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Charles "Coco" Temarii, un grand footballeur s'en est allé


Il y avait du monde, hier soir, à la chapelle Sainte Jeanne d'Arc de la Carrière, à Papara.
Il y avait du monde, hier soir, à la chapelle Sainte Jeanne d'Arc de la Carrière, à Papara.
PAPARA, le 16/09/2015 - Il avait 69 ans. Charles Temarii, plus connu sous le nom de Coco, est décédé lundi soir des suites d'un cancer à l'œsophage. Un homme apprécié de tous et qui a marqué le monde du football polynésien. Il laisse aujourd'hui sa femme, ses six enfants et ses petits-enfants. Il sera inhumé, cet après-midi, au cimetière communal de Papara.

Sa famille et ses amis étaient tous présents, ce mardi soir, dans la petite chapelle catholique Sainte Jeanne d’Arc de la Carrière, à Papara. Son visage était doux et serein, comme s'il était apaisé avant de partir. "Il y a quatre jours, nous étions tous les deux, à la maison, et il m'avait dit : "Je suis en train de penser à ma vie. La première partie était le football, où j'étais très heureux. Ensuite, mes enfants, où j'avais rencontré beaucoup d'épreuves. Et aujourd'hui, je suis très heureux, parce que je vois que tous mes enfants m'aiment et ils sont tous là"", se rappelle sa sœur, Florence Dezerville.

Dans les nombreux témoignages, Coco Temarii était décrit comme un homme très apprécié du public, mais aussi bagarreur : "Coco était un homme qui avait un sacré caractère, c'était un Temarii et ce n'est pas pour rien, mais il était, pour moi, un prodige", confie Hirohiti Tefaarere, membre de la famille. "Il était très enjoué et c'était le seul qui pouvait faire rire mon père, qui était assez fermé. On était les deux bêtes sauvages de la maison, on aimait bien la musique, on était toujours en train de sortir, mais je pense qu'il a un bon caractère", raconte Florence.

Depuis quelques mois, ce grand homme se battait contre un cancer de l'œsophage, détecté en mars dernier, mais il n'a jamais baissé les bras face à la maladie.

À Papara, Coco Temarii occupait les fonctions d'adjoint au maire, sous la gouvernance de Bruno Sandras, jusqu'à aujourd'hui. Mais il était aussi et surtout un grand footballeur, dans les années 1970. "Il était, au football, le meilleur de sa génération", explique Hirohiti Tefaarere. "Deux clubs allemands, le Hertha Berlin et le Bayern de Munich, voulaient de lui, on est dans les années 1970-71-72. Mais pour des raisons de cœur, il a préféré rester ici", continue-t-il.

Sportif accompli, Coco Temarii excellait également dans d'autres activités sportives, comme le volley-ball, le basket-ball, le ping-pong ou encore la pétanque. Mais le football représentait, pour lui, toute sa vie. Il avait commencé avec les juniors de l'équipe de Pirae et il "était le meilleur de sa génération, dans les années 1969-1970. Il a vite été repéré par les grands clubs, c'est comme ça que Central a fait appel à lui. Mais on s'était promis qu'un jour, nous remontions Pirae, parce que l'équipe était tombé en seconde division, parce que Pirae était un club de famille. Donc, avec les cousins, on a fait monter Pirae, de la seconde à la première, jusqu'à la division d'honneur. Et c'est à ce moment-là que Coco est revenu, c'était en 1974", se remémore Hirohiti.

Aujourd'hui, un autre grand homme du monde sportif s'en est allé. Il laisse derrière lui sa femme, ses six enfants et ses petits-enfants, ainsi que trois sœurs et deux frères. Il sera inhumé ce mercredi après-midi au cimetière communal de Papara.

Coco Temarii avait demandé à ses proches de ne pas pleurer le jour de son départ. Ses frères et sœurs se sont tous retrouvés, une dernière fois, auprès de lui.
Coco Temarii avait demandé à ses proches de ne pas pleurer le jour de son départ. Ses frères et sœurs se sont tous retrouvés, une dernière fois, auprès de lui.

Charles "Coco" Temarii, un grand footballeur s'en est allé
Hirohiti Tefaarere, membre de la famille : "On a enterré dernièrement Edouard Tematafaarere à Pirae, le cousin qui était un footballeur extraordinaire. On a enterré aussi Maco Nena au niveau de la boxe qui était un grand monsieur également et bien Coco était de cette veine-là. On a tout fait ensemble, depuis enfant, jeune homme, adulte, grand-père. On se voyait de temps en temps pour faire la fête avant qu'il ne tombe malade parce que c'était nos habitudes".

le Mercredi 16 Septembre 2015 à 11:22 | Lu 3729 fois