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Affaire des bonbonnes polluées : Fritch promet "des sanctions administratives sévères"


PAPEETE, 17 janvier 2019 - Une enquête administrative est ouverte après la découverte, en marge des opérations de sabordage du Kura Ora II la semaine dernière, de plusieurs bonbonnes à la dérive ayant contenu un gaz hautement toxique. Edouard Fritch a déclaré jeudi souhaiter des "sanctions administratives sévères" à l’encontre des responsables.
 
"Il y a eu une erreur administrative. Vous savez que lorsque l’on coule un navire dans l’océan, il y a une procédure sévère de dépollution, a commenté le président de la Polynésie française interrogé jeudi matin. Et naturellement, si l’on retrouve ces produits, qui sont manipulés par l’administration, sur un navire qui a obtenu l’autorisation d’être coulé, l’administration ne peut qu’être concernée. J’ai donc demandé l’ouverture d’une enquête administrative. J’ai surtout demandé des sanctions administratives sévères contre les personnes responsables de ces faits. Ils ne peuvent venir que de deux services : l’Environnement d’un côté et l’Agriculture de l’autre. (…) Reste aujourd’hui, pour compléter les informations que j’ai, le rôle du Port autonome dans cette affaire. Parce que cela se passe, malgré tout, sous le contrôle du Port autonome : c’est eux qui organisent… Ce qui s’est passé est intolérable. Je rappelle malgré tout que nous parlons de bonbonnes vides (…) ; mais il y avait des précautions à prendre et ces précautions n’ont pas été prises. On prendra les sanctions qu’il faut."

Comme l’ont annoncé nos confrères de Polynésie la 1ère mardi soir, une trentaine de bonbonnes vides ayant contenu du bromure de méthylène ont été placées à bord Kura Ora II alors que le navire devait être sabordé au large de Tahiti. Une vingtaine de ces bonbonnes vides a déjà été repêchée. D’autres seraient encore à bord de l’épave ou à la dérive en mer au large de Tahiti.

>> Lire aussi : Bonbonnes de gaz à la dérive : ne pas toucher !

Le Bromure de méthylène est un gaz hautement toxique utilisé par le service de biosécurité lors des opérations de fumigation phytosanitaire, à Motu Uta. Les bonbonnes vides retrouvées à la dérive après le sabordage du Kura Ora II sont donc originaires de ce service de l’administration du Pays.

Comment se sont-elles retrouvées arrimées à un mât de la goélette alors que celle-ci devait être coulée sous le contrôle du Port autonome, après des opérations de dépollution conduites sous l’autorité de la Direction de l’environnement, et sous la surveillance d’un expert maritime ?

"Les premiers constats font apparaître des négligences certaines dans le traitement de ces déchets que l’enquête devra confirmer", affirme le communiqué transmis mercredi par la Présidence pour faire état de l'ouverture d'une enquête administrative.

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Jeudi 17 Janvier 2019 à 14:23 | Lu 1749 fois