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Violences et déboires familiaux devant le juge unique


Violences et déboires familiaux devant le juge unique
PAPEETE, le 24 novembre 2017 - Ce vendredi, lors de l'audience devant le juge unique, ce sont principalement des affaires de violences conjugales qui ont été traitées. L'occasion de rappeler, au lendemain de la journée contre les violences faites aux femmes, qu'un grand nombre de cas ne sont pas portés à la barre.

Les faits datent de décembre 2016. Une femme se présente à la gendarmerie de Moorea pour dénoncer les coups que lui a portés son compagnon. Lors de son audition, la victime explique qu'elle se dispute souvent avec son concubin car ce dernier a la fâcheuse habitude de se rendre chez son ex-femme. Ce jour-là, le prévenu, qui dira avoir été exaspéré par les reproches de sa compagne, est pris d'un coup de colère et assène plusieurs coups de poing sur le visage de la victime qui écopera d'une incapacité totale de travail (ITT) de 8 jours.

Ce vendredi, lors de l'audience, le couple s'est présenté, côte à côte, à la barre du tribunal. Une fois n'étant pas coutume, la femme n'a pas souhaité se constituer partie civile puisque, depuis les faits, elle s'est remise en ménage avec le prévenu. Le casier de ce dernier, qui exerce la profession de pompier, comporte déjà une condamnation pour des faits similaires commis sur son ex-femme.

Requérant une peine de trois mois de prison ferme, le procureur de la République a insisté sur le caractère exemplaire que devait revêtir la profession du prévenu: " je vois que monsieur a déjà été condamné en 2003. Et je précise qu'en général, peu de faits de violences conjugales sont dénoncés par rapport à la réalité. Monsieur, quand on est exposé dans un métier comme le vôtre, comment voulez-vous que la population ait confiance en vous si vous battez votre femme? A chaque fois, l'ITT est supérieure à 8 jours, vous n'y allez pas de main morte!"

Le prévenu a finalement été condamné à une peine de 3 mois de prison avec sursis mise à l'épreuve pendant deux ans.

Il menace de brûler la maison familiale pour un bout de terrain

C'est une très vieille dame qui s'est difficilement avancé à la barre pour comparaître en qualité de victime contre son petit-fils, absent lors de l'audience. Il était reproché au jeune homme, multirécidiviste, d'avoir menacé de brûler la maison de sa grand-mère avant de casser le rétroviseur de sa voiture. Ce jour-là, lors d'un repas sur le terrain familial, l'individu s'était mis dans un état de colère car il ne pouvait obtenir un bout de la propriété pour s'y faire construire une maison. Son casier, évoqué par le président du tribunal, a fait état de plusieurs condamnations pour violences, violences conjugales, menaces de mort et recel de vol.

A la barre, alors que le magistrat si elle souhaitait se constituer partie civile, la vielle dame a refusé: " je veux juste qu'il arrête de venir chez moi."

Le tribunal, suivant les réquisitions du procureur de la République, a condamné le prévenu à 4 mois de prison ferme.

Rédigé par Garance Colbert le Vendredi 24 Novembre 2017 à 15:52 | Lu 2701 fois