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Une balade le nez en l'air


PAPEETE, le 28 juillet 2016. Nous profitons des vacances scolaires pour nous intéresser à des sites que nous voyons très souvent, mais que nous ne connaissons pas toujours bien. Zoom aujourd'hui sur les arbres, fruits et plantes que nous pouvons croiser lors de balades en forêt. Levez les yeux pour les admirer.

Le châtaignier tahitien, le mape

Une balade le nez en l'air
Présent d’Indonésie jusqu’en Polynésie orientale, le châtaignier tahitien ou mape a été introduit lors des migrations polynésiennes. Malheureusement, son habitat a été petit à petit détruit à Tahiti et il est désormais très rare de trouver une forêt de mape aussi belle que celle du jardin botanique de Tahiti.
Le mape, est un grand arbre pouvant atteindre plus de 30 m de hauteur au tronc de 1,50 m de diamètre sur lequel se développent de grands contreforts plats. Il change fréquemment d’aspect au cours de sa croissance. Le jeune tronc très droit dans sa jeunesse se boursoufle en vieillissant de bourrelets et de saillies et devient énorme. Les feuilles, d’abord ambrées, deviennent vert clair puis vert foncé. Ces feuilles servaient à nourrir les chevaux, ce qui a amené la destruction de nombreux arbres à Tahiti. Les petites fleurs blanches, qui apparaissent en août-septembre, ont un parfum très agréable. Le fruit, qui mûrit en novembre, est d’abord vert, puis jaune et enfin mauve contient une amande charnue qui est consommée après cuisson.

Fara, le pandanus de Tahiti

Le pandanus est un arbuste qui peut atteindre 12 mètres de hauteur, et se distingue par ses racines échasses, son tronc épineux et ses feuilles dotées d’épines disposées en spirale de 2 mètres de longueur. Les jeunes racines échasses sont appelées en tahitien « ure fara » (sexe de pandanus) en raison de leur ressemblance avec l’organe sexuel masculin.
Les fleurs mâles sont de couleur blanche et réunies en inflorescences pendantes enveloppées dans des bractées odorantes blanches, appelée “Hinano”.
Le fruit mesurant 25 cm de diamètre est composé de drupes de couleur vert virant au jaune-rouge en mûrissant.
Les feuilles, surtout celles de variétés introduites cultivées sans épines sont utilisées pour la mise en œuvre de toitures traditionnelles mais aussi pour celle de nombreux objets tressés. Les drupes rouges et odorantes sont utilisées dans les couronnes et colliers de fleurs. Celles de certaines variétés étaient sacrées (tapu) et réservées à la confection de colliers pour les seules idoles ou tiki aux îles Marquises. Les fleurs de l’inflorescence mâle, Hinano, sont utilisées pour parfumer les colliers de fleurs et également le monoï. Le bois de pandanus, quoique peu employé, est cependant d’un très bel effet en tabletterie et marqueterie.

Verveine bleue, Itere, la queue de rat bleue

La Verveine bleue est appelée en anglais Blue rat’s-tail (queue de rat bleue) en raison de ses longues tiges qui portent de petites fleurs bleues et Itere à Tahiti en référence à son parfum qui se rapproche de celui de la menthe. C’est une plante à fleurs originaire d’Amérique tropicale qui est arrivée dans les iles du Pacifique vers 1900 et que l’on trouve maintenant dans de nombreuses vallées de Tahiti. La plante attire les papillons et les abeilles mais également les personnes qui l’utilisent pour confectionner des médicaments traditionnels aux Antilles et au Brésil et à Tahiti.

La Verveine bleue, Itere, fait partie de la grande famille des Verbenaceae comme la verveine médicinale et le lantana.
L’Itere est utilisée en médecine traditionnelle tahitienne et depuis fort longtemps par les populations du Brésil et des Antilles. La plante a en effet des propriétés analgésiques (antidouleur), antiacide, anti-anaphylactique (réduit les réactions allergiques), anti-inflammatoire, et anti-oxydante. Elle est tonique, antispasmodique, utile contre la nervosité, la toux. Elle est efficace contre les maux d’estomac et les problèmes du foie, les refroidissements, la grippe et l’asthme.
L’infusion de feuilles soulage la fièvre, la migraine, les douleurs rhumatismales et les troubles digestifs. Le jus des feuilles est communément utilisé pour expulser les vers intestinaux et autres parasites, pour soigner des problèmes urinaires et comme laxatif doux pour traiter la constipation. Les feuilles écrasées sont également utilisées en cataplasme sur les furoncles et les plaies infectées.
Attention, cette plante est à éviter si vous êtes enceinte, allergique à l’aspirine ou si vous avez des problèmes cardiaques.

Le purau de Tahiti

Le purau (Hibiscus tiliaceus), arbre indigène en Polynésie française, est présent dans la quasi-totalité des îles hautes et des atolls de Polynésie française. C’est une espèce caractéristique des formations littorales, de par ses graines flottantes.
Arbre à port dressé, oblique ou couché pouvant atteindre près de 15 mètres de hauteur et plus de 1 mètre de diamètre. L’écorce, fibreuse grise et lisse sur les jeunes pieds devient brune et crevassée sur les pieds plus âgés. Il est en fleurs et en fruits toute l’année. Ses feuilles sont simples et alternes. Ses fleurs, à cinq pétales de couleur jaune à tâche centrale pourpre, s’ouvrent le matin et se ferment l’après-midi en virant au rose-rouge.
Le purau est un des arbres ayant le plus d’utilisations en Polynésie française. Le bois, facile à travailler et résistant servait à la construction des pirogues, la confection de pagaies et également en sculpture pour sa couleur originale.
L’écorce fibreuse, appelée more sert, sous la forme de lanières, à la confection de pagnes et huppes pour les danseurs.
Les feuilles de Purau qui tenaient lieu d’assiettes autrefois, servent à envelopper la nourriture.
Les fleurs étaient traditionnellement utilisées comme colorant végétal.

Page réalisée avec Tahiti Héritage

Rédigé par Tahiti Heritage le Dimanche 31 Juillet 2016 à 16:00 | Lu 2932 fois