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Compte rendu du Conseil des Ministres du 30 juillet 2014  30/07/2014

Un Conseil des ministres s’est tenu, mercredi, à la Présidence de la Polynésie française. Plusieurs dossiers ont été abordés lors du point presse du porte-parole du gouvernement, Marcel TUIHANI, en présence de la Ministre de la Solidarité, Manolita LY, et de la Ministre de la Santé, Béatrice CHANSIN.


Gestion des Jardins de Paofai, de la place Jacques Chirac et de l’espace To’ata

Les Jardins de Paofai, l’espace To’ata et la place Jacques Chirac sur le front de mer de Papeete sont un espace de vie, de détente, d’animation et de loisirs au cœur de la capitale. De nombreux événements et animations à caractère commercial, culturel, festif, ludique et sportif s’y déroulent au cours de l’année. Ces espaces drainent de nombreux usagers et visiteurs en journée comme en soirée.
La gestion de ces trois espaces a jusqu’à présent été assurée par plusieurs services et établissements publics du Pays. L’espace To’ata a ainsi été affecté à Te Fare Tauhiti Nui-La Maison de la Culture, suite à la dissolution de Heiva Nui, les restaurants situés en bord de route, sur la parcelle attenante à la place To’ata, au Service de la culture, les Jardins de Paofai à la DAF (Direction des Affaires foncières), le petit quai attenant et la place Jacques Chirac ayant été, eux, affectés au Port autonome de Papeete.
Depuis plusieurs semaines, d’importants travaux ont été menés principalement dans les Jardins de Paofai, et sur la place Jacques Chirac, notamment dans le cadre des festivités du trentenaire de l’autonomie. Ces travaux ont mis en lumière la nécessité de confier le site à un gestionnaire unique, lequel serait ainsi à même d’assurer la prise en charge du volet opérationnel des aménagements, qu’il s’agisse des travaux d’entretien, de réparation et de délivrance des autorisations d’occupation ponctuelle.
Dans un souci de cohérence et d’efficacité, il a ainsi été décidé que l’espace To’ata, les Jardins de Paofai (Tahua Autonomie, plage Hokule’a) et la place Jacques Chirac soient affectés au SMG (Service des moyens généraux). En ce qui concerne l’espace scénique de To’ata et le parking attenant, il est néanmoins prévu que ceux-ci restent affectés à l’établissement public Te Fare Tauhiti Nui-La Maison de la Culture.
Atelier régional pour la réduction des risques sanitaires liés à l’eau de consommation
Un atelier régional entre les territoires et Etats insulaires du Pacifique, sur le thème de la réduction des risques sanitaires liés à l’eau de consommation, se tiendra du 19 au 21 août à Tahiti. L’accès à l’eau potable est un droit fondamental de la personne, vital pour sa santé.
Les communes sont soumises à une obligation de mise en place d’un service de distribution d’eau potable édictée conformément à l’ordonnance du 5 octobre 2007 du CGCT (code général des collectivités territoriales) avant le 31 décembre 2015. Les travaux engagés par les communes avec la participation du Pays et de l’État, ont contribué à une amélioration sensible de la qualité de l’eau, mais les efforts et les investissements doivent se poursuivre.
Pour l’ensemble des îles hautes de Polynésie, l’accès à l’eau prédomine mais la qualité des eaux distribuées par les communes est encore très disparate comme mentionnée dans le rapport 2013 établi par le Centre d’Hygiène et de Salubrité Publique (CHSP), présenté à la fin du mois d’avril dernier. Ce rapport fait apparaître que seules 9 communes ont fourni de l’eau potable à leurs administrés en 2013.
Afin de garantir la salubrité de l’eau de consommation, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) préconise depuis 2004 la mise en oeuvre d’un « Plan de Sécurité Sanitaire de l’Eau » (PSSE) ou Water Safety Plan (WSP) pour la gestion des risques liés à l’approvisionnement en eau potable.
Le PSSE est une approche globale qui permet de façon systématique, d’identifier et de traiter les menaces qui pèsent sur l’approvisionnement en eau potable, du captage au consommateur. Cet outil est la référence utilisée dans le monde entier pour mettre en place des plans d’intervention.
En s’appuyant sur le Cadre d’action pour la qualité de l’eau de boisson et la santé dans les pays insulaires du Pacifique et le Plan d’action régional océanien sur la gestion durable de l’eau, l’OMS et le Secrétariat général de la Communauté du Pacifique (CPS/SPC) par le biais de sa Division géosciences et technologies appliquées (SOPAC), ont développé un programme commun pour aider les pays océaniens à élaborer leurs propres plans de sécurité sanitaire des eaux. Depuis 2006, plusieurs pays océaniens ont bénéficié d’appuis pour le développement de ces plans et ce programme s’est élargi aux collectivités françaises du Pacifique.
C’est dans ce cadre qu’un atelier régional est donc prévu à Tahiti, à la fin du mois d’août. Celui-ci rassemblera les représentants de trois collectivités françaises et de quelques pays océaniens (Fidji, Samoa, Tonga, les îles Cook, Vanuatu).

