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Kiani Wong, princesse du ballon rond


Kiani Wong entourée de sa maman Mareva, de son petit frère Kealoha et de sa petite soeur Kialei.
Kiani Wong entourée de sa maman Mareva, de son petit frère Kealoha et de sa petite soeur Kialei.
FAA'A, le 15 août 2016 - L'amour du football a toujours animé les réunions de famille chez les Wong. La cadette a elle aussi chaussé les crampons et vient d'être sélectionnée pour intégrer le Pôle Espoirs de Strasbourg en métropole. Une première dans l'histoire de la Polynésie.

Dans la famille Wong, le ballon rond, c'est une religion. Le papa, la maman, le grand frère, le petit frère, la petite soeur et bien sûr… Kiani, 16 ans. Tout le monde joue au football et court les terrains ici et là. C'est peut-être l'une des raisons grâce à laquelle Kiani, 16 ans, a été sélectionnée pour jouer dans le Pôle Espoirs de Strasbourg en métropole.

Née avec le ballon dans les jambes, elle a presque su dribler avant de marcher. "Elle est tombée dans le football quand elle était toute petite. Le papa et moimême nous avons toujours joué au foot, alors forcément…", détaille Mareva, la maman, debout dans les tribunes de l'AS Tefana à Faa'a.

En dehors des crampons, les parents ont essayé d'initier leur fille à d'autres loisirs : guitare, violon, danse… Rien n'y a fait. C'est vers le maillot et les copains que Kiani est toujours retournée. "Nous voulions lui faire découvrir autre chose mais c'est elle qui a choisi ce qui lui plaisait le plus…"

Kiani Wong, assise dans les gradins, vient de terminer l'entraînement. Elle n'a pas quitté le maillot. Elle porte toujours le vert et jaune, couleurs de l'AS Tefana. Ce club où elle joue depuis huit ans. Ce club de foot qui l'a vue grandir. Ce club de foot qui aura, peut-être, contribué à en faire une championne.

Mercredi, l'adolescente va prendre son envol pour la métropole. Elle atterrira à Strasbourg où la section Sport Études l'attend. "Ça fend un peu le coeur de la voir partir, forcément. Elle va beaucoup nous manquer. Mais c'est une continuation dans le domaine footballistique pour elle."
Kiani acquiesce. Timide et réservée elle ne s'est pas encore habituée au flot de journalistes tout juste débarqué dans sa vie. D'une voix hésitante, elle ajoute : "le football, c'est ma vie!"

Un grand sourire éclaire son visage. A quelques jours du départ, le stress commence à poindre. La jeune fille savoure chaque instant passé avec sa famille et ses amis, chaque bouchée de mā'a tahiti, chaque coup de pied au stade de Faa'a. "Cela va être dur de quitter tout le monde mais je sais que c'est la meilleure chose à faire pour moi. Je n'aurais pas pu évoluer en continuant à jouer ici…"

OBJECTIF "BLEUE"

Une fierté. La jeune Kiani l'est : pour sa famille, pour son club de foot mais aussi, pour tout le fenua. C'est une première dans l'histoire du football polynésien qu'une joueuse soit sélectionnée en métropole. "Elle est arrivée à atteindre ses objectifs. C'est une bonne chose. Maintenant, c'est à elle de finaliser tout ça", ajoute Mareva. La jeune Kiani sera en internat la semaine et dans une famille d'accueil le weekend. Elle jouera dans le club de Vendenheim au niveau national.
La timide se dévoile tout à coup quand elle parle avenir : "Je souhaite évoluer dans ce sport. Je veux aller plus loin dans le football. Pourquoi pas, un jour, réussir à jouer en équipe nationale."

Kiani a du caractère et le fait savoir. Après tant d'années à jouer au football avec des garçons, elle a appris à montrer de quoi elle était capable pour se faire respecter. En métropole, la brunette donnera tout pour atteindre ses objectifs. Mais pas question pour autant de tout miser sur le sport. Comme elle l'a toujours fait, la maman veille au grain quand il s'agit d'études. Kiani devra aussi réussir avec la tête. "C'est la priorité. Les études sont un bagage important pour l'avenir de notre fille. J'aimerais qu'elle passe un diplôme d'éducateur sportif. Je sais qu'elle pourra le faire en métropole. Avec cela, si elle choisit de revenir ici, elle pourra trouver du travail dans les clubs de sport car il y a vraiment un besoin de formateurs au fenua", insiste Mareva, tenant Kialei, la petite dernière, dans ses bras.

Comme sa grande soeur, Kialei aussi commence à tâter le ballon. Simple mimétisme ou réelle passion, l'avenir le dira. Ce qui est certain en tout cas, c'est que dans la famille Wong, l'amour du ballon rond se transmet de génération en génération.

Comment est prise en charge la formation de Kiani?

Après avoir passé des sélections en mai en métropole dans différents Pôle Espoirs, Kiani a finalement été appelée pour rejoindre celui de Strasbourg. La formation Sport Études est totalement prise en charge par l'établissement. Quand aux billets d'avion, la jeune fille est ambassadrice chez Air Tahiti Nui et ainsi, reçoit deux billets d'avion aller/ retour par an pour ses trajets de et vers la France.

Rédigé par Amelie David le Lundi 15 Août 2016 à 14:34 | Lu 4760 fois