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Une marche pour dire non au projet écoparc


Une marche sera organisée ce samedi pour dire non au projet écoparc
Une marche sera organisée ce samedi pour dire non au projet écoparc
PAPENOO, le 01/06/2016 - Les jeunes ont décidé de se lever pour défendre leur vallée. Ils organiseront une marche pacifique qui se déroulera en trois jours en partant du terrain Opi'a jusqu'au Fare Hape. La première étape se tiendra ce samedi à partir de 8 heures où le cortège ira du terrain Opi'a jusqu'au site Matietie. Ces jeunes qui œuvrent au sein de plusieurs associations invitent l'ensemble de la population de Tahiti à les rejoindre samedi.

Alors que les réunions du comité de pilotage continuent, les membres du milieu associatif n'en peuvent plus. "Ils nous mènent en bateau", s'est écrié Yves Doudoute, ce mercredi matin lors d'une conférence de presse qui a été organisée par les jeunes de la commune de Papenoo.

Restés discrets depuis le début, les jeunes ont décidé de se lever pour se faire entendre et dire non au projet écoparc. "Les membres du comité sont âgés et ils ont besoin de nous pour prendre la relève", explique Vaitea Teurua, 26 ans, membre de l'association Haapaianoo a Haa.

Et quand la jeunesse veut se faire entendre, elle use de tous les moyens. Elle organisera une marche pacifique entre le terrain Opi'a jusqu'au Fare Hape, ce qui représentera 17 à 18 km à parcourir. Pour ne pas baisser le moral des participants, cette marche pacifique se fera sur trois jours. La première étape démarrera ce samedi à partir de 8 heures, du terrain Opi'a au site Matietie.

"Tout le monde est invité à participer à cette marche. Il faudra mettre un tee-shirt blanc avec une couronne. On sera neutre et on ne veut pas de couleur politique, on fera cela pour notre vallée", précise Priscilla Domingo, de l'association "Mata Ara te Haa Fenua no Papenoo".

Ils critiquent notamment la façon de faire des instigateurs de ce projet. Vaitea Teurua a monté sa petite entreprise de location de vélos, elle a dû se débrouiller seule pour avancer. "J'ai eu beaucoup de promesses et je n'ai pas eu de soutien de la part du Pays. Ce qui me choque, c'est qu'ils peuvent venir chez moi dans ma vallée faire ce qu'ils veulent avec de l'argent. Ils ont de l'argent donc ils se permettent de tout, non mais c'est quoi ça ? Ce n'est pas comme cela que ça marche."

Cette jeune maman de 26 ans s'étonne même que l'avis de la population ne soit pas pris en compte. "Nous sommes 3 500 habitants et nous avons signé une pétition, pourquoi elle n'est pas prise en compte ? C'est dire que la population, on la dénigre complètement."

Des projets pour développer la vallée, les associations en ont. "Nous avons encore des "marae" cachés dans la brousse. Il faudrait nettoyer les sites pour que les touristes puissent visiter ces richesses culturelles", prévient Alexis Moetau, de l'association Haapaianoo a Haa.

La population est donc invitée à se joindre au mouvement ce samedi. Ces jeunes attendent au moins 1 000 personnes.

Vaitea Teurua
26 ans


"Nous les jeunes, on veut se lever et montrer aux autres jeunes qu'on veut se battre pour défendre notre vallée. On vit avec la nature, et on est à Fare Hape tout le temps. On ne veut pas payer pour entrer et voir notre vallée. J'ai un fils de 10 ans et je ne veux pas que plus tard, il paye pour voir son patrimoine et sa richesse.

Dauphin Domingo n'est pas d'ici, donc qu'il soutienne ce projet me choque. Il ne sait pas ce qui se passe à Papenoo et il ne nous connait pas. Henri Flohr c'est la même chose. On a chacun notre vie. Je vois que tout tourne autour de l'argent. Depuis des années, on voit des choses qui ne doivent pas se faire. Il y a des personnes qui soutiennent ce projet juste par rapport à la couleur politique. Mais ils ne savent pas ce qui se passe exactement dans la vallée.
"

Alexis Moetau et Priscilla Domingo

"Le téléphérique nous dérange vraiment dans ce projet écoparc, parce qu'on sait qu'il y aura des impacts environnementaux. Et, ils seront obligés de percer la montagne et on ne veut pas de tout cela. On ne veut pas ramasser les conséquences de tout ce qu'ils feront.

Je vais donner un exemple, quand on fait des activités avec notre paroisse protestante, on a besoin de nos fruits locaux. Donc, on pourrait utiliser cette vallée à nos fins personnelles avant tout. Il faut multiplier les plantations.

Il faudrait peut-être remettre l'argent qu'ils veulent investir dans ce projet, entre nos mains. Afin que l'on puisse mettre en place nos projets, car les associations n'ont pas d'argent. Sinon qu'ils viennent investir dans nos projets.
"


le Mercredi 1 Juin 2016 à 15:22 | Lu 3029 fois