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Une adolescente percutée par une voiture à la descente du bus


Un bus scolaire près de Papara; (images d'archives).
Un bus scolaire près de Papara; (images d'archives).
RAIATEA, le 19 octobre 2016 - Mardi, une adolescente de 14 ans a été gravement blessée par une voiture à la descente du bus scolaire. Depuis 2013, où trois enfants avaient trouvé la mort en revenant de l'école, des mesures ont été mises place pour améliorer la sécurité des écoliers. Ce dernier événement laisse penser qu'il reste encore du chemin à faire.

Chaque jour, matin ou soir, des dizaines d'enfants insouciants, empruntent les routes du fenua pour se rendre à l'école ou rentrer à leur domicile. Beaucoup traversent sur des passages cloutés, d'autres le font de manière plus désorganisée. En 2013, plusieurs enfants sont morts dans des accidents de la route, fauchés sur le retour de l'école. Ces accidents avaient suscité l'émoi de tout le territoire.

En juin dernier, s'est tenu le procès du conducteur du véhicule qui avait tué la petite Keala en 2013 à Papara. Ce dernier a été condamné à 16 mois de prison avec mandat d'arrêt. A la sortie de la salle d'audience, l'oncle de la petite fille regrettait : "Les aménagements ont été faits car nous avions tiré la sonnette d'alarme à l'époque. Ces aménagements sont minimes à notre avis. Cet endroit est une ligne droite où les gens ont le pied lourd. Il faudrait sécuriser beaucoup plus. Il faudrait que les politiques soient conscients du danger sur la plus grande ligne droite de tout le territoire celle de Atimaono. Il y a eu beaucoup de patrouilles de gendarmerie et des contrôles de vitesse sont réalisés. Mais il faut que ça s'arrête aujourd'hui. C'est une ligne droite de la mort."

Mardi, en fin d'après-midi, un accident similaire s'est produit sur la commune de Avera à Raiatea. Une adolescente de 14 ans a été renversée alors qu'elle traversait devant le bus scolaire qui venait de la déposer. Elle serait toujours plongée dans le coma. "Nous sommes évidemment très touchés par cet accident", confie le capitaine Faure, en mission de sensibilisation sur la sécurité routière dans les établissements de l'île. Nous essayons de dire le plus possible aux jeunes de ne traverser la route qu'une fois que le bus ou le car est parti. Nous insistons aussi sur le fait qu'il en faut le faire qu'aux endroits aménagés…"

Pour des questions techniques et foncières, tous les endroits au fenua ne sont pas aménagés avec des passages piétons. "Le Pays est en train de mettre en place des choses, tout ceci prend du temps", reprend le gendarme. C'est pourquoi nous menons ces missions de sensibilisation auprès des écoliers, des collégiens et des lycéens : il faut faire attention aux arrêts de bus!"

Au cours de ces dernières années, de nombreuses améliorations ont vu le jour pour assurer la sécurité des enfants à la sortie des écoles : lignes blanches, matérialisations des passages piétons, limitations de vitesse ou encore aménagements d'arrêts de bus. Des accompagnants et des muto'i interviennent la plupart du temps dans les bus et les trucks pour assurer un périmètre de sécurité à ces chères têtes blondes. "Sur chaque transport communal, nous mettons en place un muto'i pour éviter tous les accidents possibles", explique t-on à la mairie de Taputapuatea, à Raiatea.

Dans les îles, les contrôles pour lutter contre les accidents ont été renforcés. Les missions de sensibilisation aussi. "Il nous faut encore prêcher la bonne parole, ajoute le capitaine Faure. Nous faisons de gros efforts… Il faut éduquer les gens avant de passer par la répression."

"Il n'est pas possible de mettre un gendarme derrière chaque conducteur"

Trois questions à Chantal Serra, directrice des transports terrestres

Comment est-assurée la sécurité des enfants à la sortie des écoles?


La direction des transports terrestres n'est pas en charge du transport scolaire. C'est du ressort de la direction de l'enseignement. Mais ce que je peux dire, en tout cas, c'est que les aménagements sont faits autour des écoles : il y a des poteaux, des passages piétons… De plus, les communes ont fait le nécessaire en mettant en place des zones où la vitesse est limitée à 30 kilomètres par heure, à tous les abords des écoles. Tout ceci est dans le code de la route. Souvent, il y a aussi des muto'i pour réguler la circulation.

Quelles dispositions ont été prises à la suite des accidents de Papara?


