octobre 2012 à 12:01 | Lu 1906 fois
           



Commentaires

1.Posté par le penseur le 13/10/2012 08:31 | Alerter
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beaucoup de choses se font sans l'aide du gouvernement en place et ensuite quand on a un prix ,un diplôme,une médaille,une gratification :on aime à dire que c'est représentatif de notre île!!
quand est ce qu'ils vont se bouger les "fesses"?et on tire la couverture à soi pour récupérer les honneurs!!
ah bravo,c'est bien peu de choses...quand même ,non?
heureusement ,on fait les choses par passion et par envie et non pas pour les autres,car on peut toujours attendre!!
l'altruisme :une valeur ou une vertu devenue rare dans notre siècle.......!!!!
il reste à certains,un peu de relations humaines,tout n'est pas perdu.

2.Posté par Poipoi le 13/10/2012 08:44 | Alerter
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L'audiovisuel en polynésie? lol il n'y a que des gens détestable dans ce milieu ici. c'est comme la politique (en pire) mais dans un secteur d'activité. Dans le style je te donne le job si tu me reverse 50% de ce que tu gagne. Ou je te paie 50% de ce qui était prévu ou sinon tu n'auras rien, oui vas y porte plainte je m'en fous, on avait pas de contrat écrit. Parce que de toute façon il est très difficile d'avoir un contrat écrit. Personne ne veut d'écrit ça peut poser des problèmes plus tard.
Ces gens devraient se mettre à la politique, ils sont encore plus pourris que nos dirigeants. Ils ont donc les qualités pour réussir.

3.Posté par Kaddour le 13/10/2012 19:11 | Alerter
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"pas forcément toujours trés clair" (SIC)
Pourquoi , il y a des systemes de subventions "trés clairs" au pé'ï ?
La chasse aux subventions est un sport local trés prisé ici par ceux qui veulent faire croire qu'ils font quelque chose, quand il ne font rien !!!
Et pas seulement ici ! En France aussi ! N'oublions pas que toutes les têtes dirigeantes du pays ont appris la politique avec les politiciens de la "puissance colonosatrice" LOL ...
Pas pour rien que le peretetini a été pendant des années fonctionnaire des douanes ! Il a appris le jeu ...

4.Posté par juju le 14/10/2012 10:34 | Alerter
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d'accord avec poipoi, tout ça c'est copinage et arnaques entre amis, y'a qu'a voir qui tient les boites de prods içi, très peu de locaux, que des loosers qui pourraient pas réussir en FRANCE,

a+