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Recenser écureuils et papillons en forêt pour venir en aide aux chercheurs


Recenser écureuils et papillons en forêt pour venir en aide aux chercheurs
PARIS, 20 mars 2012 (AFP) - Recenser, lors de promenades en forêt, les lucanes cerfs-volants, écureuils roux, hélices des bois ou papillons Robert le diable: avec l'aide de fiches et de sites internet, tout le monde peut jouer le rôle de "vigie de la nature" et prêter main forte aux scientifiques.

"Pour comprendre comment la biodiversité se comporte face aux changements naturels et aux pressions d'origine humaine, il faut un nombre incroyable de données, que les chercheurs ne pourraient pas accumuler", a souligné mardi devant la presse le directeur du Museum d'Histoire naturelle, Thomas Grenon, lors du lancement du programme Vigie-Nature 2012.

D'où le recours aux "sciences participatives", qui permettent aux curieux d'apporter des données sur les oiseaux communs, les papillons, les escargots, les insectes pollinisateurs, les plantes qui se glissent dans les trottoirs de nos villes... Dix à 15 articles sortent chaque année de ces observations.

Nouveauté cette année, l'Observatoire pour la forêt vise à mieux connaître la répartition des espèces des milieux forestiers et lier leur présence aux coupes d'arbres et à leur isolement, du fait de l'emprise de la voirie ou des zones agricoles. "L'équivalent d'un département est artificialisé tous les dix ans", rappelle Grégoire Loïs, du Museum.

Le but pour 2012 est de récupérer 50.000 observations, un objectif accessible, selon M. Loïs, puisque la seule forêt de Fontainebleau reçoit quelque 10 millions de promeneurs par an...

Pissenlits et vergerettes du Canada

Quatre familles de six espèces sont concernées: les gastéropodes, tels la soucoupe commune et l'hélice des bois, les vertébrés, dont l'écureuil roux, les coléoptères, comme la lucane cerf-volant, et les papillons de jour -Mars changeant, Robert-le-diable...

Le mode d'emploi: s'inscrire sur le site www.biodiversite-foret.fr où l'on récupère des fiches d'observation. Sur le site, il faut préciser les espèces observées, le lieu, la date et associer éventuellement des photos.

Autre nouvel observatoire cette année, celui des "Oiseaux des jardins", que l'on peut identifier dans son jardin, un parc public ou sur son balcon.

Selon Frédéric Jiguet, en charge du programme, les scientifiques se demandent si, par exemple, "la densité de merles et de mésanges dépend de l'urbanisation, des pratiques dans les jardins, de la présence de mangeoires ou nichoirs..." Cinquante-deux espèces sont répertoriées, ainsi que cinq petits vertébrés, tels que le hérisson, le lézard ou le crapaud.

"Sauvages de ma rue", programme qui avait permis l'an dernier de recueillir des données sur 330 trottoirs franciliens, est élargi désormais à toute la France. Les curieux avaient trouvé surtout des pissenlits et des vergerettes du Canada, et la rue la plus riche en biodiversité de toute l'Ile-de-France avait été le Passage des deux portes (XXe arrondissement de Paris), avec 35 espèces sur seulement 70 mètres (www.sauvagesdemarue.fr).

Des programmes plus anciens sont reconduits, comme l'Observatoire de la biodiversité des jardins (pour les papillons et escargots) et le Spipoll (suivi photographique des insectes pollinisateurs).

Outre leur intérêt scientifique, ces programmes (www.vigienature.fr) veulent aussi "éveiller l'intérêt du public et modifier les comportements", explique Thomas Grenon. Dans le même esprit, Arte propose actuellement sur son site web des "missions" d'observations printanières (missionsprintemps.arte.tv).

chc/jca/er

Rédigé par Par Christine COURCOL le Mardi 20 Mars 2012 à 06:13 | Lu 398 fois