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Une épicerie en vrac pour 2018


PAPEETE, le 17 octobre 2017 - Noelyn Faussane a grandi en Polynésie, étudié en France et, de retour en Polynésie, s’est lancée dans un projet qui lui tient à cœur. Elle met tout en œuvre pour ouvrir, dans l’année 2018, une épicerie en vrac. Sensible à l’environnement, elle considère qu’il y a beaucoup à faire au fenua.

Qu’est-ce qu’une épicerie en vrac ? "C’est une épicerie dans laquelle les produits, ou au moins la très grande majorité des produits, sont vendus sans emballage", répond Noelyn Faussanne qui s’y connaît sur le sujet. Sensible à l’environnement, cette femme de 25 ans travaille sur l’ouverture d’un commerce de ce genre en Polynésie.

"Depuis toujours je vis proche de la nature, je m’intéresse à la pollution et la dépollution". Elle a suivi des études de biologie, obtenant une licence à Tahiti avant de s’envoler pour Bordeaux où elle a obtenu un master en sciences de l’environnement. "J’ai voulu rentrer ici parce qu’il y a beaucoup à faire, c’est comme une page blanche, tout est à écrire."

Un point clé du zéro déchet


À Tahiti, elle a cherché du travail dans sa branche. "Je n’ai rien trouvé, c’est bouché." Issue d’une famille de commerçants, elle a trouvé une activité auprès de ses proches. "J’ai aimé", dit-elle. Rapidement l’idée de faire du commerce autrement a pris forme. Elle s’est rappelé le concept des épiceries en vrac découvert en métropole. "C’est exactement ce qui manque. C’est un point clé de la démarche zéro déchet qui se met en place petit à petit en Polynésie. Ce point fait toujours défaut chez nous. Pourtant, il y a de la demande", assure-t-elle.

Depuis dix mois, elle planche sur son projet. "Normalement, les épiceries en vrac se fournissent auprès de producteurs locaux qui n’utilisent pas d’emballages. Je vais faire appel à eux ici pour les fruits, les légumes, la savonnerie… Mais je ne vais pas pouvoir me fournir exclusivement auprès d’eux, je ne trouverai pas, par exemple, de riz en vrac." Dans sa liste de "choses à faire", elle doit donc trouver des fournisseurs dans le Pacifique qui soient dans la même démarche qu’elle.

Une épicerie et un espace de rencontres

Il lui faut par ailleurs trouver un local. "Dans l’idéal, de 100 mètres carrés en ville avec un parking." Elle envisage d’y installer son épicerie et d’aménager en plus un espace de rencontres et d’ateliers sur le sujet des déchets, de la pollution et la dépollution, de l’impact de l’homme sur l’environnement. Noelyn Faussanne souhaite organiser des ateliers pratiques pour, par exemple, apprendre à faire ses propres cosmétiques ou produits ménagers, pour échanger des bons conseils, des expériences, faire grandir des idées.

"En travaillant sur mon projet d’épicerie en vrac je me rends compte qu’il y a un grand nombre de personnes qui ont, elles aussi, des idées à concrétiser dans le domaine. Nous sommes pour l’instant tous derrière nos écrans, nous devons absolument nous rencontrer pour faire avancer les choses."

Pour gagner en expérience, Noelyn Faussanne est inscrite dans un réseau français d’épicerie sen vrac. "J’apprends énormément de choses sur la gestion des stocks, la réglementation française que je veux appliquer ici même si ce n’est pas obligatoire pour être prête si un jour elle venait à se mettre en place. Je précise le chiffrement de mon projet."

Pour se faire connaître et trouver un soutien financier, elle participe à l’émission Ohipa Maitai (elle est toujours en lice). Elle a déposé une candidature au concours de création et développement économique des entreprises dans le domaine de l’économie circulaire organisé par la Direction de l’environnement (Diren). "Nous avions jusqu’à la semaine dernière pour y participer, j’attends maintenant de savoir si je serai retenue." Le premier prix s’élève à 5 millions de Ffcfp. Elle participe enfin à l’opération Realiz. "Je suis jeune, je ne peux pas me lancer sur fonds propre. Je pourrais trouver un soutien financier auprès de mes proches mais je ne souhaite pas les solliciter, je veux me débrouiller seule."

Si de nombreuses personnes ne connaissent toujours pas le concept des épiceries en vrac, Noelyn Faussanne reste confiante, et satisfaite des avancées de son projet. "Quand j’en parle, que j’explique ce que c’est, les gens sont très réceptifs." Elle se réjouit d’avance de pouvoir recevoir toutes les personnes curieuses et intéressées dans les locaux de sa société qu’elle espère pouvoir ouvrir courant 2018.

Réaliz, huit projets polynésiens en finale

L’opération Réaliz, à l’initiative de la marque Réa, vise à soutenir les habitants des Dom-Tom dans la réalisation de projets solidaires. La première édition a été lancée en 2016. Une deuxième édition est en cours. Jusqu’à 3 600 000 Fcfp de dotation. En Polynésie onze projets ont été présentés. Les huit projets ayant obtenu le plus de votes ont été retenus en finale. Noelyn Faussanne compte parmi les finalistes. Ils sont ensuite contactés par le jury Réaliz qui fait son choix. Les résultats seront annoncés en novembre.
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Ohipa Matai, une télé réalité bienveillante

Actuellement en cours de diffusion sur TNVT, Ohipa Maitai met à l’épreuve des porteurs de projets de Polynésie. Cette émission de télé réalité a été pensée pour montrer que, malgré les difficultés, entreprendre est possible. Chaque épisode aborde des thématiques relatives aux valeurs de l’entreprise et aux compétences requises. Les candidats sont suivis, encouragés, accompagnés. Ils sont jugés aussi. Ils ont des épreuves à passer par équipe ou en individuel. Au total, huit épisodes de quarante minutes sont prévus. Ils sont diffusés depuis le 13 septembre tous les mercredis à 19h25. Un seul entrepreneur l’emportera.

Rédigé par Delphine Barrais le Mardi 17 Octobre 2017 à 15:31 | Lu 16578 fois