Suite aux accidents de Papara, il y avait eu une grosse mobilisation de la famille de la petite Keala. Un comité ad hoc de la sécurité routière s'était réuni cette année-là. De nombreuses dispositions avait été prises : des radars mobiles, des silhouettes noires pour marquer les esprits, des lignes blanches ont été matérialisées, la limitation de vitesse avait été abaissée à 60 km/heure…

Est-ce que la règlementation est toujours respectée?


C'est une question à laquelle je ne peux pas répondre. Il n'est pas possible de mettre un gendarme derrière chaque conducteur. C'est pour cette raison que nous essayons de faire de la prévention routière dès le plus jeune âge… Nous ne pouvons pas être que répressif… Nous avons mis en place des permis "piéton" dans les classes de CP, CE1 et CE2, puis permis "vélo". En classe de 5ème, 3ème et 2nde, nous faisons de la prévention routière. Aussi, nous incitons les jeunes à passer leur permis en suivant la formule de la conduite accompagnée…

Félix Bernardino : " Une minute pour la vie d'un enfant, qu'est-ce que c'est? "

Parole à… Félix Bernardino, oncle de Keala

"Cela fait longtemps que nous tirons la sonnette d'alarme. Je suis très attristé d'apprendre ce qu'il vient de se passer à Raiatea, j'espère que la petite va se rétablir. Mais sur cette question, il faut que le Pays prenne le problème à bras-le-corps et protège les enfants ! Rien n'a jamais été fait! On a mis des pansements mais c'est tout! Les bus s'arrêtent n'importe où! Il faut revoir la règlementation… Aux États-Unis, par exemple, lorsque les bus s'arrêtent, tout le monde s'arrête! Qu'est-ce que ça leur coûte aux gens de faire ça ? Une minute pour la vie d'un enfant, qu'est-ce que c'est? Il faut changer le code routier! Il faut mettre les gyrophares sur les bus scolaires pour que tout le monde les voie. Malheureusement, cet accident n'est pas le premier et ne sera pas le dernier… "


Rédigé par Amelie David le Mercredi 19 Octobre 2016 à 17:39 | Lu 5561 fois
           



Commentaires

1.Posté par Taumatahiro le 19/10/2016 18:52 (depuis mobile) | Alerter
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Au Canada le transport scolaire est assuré par des bus jaunes et quand ils s''arrêtent ils mettent leurs warnings tout véhicule situé 20M devant et 20M derrière le bus doit s''arrêter jusqu''à l''extinction des warnings

2.Posté par willy T le 20/10/2016 07:51 | Alerter
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dacord à 100% avec post 1

c'est intolérable !

posons nous la question: et si c'était Ma fille ?

une enquête administrative de la DGEE gestionnaire est requise sans délai ! sinon,...

3.Posté par jade le 20/10/2016 08:01 | Alerter
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A hawaii c'est interdit de dépasser un bus qui dépose un enfant pourtant Nuihau et Fritch sont allés dernièrement à hawaii ils auraient pu s'inspirer de ce qui se fait ailleurs , ah ben non il circule en voiture de fonction pas en bus...

4.Posté par TARTONPION le 20/10/2016 08:04 | Alerter
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La solution du canada parait plutôt efficace, pourquoi est ce que les pouvoirs publics ne prennent pas ce genre d'exemple en considération ? ça pourrait être mis en place à moindre coûts et tellement rapidement...

5.Posté par FTHE le 20/10/2016 09:14 | Alerter
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Le Pays c'est l'Etat, l'état d'urgence de la sécurité publique et un droit fondamental de la protection des personnes. Il faudrait attendre qu'il y arrive d'autre drame, qu'il soit mortel ou gravement, que fait le gouvernement depuis? vous être payé par l'état alors fait votre job... ou alors demandé votre démission ou ces le peuples qui vous mettront dehors !!!

6.Posté par TOM le 20/10/2016 10:23 | Alerter
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La meilleure solution serait quand même que les chauffeurs (et les enseignants) apprennent aux enfants à toujours traverser derrière la bus, et non devant, car sinon il y en aura d'autres.

7.Posté par ldpdt le 20/10/2016 10:31 | Alerter
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"Il n'est pas possible de mettre un gendarme derrière chaque conducteur."
Comment ça c'est pas possible Faut embaucher quitte à baisser la paye du patron !......Vous déchargez votre responsabilité sur les enfants HONTEUX !
De plus comment se fait il que la plus part des bus roulent la porte ouverte, quant à la vitesse n'en parlons pas !.....
Il faut mettre le N° de téléphone du service responsable des bus sur le panneau arrière de chaque véhicule ainsi on pourra signaler directement tous abus de conduites, de vitesse, etc.....
Hélas beaucoup de chauffeur sont peu respectueux du code de la route, avec ce N° disponible l'on pourrait les signaler en donnant notre identité bien sur.

