Abattage des forêts : une province salomonaise déclare la guerre aux abatteurs


HONIARA, jeudi 31 octobre 2013 (Flash d’Océanie) – La province salomonaise de Temotu a décidé, en début de semaine, de frapper fort contre ce qu’elle estime être l’exploitation illégale de ses ressources forestières par une multinationale de Malaisie.

Le Révérend Père Charles Brown Beu, qui dirige l’exécutif de la province de Temotu, n’a pas hésité à recourir à la force publique afin d’empêcher la société exploitante, qui s’apprête à ouvrir de nouvelles clairières, de débuter ses activités, sur l’île de Vanikoro.
Au passage, le responsable salomonais affirme avoir été explicitement contacté par cette société, qui lui a proposé des pots-de-vin, en échange de son feu vert pour une licence, rapporte mardi le quotidien Solomon Star.

Le Père Beu affirme ensuite qu’il pensait que l’affaire n’irait pas plus loin et que la société choisirait une autre île pour mener à bien ses projets d’abattage forestier.
Un bateau chargé de matériel et d’engins lourds, déjà en route, devait, conformément cette interdiction, rebrousser chemin vers Honiara.
« Mais le lendemain, nous, tout ce qu’on a vu, c’est qu’il accostait à Vanikoro », affirme le dirigeant provincial, qui rappelle qu’aucun abattage forestier n’est permis dans sa province.
Le père Beu affirme que quelques jours auparavant, alors qu’il se préparait à embarquer sur un petit avion à l’aéroport d’Honiara, un homme qu’il a identifié comme étant un membre du conseil d’administration de la société est venu à sa rencontre pour lui remettre « une enveloppe en papier Kraft ».
« Quand je lui ai demandé ce qu’il y avait à l’intérieur, il m’a juste dit qu’il y avait une carte et une lettre du ministère de la sylviculture autorisant la société à débarquer ses machines sur Vanikoro (…) Mais en fait, quand j’ai ouvert l’enveloppe, j’ai trouvé trois mille dollars (salomonais, soit environ 300 euros). J’ai ensuite remis le tout à la police », a-t-il confié.
Il ne cache pas, néanmoins, sa crainte que des accords aient pu être conclus à l’insu de la province au niveau national, entre la société et le gouvernement central.

pad

Rédigé par PAD le Jeudi 31 Octobre 2013 à 06:29 | Lu 690 fois