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FACE : les entreprises se mobilisent contre l'exclusion


Vingt entreprises parmi les plus grosses du territoire sont membres fondatrices du club d'entreprises FACE en Polynésie pour lutter contre l'exclusion
Vingt entreprises parmi les plus grosses du territoire sont membres fondatrices du club d'entreprises FACE en Polynésie pour lutter contre l'exclusion
PAPEETE, le 22 octobre 2016 - Les plus grosses entreprises de Polynésie se sont rassemblées au sein d'une association qui veut lutter contre l'exclusion sociale. Son but principal : le retour à l'emploi des jeunes et des exclus.

Vendredi soir, une nouvelle association est née : le Club d'entreprises FACE (Fondation agir contre l'exclusion) en Polynésie française. Elle rejoint un réseau de 60 clubs FACE à travers le monde, bien que la fondation soit surtout présente en France. En Polynésie, déjà 20 entreprises parmi les plus grosses du territoire ont joint leurs forces dans ce projet à but social, auquel elles vont offrir des ressources financières – plus de 10 millions de francs par an – et une mobilisation humaine. Les projets, au moins au début, vont surtout concerner le retour à l'emploi.

Ainsi, l'assemblée générale fondatrice de FACE en Polynésie a acté les premières actions de l'association :
- Job Academy : coaching des demandeurs d'emplois, visites en entreprise, rencontres entre "jobbers" et chefs d'entreprises, facilitation de la transmission des offres d'emploi ou de stage aux personnes en difficulté
- CV Vidéo : accompagner les jeunes dans la création de CV vidéo, mise en place d'une "CVthèque vidéo" sur un site internet accessible aux entreprises
- Multiplier les jobs d'été pour permettre aux lycéens et aux étudiants de faire un premier pas dans l'entreprise et se créer un revenu
- Bus itinérants pour permettre aux entreprises d'aller au contact du public...

Vincent Fabre (à gauche) est le premier président du Club FACE en Polynésie. Grégoire de Chillaz (à droite) est à l'origine du projet.
Vincent Fabre (à gauche) est le premier président du Club FACE en Polynésie. Grégoire de Chillaz (à droite) est à l'origine du projet.
On voit que, comme l'explique Vincent Fabre, le président tout juste élu de l'association, "notre action, ça va être beaucoup d'animations. Le budget ce sera surtout pour salarier une petite équipe, un directeur et son assistant." L'essentiel des actions impliqueront les ressources humaines des entreprises, jusqu'aux P-dg qui pourront coacher des chercheurs d'emploi… "Il y aura effectivement une rencontre entre des gens très différents, des gens qui ont réussi et des gens qui aspirent à réussir, parce que tout le monde aspire à réussir d'une façon ou d'une autre. Toutes les entreprises vont s'engager à se que l'ensemble de leur staff contribue et participe. Il y aura les P-dg, des directeurs, des collaborateurs… L'esprit de cette association, c'est bien de fédérer tout le monde, les grosses entreprises comme les PME" s’enthousiasme Vincent Fabre.

"Dans l'entreprise il y a des hommes, nous avons besoin d'être utiles. On se doit d'être solidaires"

Car le président de FACE en Polynésie assure que, contrairement aux idées reçues, les entreprises aussi ont un rôle actif à jouer dans la lutte contre les inégalités et la pauvreté : "toutes les entreprises ont vocation à avoir une démarche sociale et sociétale. Cette responsabilité est déjà ancrée dans le monde des entreprises. Il est vrai que les difficultés économiques depuis quelques années font qu'elles peuvent avoir tendance à se replier sur leurs propres problèmes… Mais on voit bien que quand on leur donne l'occasion de se fédérer dans l'intérêt général, elles le font. Elles apportent des fonds, elles apportent des compétences, et je crois que c'est très important. Dans l'entreprise il y a des hommes, nous avons besoin d'être utiles. On se doit d'être solidaires : une société équilibrée et juste est un objectif qu'ont toutes les entreprises."

Le Président Édouard Fritch était présent à cette assemblée fondatrice. Il apporte la caution morale du Pays à l'association et se réjouit de la mobilisation des forces du privée dans un but social : "il y a là pratiquement toutes les plus grosses entreprises du Pays, qui aujourd'hui se donnent la main pour participer à la relance économique, à l'intégration des jeunes dans le monde économique… J'ai de la chance aujourd'hui d'avoir des partenaires de ce gabarit pour nous accompagner dans cette action."

Si c'est Vincent Fabre, de la Socredo, qui prend la tête de l'association, le projet a été porté au départ par Grégoire de Chillaz, P-dg de EDT-Engie, qui avait déjà participé à un Club FACE en métropole : "en France, avec la fondation FACE c'est la première fois que des entreprises s'investissent dans l'insertion : l'insertion des jeunes sur le marché du travail, la réduction des inégalités sociales…" Cette Fondation aurait même fini par changer l'image des entreprises dans certaines populations : "Les entreprises sont quand même bien placées pour savoir quels sont leurs besoins, donc accompagner des jeunes pour les aider à entrer sur le marché du travail, c'est le meilleur moyen je crois pour leur donner les bons outils et maximiser leurs chances de réussites."

Les entreprises fondatrices du Club FACE en Polynésie sont :

- Air Tahiti Nui

- Carrefour

- Cegelec

- EDT ENGIE

- Enviropol

- La banque de Polynésie

- La banque Socredo

- La CCISM

- La Polynésienne des eaux

- La TEP

- OPT

- Pacific Petroleum

- Petropol

- Sat Nui

- Socotec

- Somalu

- Total

- TSP

- Vini

- Yune Tung


Rédigé par Jacques Franc de Ferrière le Samedi 22 Octobre 2016 à 16:29 | Lu 4086 fois