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Tuki Tissot, 17 ans, se fait remarquer aux Pacific Paddle Game en Californie


Tuki Tissot, 17 ans, se fait remarquer aux Pacific Paddle Game en Californie
PAPEETE, le 5 novembre 2016 - C’est une victoire de plus qui s’ajoute à un palmarès déjà coquet. Tuki Tissot, un lycéen de 17 ans, a participé à la plus importante compétition de stand up paddle race au monde : les Pacific Paddle Game qui ont eu lieu en Californie fin septembre. Il est rentré avec deux victoires dans sa catégorie. Tous les espoirs sont permis.

Ses victoires sont passées inaperçues. "Nous ne sommes pas partis avec la sélection officielle", explique Freddy Tissot, père et coach du jeune athlète. "C’est pour ça qu’on n’en a pas trop parlé. On est allés par nos propres moyens." Pourtant, ses victoires sont remarquables. À la "Technical Race", Tuki Tissot est arrivé 1er chez les juniors (moins de 18 ans) et 2ème sur 170 inscrits toutes catégories confondues. Il a remporté la "Long Distance" dans sa catégorie (junior) et est arrivé 5ème au classement général sur 200 participants. C’était sa première course internationale.

Seulement deux années d'entraînement

Mais ce n’est pas la première fois qu’il se fait remarquer dans le petit milieu du stand up paddle, le "SUP" pour les intimes. Il a participé à la course Air France organisée sur le territoire. En 2015, il est arrivé 3ème chez les juniors et 21ème au général, en 2016, il était 1er chez les juniors et 11ème au général. Il a terminé 2ème chez les juniors à la classique Arii hoe no Papeete en février dernier. La progression est notable, sachant qu’il a commencé le SUP au cours de l’année 2014.

"Je fais du sport depuis longtemps", confie le lycéen. "J’ai commencé par faire du taekwondo, mais cela ne me ressemblait pas". Ce qui ne l’a pas empêché de remporter le titre de champion de Polynésie dans sa catégorie en 2013. Il avait alors 13 ans. "Je suis plus à l’aise sur l’eau", indique Tuki Tissot. "Je faisais du surf pour le plaisir depuis l’âge de 12 ans, en 2015 j’ai demandé à mon père de m’acheter une planche de paddle, pour essayer."

Freddy Tissot, ancien rameur de haut niveau, a accepté sans hésiter. "Tout ce que l’on vit aujourd’hui est un peu une continuité de mon propre rêve. Je n’ai pas pu m’accomplir complètement à cause d’un accident", se rappelle-t-il. "Je me suis toujours dit que si j’avais un garçon, je l’emmènerais aussi loin que possible." Pour atteindre cet objectif, le duo donne. Les bons résultats ne tombent pas sans efforts.

Un emploi du temps chargé

Deux fois par semaine, le mardi et le jeudi, Tuki Tissot file sur la plage du Radisson après les cours. Il est actuellement en terminal science technologie industrielle et développement durable au lycée Pomare. "Je fais trois tours complets de la plage puis je termine avec du sprint. Quand il pleut on est en salle, on travaille une heure à une heure et demi." Resté en bon terme avec son association de Taekwondo, il suit les entraînements de son équipe pour rester en forme. "On s’est aperçu que ce sport était un bon complément pour les entraînements paddle, ça muscle les jambes", précise le père. "Et puis je gagne en équilibre", ajoute le fils.

Le lundi et le vendredi, le lycéen monte sur sa planche de SUP au Parc Paofai à la sortie de l’école et rejoint la mairie de Punaauia par les eaux, soit neuf kilomètres à la force des bras et des jambes. À l’arrivée, il travaille des séries, insiste sur les départs, les tours de bouées… Le mercredi et le samedi il est avec les rameurs d’EDT. "Avec eux, en plus, il faisait de la musculation en salle le matin à 4 heures, mais ça c’est terminé", rapporte Freddy Tissot. "Il n’a que 17 ans, je ne veux pas qu’il porte de charges trop lourdes." Son fils précise "qu’en plus ça devenait compliqué pour moi de suivre les cours à l’école ainsi que des entrainements, le matin et le soir." Le dimanche enfin, pour le plaisir, Tuki surf sur sa planche de paddle à Papenoo. "Il y a souvent beaucoup de vagues dans les courses, il faut s’y préparer !" Le coach résume : "On travaille, dur, mais dans notre coin. On va dans des endroits tranquilles pour rester concentrés, en plus on n’aime pas se montrer."

Le duo ira à la Carolina Cup fin avril en Californie. "C’est aussi une course dite six étoiles, comme les Pacific Paddle Game. Les étoiles sont fonctions du niveau notamment et pour prétendre à un titre de champion du monde, ce sont celles-là qu’il faut privilégier." Car Tuki Tissot vise ce titre dans sa catégorie. Il lui reste quelques mois pour y arriver. "Cela passera par des sacrifices que je suis prêt à faire", promet l’athlète. Pour autant, il n’arrêtera pas ses études. Il envisage de s’inscrire dans un BTS électronique au Taaone.

Avec AITO SPORT


Rédigé par Delphine Barrais le Samedi 5 Novembre 2016 à 13:43 | Lu 5276 fois