Retour d’expérience suite à l’épidémie de zika

La Polynésie française a dû faire face à une épidémie de zika survenue début octobre 2013, s’ajoutant à une épidémie de dengue déclarée depuis février 2013 qui persiste jusqu’à maintenant. La gravité des complications apparues chez certains cas a suscité une mobilisation de grande envergure pour la lutte contre les moustiques qui transmettent ces maladies. Les acteurs de l’Etat, du Pays et des communes ont uni leurs moyens, dans des délais très courts, pour ralentir l’apparition de ces complications et maîtriser leur prise en charge en milieu hospitalier.
Compte tenu de la nécessité de mettre en œuvre des actions rapides et pertinentes, une mission d’évaluation externe a été sollicitée pour réaliser une analyse des retours d’expériences (RETEX) suite aux interventions, et pour élaborer un plan de lutte anti vectorielle (plan LAV) fournissant au Pays une feuille de route claire. La méthodologie utilisée pour ces deux étapes était basée sur la consultation des personnes impliquées dans la riposte contre les épidémies, par questionnaire écrit, par entretien individuel et à travers des ateliers de travail. Les rapports issus de ces travaux de mi-avril à mi-juin viennent d’être restitués par le consultant chargé de leur pilotage.
L’un des points principaux consiste à continuer à mettre en œuvre des synergies entre les services de santé, mais aussi de l’agriculture et de l’équipement. Il est aussi proposé de définir un plan d’action gradué en fonction des situations épidémiques. Des stratégies innovantes de lutte anti vectorielle doivent aussi être envisagées, tout en renforçant les moyens d’intervention et en maintenant une communication coordonnée au moment des périodes de crise.
La veille sanitaire demeure cruciale et, dans la lutte contre les moustiques, les collectivités publiques doivent jouer un rôle exemplaire. Une clarification et un renforcement réglementaire ainsi qu’une approche ambitieuse de la surveillance entomologique (définir des zones prioritaires au moment d’actions ciblées) sont aussi prônées.

Point sur les structures de santé aux Marquises

La Ministre de la Santé, Béatrice CHANSIN, a présenté une communication sur sa mission aux Marquises du 21 au 24 juillet derniers. Au cours de ce déplacement, accompagnée par le Tavana Hau de l’archipel et par la Directrice de la Santé, elle a pu visiter 12 structures de santé, à Nuku-Hiva, Ua Pou et Hiva Oa, et rencontrer les élus de chaque île pour un échange sur les problématiques de santé locales.
Un tel déplacement d’un Ministre de la Santé aux Marquises n’avait pas eu lieu depuis dix ans. La Ministre a souhaité ainsi faire un état des lieux et évaluer la situation des structures de santé de cet archipel, en mesurant ainsi les problèmes rencontrés par les patients.
Au terme de cette mission, un certain nombre de constats ont été faits, avec notamment des difficultés de transport, à l’intérieur même des îles, mais aussi des difficultés d’approvisionnement en médicaments. Certaines structures manquent également de personnel. Il convient donc d’optimiser les structures existantes, tout en insistant également sur le volet prévention, en particulier auprès de la jeunesse, visiblement délaissé ces dernières années dans l’archipel. Pour être pleinement efficace, ce travail de fond devra être réalisé en partenariat avec les services de l’Etat et le monde associatif. Les élus rencontrés dans les trois îles ont également fait part de leurs souhaits quant à l’évolution du secteur de la santé dans l’archipel des Marquises.