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Devant l'assemblée, Fritch fustige Flosse sans jamais le nommer


Edouard Fritch à la tribune de l'assemblée de Polynésie française ce jeudi matin.
Edouard Fritch à la tribune de l'assemblée de Polynésie française ce jeudi matin.
PAPEETE, le 14 avril 2016. Après Marcel Tuihani, le président de l'assemblée de Polynésie française ce jeudi en ouverture de la session administrative de l'institution, c'était ensuite au tour du président du Pays de prendre la parole. Délaissant d'abord ses notes et la rédaction de son discours, Edouard Fritch a choisi d'abord de répondre au discours du président de l'assemblée et de s'adresser directement aux représentants assis en face de lui.

"Le président de l'assemblée de la Polynésie a beaucoup parlé de solidarité. Cela m'est allé droit au coeur. Parce que cette solidarité j'aurai voulu qu'elle s'exprime en septembre 2014. Il m'a fallu attendre et presque six mois pour enfin trouver une partie de l'assemblée qui soit solidaire du président élu par le Tahoera'a. ça me va droit au coeur car pendant ces 16 mois, je vous assure que les choses n'ont pas été faciles". Edouard Fritch a ensuite démarré son propos en suivant le discours écrit sur son pupitre. Le président du Pays s'est attaché à démontrer que bien qu'une rupture politique a eu lieu au sein du Tahoera'a, avec la création d'un groupe RMA, il estime poursuivre encore la feuille de route du programme avec lequel il a été élu en mai 2013 et suivre le plan du programme Tahiti Nui 2025.

Avant de se livrer à une analyse économique chiffrée des résultats économiques du territoire, Edouard Fritch a de nouveau fait une aparté en commentant une interview de Gaston Flosse, ancien président du Pays publiée dans le N°319 du magazine Tahiti Pacifique paru le 24 mars dernier. "J'ai pu lire dans un hebdomadaire de la place les propos d'un ancien président de notre gouvernement qui se livrait à son exercice favori, le dénigrement systématique. Il se disait "heureux" je le cite, que "je me casse la gueule", que j'étais incapable de redresser le Pays et bien sûr incapable de diriger le Pays. On a dit ça déjà d'Oscar Temaru, on a dit ça de Gaston Tong Sang, on dit ça de moi aujourd'hui. Je veux dire solennellement que ces propos sont indignes d'un ancien président du Pays ayant atteint l'âge de la sagesse mais miné par la convoitise, la haine et un ego-centrisme incommensurable. C'es finalement se réjouir que le Pays chute, c'est faire croire qu'il n'y a pas de redressement possible sans lui. C'est lui ou la terre brûlée". Dans sa diatribe adressée directement à Gaston Flosse, mais sans jamais le nommer, Edouard Fritch fustigeait aussi les propositions du président du parti orange d'un nouveau changement du statut du Pays, alors que la Polynésie française n'exerce même pas encore aujourd'hui la totalité des compétences qui lui ont été dévolues par les précédents statuts.

Rédigé par Mireille Loubet le Jeudi 14 Avril 2016 à 10:17 | Lu 2175 fois