Tahiti Infos

3.5 milliards pour le pôle de santé mentale


C'est la façade que les patients verront lors de leur arrivée au pôle de santé mentale.
C'est la façade que les patients verront lors de leur arrivée au pôle de santé mentale.
PIRAE, le 23 novembre 2016. Les travaux pour le pôle de santé mentale, derrière le CHPF, vont débuter le mois prochain. Ils coûteront 3.5 milliards de Fcfp et sont prévus pour durer 36 mois.

40 lits pour le secteur d’hospitalisation psychiatrique et 110 places pour la prise en charge ambulatoire. "Cela ne permettra pas de résorber tout le retard", reconnaît le président du Pays quelques minutes avant de poser la première pierre du futur pôle de santé mentale. "Mais le besoin de renforcer l'offre de prise en charge de santé mentale était urgent et incontestable."

Les travaux pour le futur pôle de santé mentale, situé derrière le CHPF du Taaone, là où était auparavant l’ancien hôpital militaire Jean Prince, débuteront au moins de décembre.
La maîtrise d’ouvrage de ce projet a été déléguée à Tahiti Nui Aménagement et Développement (TNAD). La durée du chantier sera d’environ 36 mois.
Au total, cette opération coûtera un peu plus de 4 milliards. Le montant de la partie Construction atteint les 3.5 milliards de Fcfp. Le Pays a obtenu un emprunt de l'Agence française de développement à hauteur de 3.257 milliards de Fcfp. Mais ce montant ne comprend pas les équipements nécessaires qui seront dans le bâtiment. Dans le public présent pour la pose de cette première, on se demandait où on allait trouver "1.5 milliard pour l'équipement". "Bien sûr, on trouvera", assure Edouard Fritch. "C'est une urgence et une priorité pour le Pays. Un milliard c'est plus facile à trouver que quatre milliards. L'équipement ne posera pas de problème. Je suis sûr de ce que je dis car je sais où je vais chercher l'argent."

Le futur pôle de santé mentale regroupera un secteur d’hospitalisation psychiatrique de 40 lits et un secteur de prise en charge ambulatoire de 110 places. Le secteur d’hospitalisation comprendra notamment un centre de crise psychiatrique de huit lits pour adolescents, une unité d’hospitalisation de 12 lits en alcoologie-toxicologie, et une unité d’hospitalisation de psychiatrie adulte de 18 lits. La prise en charge ambulatoire s’appuiera sur de nombreuses structures d’aide d’accueil thérapeutique destinées aux enfants, adolescents et adultes. Les travaux sont prévus pour durer 36 mois.




" Nous avons besoin de nous rapprocher de la population. "

En marge de la pose de la première, un groupe de soignants en pédopsychiatrie a interpelé les médias "en ce jour symbolique de la pose de la première pierre du futur pôle de santé mentale". "Si la construction de pôle de santé mentale, est nécessaire au fonctionnement d'un certain nombre de services, elle n'est en aucun cas suffisante", regrette l'association des soignants en pédopsychiatrie. "Elle répond à une logique priorisant les projets bétons, en envoyant un message clairement en faveur de la centralisation des soins. Si ce projet à venir permettra l'ouverture de nouveaux services à Tahiti, reste la question de l'accès égalitaire et nécessaire aux soins de qualité pour les populations des différents archipels."

"On aurait préféré des petits bâtiments dans différents endroits plutôt que ce grand bâtiment",
explique Laetitia Roger, psychologue et membre fondateur de l'association des soignants en pédopsychiatrie. "On pense que c'est mieux de soigner les patients en leur donnant une place dans la société et pas en les isolant. Nous avons besoin de nous rapprocher de la population."
"La santé mentale des jeunes du fenua et l'accompagnement de leur famille nécessitent la proximité des soignants, des missions régulières pluri-professionnelles sur l'ensemble des archipels et des locaux adaptés".


De la psychiatrie aux addictions

Voici les structures qui seront accueillies au sein des trois blocs du futur pôle de santé mentale :

Le secteur d’hospitalisation regroupera trois unités distinctes :
-- Un centre de crise psychiatrique adolescent de 8 lits
- Une unité d’hospitalisation de psychiatrie adulte de 18 lits
- Une unité de soins de suite alcoologie-toxicologie de 12 lits

Les prises en charge ambulatoire se déclinent en plusieurs entités :
- Un centre d’Aide Médico-sociale Précoce (CAMSP) destiné aux nourrissons
- Un centre Médico Psychologique (CMP) destiné aux enfants et adolescents
- Un centre d’Accueil à Temps Partiel (CATTP) et hôpital de jour (HDJ) pour enfants
- Un centre d’Accueil à Temps Partiel (CATTP) et hôpital de jour (HDJ) pour ados
- Un centre d’Accueil à Temps Partiel (CATTP) et hôpital de jour (HDJ) pour adultes
- Un hôpital de jour et un espace de consultations alcoologie-toxicologie


"Le pôle d'addictologie va ouvrir"

Marie Françoise Brugiroux, chef de service du Centre de consultations spécialisées en alcoologie et Toxicomanie

"Le pôle d'addictologie va ouvrir grâce à la construction de ce pôle de santé mentale. C'est quelque chose qui n'existe pas actuellement. Ce sera un service avec des lits d'hospitalisation qui nous permettra de faire des soins spécialisés pour un temps assez long. Les personnes seront là pour un à trois mois pour travailler sur la manière dont ils vont modifier leurs habitudes de vie pour arrêter les produits qu'ils consomment et reconstruire leur vie.
Ce service va combler un besoin pour les gens de Tahiti mais aussi des îles, quand ces derniers seront évasanés, une structure pourra les accueillir."








Rédigé par Mélanie Thomas le Mercredi 23 Novembre 2016 à 15:42 | Lu 2437 fois
           



Commentaires

1.Posté par H Bonisseur le 24/11/2016 07:56 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

un projet tel qu'on les aime ici :
- un vrai besoin (mais les futurs usagers commencent déjà à dire qu'ils auraient voulu autre chose)
- un financement partiel d'un projet probablement sous évalué (mais on emprunte aux contribuables métropolitains)
- surtout la possibilité de financement des entreprises du BTP des copains (on dira qu'on maintient l'emploi)
- une absence de financement pour la fin de l'équipement (on verra plus tard)
- une absence de financement du fonctionnement (on verra après le plus tard)
on verra le résultat...

2.Posté par Kaddour le 24/11/2016 09:53 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

Belle somme pour cet investissement ! Ce qui représente quand même environ 12600 CFP par habitant (tout âge confondu) de la Polynésie (ou environ 185000 CFP si on ne considère que la tranche 14-64 ans )... Mais il est vrai que la santé mentale n'a pas de prix !!!
Surtout si la majorité du financement vient de l'état ... LOL