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Violences conjugales : deux mois ferme pour le multirécidiviste


PAPEETE, le 26 juillet 2016 - Ce lundi, un homme de 44 ans a été jugé au tribunal de Papeete dans le cadre d'une comparution immédiate. Il a été condamné pour avoir frappé sa compagne, le 21 juillet dernier à Papeari.

Le gaillard est un habitué du palais de justice de Papeete. En quelques années, il a été condamné neuf fois pour des faits de violences conjugales. Sa dernière condamnation remonte au 2 juin dernier. Jugé pour des faits violences volontaires, il a écopé de quatre mois de prison avec sursis, d'une mise à l'épreuve pendant deux ans et d'une obligation de soins.

Ce lundi, il fait une nouvelle apparition à la barre. Le 21 juillet dernier, il a été interpellé pour avoir frappé sa concubine, mère de son enfant.

En ce jour du mois de juillet, l'individu de 44 ans part aider son frère sur le chantier de sa maison. A l'heure du déjeuner, il invite sa compagne à les rejoindre. Elle lui fait le reproche de la laisser seule avec leur bébé, âgé d'à peine un an, une fois sur place. "C'est elle qui a refusé de venir manger avec nous", rétorque l'homme en tahitien. Mais l'intéressée dément. La dispute éclatera de retour au domicile.

"L'affaire s'envenime, déclare le président en lisant le procès verbal. Le prévenu blâme sa femme pour la dispute. Elle va recevoir des coups au moment où elle met le bébé dans le transat. Il va la frapper au visage et à la tête. Lorsqu'elle parvient à lui tenir la main, il lui met des coups de pied et la tire par les cheveux dans la chambre. Elle réussit finalement à le calmer en lui parlant."

La victime, qui a eu deux jours d'incapacité totale de travail, avance hésitante à la barre. Elle explique que ce n'est pas la première fois qu'il agit ainsi avec elle. "Avant, je n'avais pas porté plainte", confie t-elle. Cette fois, la jeune femme s'est constituée partie civile et demande 50 000 francs de dommages et intérêts. Depuis les événements, elle a mis fin à sa relation avec le père de son enfant et est partie vivre chez sa sœur.

UN PROBLÈME AVEC LA VIOLENCE

L'intéressé a reconnu les faits. Il sait qu'il a un problème avec la violence. "Je ne voulais pas qu'elle me quitte. Je n'ai pas pu me retenir de la frapper." Son avocate a demandé à ce que son client soit obligé d'aller voir un psychologue, avant de lancer à la cour : "L'envoyer à Nuutania ne résoudra rien."

Lors de sa dernière condamnation, le prévenu avait demandé à voir un psychologue. "Un soutien qu'il n'a pas été possible de suivre car le prévenu ne parle pas assez bien français. C'est votre compagne qui devait assurer le contact mais cela n'a jamais été fait…", a souligné le président.

Devant la gravité des faits et le passif du prévenu, le procureur de la République a requis six mois d'emprisonnement ferme. "Ce monsieur a une manière bien à lui de concevoir les relations conjugales… Il faut que cela cesse!", a insisté le magistrat.

Le tribunal a reconnu le quadragénaire coupable des faits. La justice l'a condamné à deux mois de prison ferme. L'homme de 44 ans a été placé sous mandat de dépôt et sommé de verser 30 000 Francs de dommages et intérêts à la victime.

Rédigé par Amelie David le Lundi 25 Juillet 2016 à 16:24 | Lu 2666 fois