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Une première formation aux métiers du code a ouvert ses portes à Punaauia


La première promotion de la formation "Analyste-Développeur" du CNAM, dans leur salle informatique toute neuve au Lycée Hôtelier. Christophe Gomez, le directeur du CNAM, est au premier rang.
La première promotion de la formation "Analyste-Développeur" du CNAM, dans leur salle informatique toute neuve au Lycée Hôtelier. Christophe Gomez, le directeur du CNAM, est au premier rang.
PUNAAUIA, le 7 aout 2017 - Le CNAM vient de démarrer une formation d'Analyste-Développeur avec 10 auditeurs. Selon l'organisme public de formation des adultes, c'est la première formation polynésienne dédiée aux métiers du codage. Les entreprises ont été immédiatement séduites et ont pris toute la promotion en apprentissage.

Le Centre National des Arts et Métiers, connu pour offrir une grande variété de cours du soir, cours à distance et formations professionnelles, vient d'ouvrir la première formation polynésienne dédiée aux métiers du codage. Cette formation "Analyste-Développeur" a déjà commencé, elle sera récompensée par un diplôme national de niveau Bac+2. "C'est la seule formation avec un diplôme Bac+2 dans le codage en Polynésie et même en France !" assure Christophe Gomez, directeur du CNAM en Polynésie.

Les auditeurs – on ne dit pas "élève" au CNAM, car il n'y a que des adultes – y apprendront à créer des applications mobiles (Java…) et des applications Web (HTML, PHP…), les technologies les plus demandées du moment. Une perspective qui a vite intéressé les entreprises. Cette première promotion de 10 auditeurs ne compte que des apprentis, pour un coût de 14 millions de francs pris en charge par le Sefi. Pendant 18 mois ils alterneront une semaine en formation et une semaine en entreprise.

Mais même les cours seront très différents de ce à quoi ils peuvent être habitués : "c'est une formation par projet, qui a été généralisée par le CNAM" assure Christophe Gomez. "Les auditeurs ont des cours pour apprendre les bases, puis ils réalisent des projets par équipe pour les mettre en application. Ils peuvent aussi ramener les projets de leurs entreprises d'accueil pour avoir des conseils de la classe et de leurs profs, qui ont aussi le rôle de coach. Les auditeurs ont accès à toute la base de connaissance du CNAM, qui est la plus grande base de cours en ligne de France."

LE CNAM DÉMÉNAGE AU LYCÉE HÔTELIER

Le CNAM a profité de l'été pour déménager, quittant le Lycée de Taaone au profit du Lycée Hôtelier de Outumaoro. Du coup les 400 auditeurs du Centre attendus à la rentrée d'octobre (l'inscription aux cours du soir et aux cours par correspondance commencera dès le 28 aout) profiteront de grands locaux sur un campus plus adulte avec une vue (et une cantine) de rêve. Selon Christophe Gomez, "le Lycée Hôtelier permet de mieux répondre à notre stratégie de développement et de bénéficier d'infrastructures conformes à ce que nous souhaitons développer. Cela concerne toutes nos activités, principalement les cours du soir qui accueillent des salariés, des chefs d'entreprises ou des chercheurs d'emplois, qui ont besoins de locaux plus en phase avec nos projets pédagogiques."

Les locaux incluent une magnifique salle informatique pour la première promotion de la formation "Analyste-Développeur". Une première initiative destinée à être rejointe par d'autres formations numériques pour répondre à la forte demande des entreprises. Au final le CNAM espère créer un véritable campus numérique au sein du Lycée Hôtelier. "Nous voulons développer des formations complémentaires des autres organismes de formation, en aucun cas être en concurrence. Il s'agit de compléter la grille des formations disponibles sur le Territoire. Le CNAM a même une école d'ingénieur, donc s'il y a de la demande on peut tout faire !" s'enthousiasme le directeur du Centre.

Pour cela le CNAM a un atout de taille : 501 diplômes d'État à obtenir, plus de 20 000 modules de formation déjà prêts… "Nous ouvrons des formations en fonction des demandes des entreprises. Par exemple pour la formation Analyste-Développeur, nous avons vite trouvé plus de 50 entreprises prêtes à accueillir un apprenti, largement de quoi remplir notre promotion de 10 auditeurs."



Sabrina (accompagnée de son binôme Vaiarii) : "Je veux créer des applications pour les personnes atteintes d'un handicap"

"Je suis cette formation pour créer des applications pour les personnes atteintes d'un handicap. J'ai déjà mon projet en tête, et là cette formation va m'aider à approfondir mes connaissances et à mettre en place cette application. Ça sera associatif, et j'aurai beaucoup de partenaires pour la mettre en place !

C'est le Sefi qui m'a proposé cette formation parce que j'ai toujours été passionnée par l'informatique. Mais j'ai eu une formation dans le marketing et j'ai été commerciale, ce sont des compétences qui seront utile pour lancer mon projet ! Là j'ai un an et demi de formation devant moi, mais je ne pense pas m'arrêter là. Dans l'informatique il y a toujours de nouvelles choses qui arrivent donc il faut se former toute sa vie !

Si je n'avais pas été prise à cette formation, je me serai formée à distance, mais là ce sera mieux, il y a les autres élèves et surtout on a beaucoup d'aide, on propose une idée et tout le monde participe !"

Kévin, en apprentissage chez Vini

"Je fais cette formation pour devenir développeur d'applications mobiles. Il n'y en a pas beaucoup sur le Territoire, pourtant c'est l'avenir ! Et en termes de formation, il n'y avait que l'école Poly3D de disponible, mais ils ne font pas exactement la même chose, ils sont plus dans les jeux vidéo.

Avant j'étais à l'université, en deuxième année de droit… mais ce n'était pas fait pour moi. Je préfère créer des choses, mettre la main à la pâte ! Mon projet c'est de travailler pour une grosse entreprise de la place, justement là je suis en apprentissage chez Vini, qui me paie un salaire, et le Sefi paye ma formation. Sans l'apprentissage je ne pense pas que j'aurais pu faire cette formation, ce serait trop compliqué à gérer."


Rédigé par Jacques Franc de Ferrière le Lundi 7 Août 2017 à 17:43 | Lu 6534 fois