20 mois ferme pour des violences répétées


Tahiti, le 13 novembre 2025 - Jugé pour avoir commis des violences sur sa compagne et son ex-concubine, un homme de 27 ans a expliqué à la barre du tribunal correctionnel, jeudi, qu'il trouvait cela “normal” car les victimes le méritaient. L'individu, déjà connu de la justice, a été condamné à 30 mois de prison dont dix avec sursis probatoire pendant deux ans assortis d'un mandat de dépôt.
 
Un homme sans emploi de 27 ans, père d'un enfant, a été jugé en comparution immédiate jeudi pour répondre de violences commises sur son ex-compagne ainsi que sur sa nouvelle concubine et de menaces de mort proférées à l'encontre de l'une d'entre elles. L'individu, déjà condamné à cinq reprises, était poursuivi pour plusieurs séries de violences.
 
En juin 2024, c'est l'ex-compagne du prévenu, qui venait de le quitter, qui avait tout d'abord porté plainte en expliquant qu'elle avait peur de lui et qu'il l'avait frappée et étranglée à plusieurs reprises. Devant les gendarmes, la jeune femme avait relaté des années de vie conjugale marquée par le contrôle opéré par son conjoint tant sur ses moyens de paiement, ses fréquentations que sur ses tenues vestimentaires. Le 12 novembre dernier, l'individu s'en était cette fois pris à sa nouvelle compagne à laquelle il avait mis des coups de poing et des coups de pied. Il avait finalement été interpellé après que des passantes ont appelé les gendarmes.
 
Mandat de dépôt
 
Si certains prévenus émettent des regrets à la barre, l'homme jugé jeudi a plutôt choqué l'auditoire en assumant avoir frappé ces femmes car elles “méritent” si elles “font des bêtises”. “Si ma femme est coupable, il est normal que je la frappe pour qu'elle comprenne”, a-t-il continué avant que sa compagne actuelle ne vienne témoigner devant le tribunal. Même si son corps et son visage portaient encore les marques des violences infligées par son compagnon, la victime a expliqué qu'elle souhaitait rester avec lui car “c'est le seul homme que j'aime”.
 
Alors que le procureur de la République venait de requérir 30 mois de prison dont huit avec sursis probatoire pendant deux ans à l'encontre du prévenu, l'avocate de ce dernier, Me Viviane Genot, a assuré qu'il avait certainement vécu des traumatismes dans son enfance pour faire preuve d'une telle violence. Elle a également suggéré qu'il puisse, entre autres, être condamné à une peine de travail d'intérêt général.
 
Après en avoir délibéré, le tribunal a finalement condamné l'homme à 30 mois de prison dont dix avec sursis probatoire pendant deux ans. Une peine assortie d'un mandat de dépôt.
 
 
 

Rédigé par Garance Colbert le Vendredi 14 Novembre 2025 à 07:20 | Lu 2118 fois