8.Posté par taramea le 20/10/2016 10:52 | Alerter
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Félix B. dit "les bus s'arrêtent n'importe où", mais il n'y a pas d'arrêt de bus tout autour de l'ile de Tahiti, ou peu, çà c'est une chose, la deuxième, il faudrait que le pays impose à la société de bus qu'un agent de sécurité, avec panneau "stop", fasse traverser les enfants, comme çà se fait aux USA et ailleurs, cette personne sert d'accompagnateur et d'agent de sécurité, obligatoire dans tous les bus de transport d'élèves, ce qui n'est pas le cas chez nous, où il n'y a pas d'accompagnateur dans bus de collège et lycées. C'est pas normal.

9.Posté par tutua le 20/10/2016 11:05 | Alerter
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c'est minable et coupable de n'avoir pas pris les mesures nécessaires pour éviter ces accidents mortels. Y a t il au moins un accompagnateur dans le bus qui surveille la sortie des écoliers du car ?

10.Posté par teremiti le 20/10/2016 12:02 | Alerter
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Après tant d'années à voir nos enfants mourir en descendant des bus, nous polynésiens sommes donc si idiots que cela ou bien sommes nous si pressés que perdre 5 minutes est trop demandé? 5 minutes seulement le temps que les bus repartent afin d'avoir une visibilité sur nos enfants et enfin continuer notre route. 5 minutes à perdre en échange de la vie de nos enfants!!!!!!!!!!!!
Pourquoi faut-il qu'il y ait à chaque fois des lois pour régir ce qui est tout simplement du bon sens. Nous ne sommes plus en Polynésie.

11.Posté par bob le 20/10/2016 12:06 (depuis mobile) | Alerter
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Le jour où ce sera un enfant d''élu, les choses changeront certainement dans la semaine...

12.Posté par Lebo RORO le 20/10/2016 12:50 | Alerter
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lebororo
Passerelle pour chaque arrêt de bus...

13.Posté par Le Vieux le 20/10/2016 16:12 | Alerter
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@ bob le 20/10/2016 12: 06 . même pas. ... Ne croyez pas ça. Des enfants d'hommes politiques, d'élus sont décédés dans des accidents de la route. Croyez-vous un seul instant que les jours suivant ils ont proposé une réglementation pour améliorer et diminuer le nombre de morts sur les routes ??? RIEN. Ils se foutent de la sécurité des Polynésiens sur les routes, même si des membres de leur propre famille y laisse la vie. Vous avez les hommes politiques que vous méritez. Salut.

14.Posté par ldpdt le 20/10/2016 17:13 | Alerter
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Mme vous qui êtes responsable de ce service des transports n'avez vous pas assez de sentiments envers les enfants pour faire placer un accompagnateur dans chaque bus scolaire. Il me semble bien qu'il y en avait pendant un moment. si cela arrivait à un de mes enfants croyez moi que je soulèverait la population pour faire mettre des accompagnateurs. Un jour vous pleurerez d'avoir négligé cela, et ne me dite pas que vous vous battez avec vos supérieurs pour avoir gain de cause , sinon démissionnez de cette fonction pour dormir tranquille.

15.Posté par tutua le 20/10/2016 23:13 | Alerter
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votre insatisfaction est normale j 'y adhère complètement, mais ...pour faire changer les choses il faut prendre des mesures, la plus facile est d'avoir un adulte qui accompagne les élèves dans le bus et aux arrêts de bus, un salaire de plus, mais qui pourra abaisser le nombre des morts et des blessés

16.Posté par Puake le 21/10/2016 08:37 | Alerter
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- J'invite le gouvernement à démettre de ces fonctions la société titulaire du marché des transports (en autre scolaire). Pour manquement à ses fonctions fondamentales, irresponsabilité stupéfiante, laxisme caractérisé et j'en passe...
- J'invite le gouvernement, notamment le ministère concerné, à revoir plus que sérieusement sa copie, sur l'organisation de nos transports publiques, dans notre intérêt, nous citoyens, la sécurité de nos enfants, de nos matahiapo, nos touristes, et j'en passe...
- J'invite la population Polynésienne, à se mobiliser, tous ensemble, aux portes de notre présidence, afin de faire comprendre à notre président que si la vie de nos enfants ne compte point pour lui, pour nous parents elle est un honneur des plus sacrée qui nous a été confiée..... Nos pleurs, nos angoisses, nos cries de révoltes ne pourrons être estompés, qu’après des actions définitivement concrètes et non de ces éternelles palabres que vous nous offrez, en compensation des disparitions tragiques qui chaque année vienne s'ajouter à nos souffrances insurmontables....