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Victorin Lurel expose sa politique devant la commission des lois


Victorin Lurel expose sa politique devant la commission des lois
La commission des lois a auditionné le ministre des Outre-mer, Victorin Lurel, jeudi 19 juillet à Paris.
L’enregistrement est visible ici

Le ministre a été entendu sur la politique outre-mer du gouvernement Ayrault, compte-tenu des engagements pris par le président de la République, en particulier lors de la campagne des présidentielles et lors de la présentation de ses « 30 engagements pour les outre-mer », présentés par le candidat Hollande aux Antilles, en Guyane, à Mayotte et à la Réunion.

Il a abordé plusieurs thèmes, notamment celui de la cherté de la vie dans l'outre-mer français, et les "prix de prédation" liées aux situations de monopole, dans tous les secteurs.

Les députés de Polynésie française, Edouard Fritch et Jean-Paul Tuaiva ont participé à cette présentation.

Communication du Tahoera’a Huiraatira : « Lors de son intervention, le ministre a confirmé sa volonté de faire évoluer le plus rapidement possible les dispositions de la loi Morin, donnant d’ores et déjà son accord sur l’extension des zones couvertes par les nuages polluants ainsi que la liste des maladies radio induites retenues à ce jour.

Il s’est également montré favorable à la réouverture du dossier de Pouvanaa a Oopa pour que toute la vérité soit faite autour de cette affaire.

Le ministre s’est montré préoccupé par la bonne exploitation du potentiel énorme que représentent les zones économiques exclusives françaises en outre-mer. « La France est une grande puissance maritime et l’on devrait tous en tirer profit à commencer par les populations ultra marines ».

Edouard Fritch a attiré l’attention du ministre sur les phénomènes de surexploitation de ces ressources par les grandes puissances qui, au travers d’accord bilatéraux, ne respectent aucun engagement, en particulier ceux pris pour la bonne gestion de ces ressources.

Le ministre a confirmé d’autre part son souci d’un accompagnement de l’Etat pour la résolution des problèmes financiers de la Polynésie, mais naturellement sous certaines conditions.

Après l’avance remboursable accordée à deux collectivités, dont la Polynésie à hauteur de 10 millions d’euros, les financements à venir seront assortis de conditionnalités qui restent à préciser. Comme le ministre l’avait laissé entendre lors de sa première entrevue avec les nouveaux députés et le sénateur de la Polynésie, l’Etat restera vigilant sur l’utilisation de ces crédits, bien que conscient de la situation difficile et urgente que connait le Pays.

Les députés ont attiré l’attention du ministre sur la situation alarmante de nos communes polynésiennes qui doivent faire face aujourd’hui à un tarissement de leur ressource naturelle que représente le FIP.

Les députés ont appelé le ministre à revoir au plus tôt la rédaction de l’article 52 du statut qui règle le fonctionnement de ces prélèvements dans le budget du Pays.
En effet, outre les problèmes posés pour la section de fonctionnement, les communes sont dans l’obligation de faire face, en particulier en investissement, à de gros chantiers en matière d’eau potable, d’assainissement, de traitement des déchets, compétences acquises depuis 2004 mais dont les moyens financiers nécessaires ne sont ni définis, ni transférés.

Le député Edouard Fritch a proposé qu’une table ronde se tienne dans les mois à venir, réunissant les représentants de l’Etat, du Pays, des communes et les parlementaires de Polynésie afin de définir ensemble des moyens d’accompagnement leur permettant de faire face à ces obligations. Le ministre a accueilli favorablement cette proposition.

Pour ce qui concerne les diplômés d’Etat reçus aux concours, de l’enseignement en particulier, il s’agit ici de nos capésiens, le ministre a soutenu qu’il était tout naturel que ces personnes puissent réaliser leurs stages dans leurs régions, au plus près de leurs familles et y être affectées dans la mesure où des postes étaient vacants et correspondaient aux diplômes obtenus.

Le ministre de l’éducation nationale, Vincent Peillon, l’avait confirmé la veille, suite à une question posée par le député de Martinique, Alfred Marie-Jeanne lors de la séance de questions au gouvernement.

Sur la problématique du foncier, le ministre comprend l’urgence à créer au plus tôt pour la Polynésie le tribunal foncier, gage d’un règlement rapide des litiges, essentiel au développement de notre collectivité.

Enfin le ministre a exprimé de nouveau sa réserve sur le report des élections en Polynésie. Il a ainsi rappelé l’usage républicain qui veut que l’on ne modifie pas un mode de scrutin dans l’année qui précède une élection. Sauf si un consensus se dégageait, en particulier pour instituer une parité par section au lieu d’une parité globale.

Une séance de travail intéressante et instructive pour les deux députés qui, une fois de plus, ont pu apprécier les qualités d’ouverture de M. Lurel qui n’a pas manqué de rappeler que, au-delà des divergences politiques, il ne manquerait pas, « autant que possible de vous associer en amont au travail législatif ». Cette ouverture d’esprit et la bonne connaissance du ministre des dossiers laissent augurer un travail en confiance et une bonne collaboration, pour l’intérêt des Polynésiens
».

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Jeudi 19 Juillet 2012 à 13:44 | Lu 1330 fois