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Venus de partout, devenus Français : nouveaux citoyens accueillis en Polynésie


La cérémonie a accueilli 27 personnes de plus de dix nationalités différentes.
La cérémonie a accueilli 27 personnes de plus de dix nationalités différentes.
Tahiti, le 8 décembre 2025 - À la résidence du haut-commissaire, 27 personnes de toutes origines ont officiellement rejoint la communauté nationale, ce lundi 8 décembre. Une cérémonie solennelle, marquée par le rappel des valeurs républicaines et les histoires intimes de celles et ceux qui ont choisi la France – et la Polynésie – comme nouvelle patrie.
 
Réunis sous le fare pōte’e de la résidence du haut-commissaire à Papeete, 27 nouveaux citoyens français dont deux familles et cinq enfants ont célébré ce lundi après-midi leur accession à la nationalité française. Autour d’eux : familles, enfants bilingues, conversations en espagnol, polonais, portugais, russe ou encore chinois. Une mosaïque de parcours – certains installés en France depuis 2004, d’autres arrivés en 2023 – mais un même objectif : officialiser leur “mariage” avec la France.
 
La cérémonie a débuté par la projection d’un film pédagogique retraçant l’histoire de la citoyenneté française, ses valeurs fondatrices, l’État de droit et les grands principes constitutionnels. Puis le haut-commissaire de la République française, Alexandre Rochatte, a pris la parole devant les élus présents et les familles.
 
Dans un discours dense, il a rappelé que devenir Français n’était “pas un simple acte administratif”, mais une entrée dans “une nation qui a été forgée par des combats, des idées et des espoirs”. Évoquant la Déclaration des droits de l’homme, la souveraineté citoyenne et la tradition française d’intégration, il a salué une nation “qui s’est toujours nourrie des apports venus du monde”. Il a également insisté sur les droits – vote, expression, participation démocratique – mais aussi les devoirs : respect des lois, engagement, solidarité. La Marseillaise a finalement résonné – un chant plutôt discret – avant la remise officielle des documents, dont la charte des droits et devoirs du citoyen français, la Déclaration des droits de l’homme ou encore les paroles de l’hymne national : de quoi réviser avant la prochaine occasion.
 
Au-delà du protocole, l’émotion dominait : pour beaucoup, cette journée concrétisait un long parcours administratif, familial ou professionnel. Trois nouveaux citoyens ont accepté de raconter ce que représente pour eux ce moment.
 

Ma mère m’a donné un prénom français… la prophétie s’est réalisée” — Églantine, d’origine brésilienne
 
Je suis d’origine brésilienne. Je suis venue plusieurs fois en France depuis 2016, puis je me suis installée à Tahiti en 2019. Aujourd’hui, je viens de recevoir ma nationalité et je suis très heureuse. Au départ, c’était surtout pour des questions administratives. Mais ensuite, j’ai compris que devenir Française, ce n’est pas seulement vivre sur un territoire : c’est prendre les droits et les obligations. C’est un nouveau chapitre de ma vie que je voulais intégrer.
Je n’avais pas choisi la nationalité française… c’est elle qui est venue à moi, parce que la vie m’a menée ici. Et la coïncidence la plus amusante, c’est que personne dans ma famille n’est Français, mais ma mère m’a donné un prénom français : Églantine. Comme si, pendant sa grossesse, elle avait deviné que je finirais un jour sur le territoire français.
 

On voulait mieux s’insérer ici, en Polynésie”, André et ses trois fils de 10, 9 et 7 ans, d’origine belge
 
Pour nous, demander la nationalité était important pour mieux nous insérer dans la communauté ici en Polynésie. Les enfants avaient déjà une autre identité, et obtenir aussi l’identité française leur permet de mieux s’identifier aux autres. Nous vivons en Polynésie depuis trois ans. Moi, j’ai déjà vécu en France. Le parcours pour obtenir la nationalité n’était pas vraiment stressant pour nous, surtout qu’on est francophones à la maison : ça rend le processus plus naturel.”

On veut rester ici” — Oscar, d’origine espagnole 
 
J’ai fait la demande d’abord pour des raisons professionnelles mais aussi familiales. En Polynésie, comme je viens d’un pays de l’Union européenne, j’ai déjà été empêché de trouver un contrat de travail. Puis, je suis ici depuis 2017, ma famille aussi. On veut rester, et la nationalité facilite vraiment les choses. Le processus a été long et stressant, mais pas compliqué. J’ai obtenu ma nationalité en mai 2024.

Rédigé par Darianna Myszka le Lundi 8 Décembre 2025 à 16:21 | Lu 1063 fois