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Une ONG s'inquiète de la pollution chimique de crèches et écoles en Ile-de-France


Paris, France | AFP | vendredi 17/11/2017 - Hydrocarbures, solvants chlorés, plomb... Certaines crèches et établissements scolaires de Paris et d'Ile-de-France sont installés sur des sols pollués, a assuré l'ONG Robin des bois, réclamant une meilleure information du public.

"La diffusion de ces diagnostics a été beaucoup trop confidentielle, ils auraient dû être partagés avec les parents d'élèves, les enseignants et les enfants" en âge de les comprendre, a dénoncé vendredi Jacky Bonnemains, porte-parole de l'association.
Selon l'ONG, en Ile-de-France (hors Paris), 4% des 123 établissements accueillant des enfants et adolescents doivent "faire l'objet d'aménagements et de précautions d'usage" (classés C), comme la fermeture de jardins pédagogiques ou l'amélioration de la ventilation, et 58% "doivent faire l'objet d'une vigilance renforcée sur le long terme" (classés B).
A Paris intra-muros, sur les 40 crèches diagnostiquées, 52% sont classées B et 23% sont classées C. Parmi ces dernières, certaines ont déjà fait l'objet de mesures comme celle des Petites écuries dans le Xe arrondissement qui a été fermée. 
Des teneurs en plomb de 1.400 mg/kg avaient été mesurées dans les sols du jardin pédagogique, alors que le Haut Conseil de la Santé publique recommande un dépistage du saturnisme infantile à partir de 300mg/kg.
"La situation a été maîtrisée dès la réception des premières notifications et la sécurité des enfants comme des personnels a été et sera toujours privilégiée", a-t-on assuré à la mairie de Paris. 
"Les dernières analyses réalisées nous permettent de réaffirmer qu’il n’y a aucun danger pour la santé des professionnels et des enfants et un courrier en ce sens sera adressé aux familles concernées", a-t-on ajouté.
Ces diagnostics ont mis en évidence "un parc scolaire et de crèches ancien, qui date en moyenne des années 1920-30 et autour de ces écoles sont venus s'agglomérer stations-service, teintureries, blanchisseries, garages, petites industries qui ont fermé mais ont laissé sur place perchloréthylène et hydrocarbures", a de son côté expliqué à l'AFP M. Bonnemains.
Certains établissements plus récents construits sur des friches "pas dépolluées" sont également concernés, comme une crèche du XXe arrondissement qui devrait être fermée "dans les meilleurs délais", a-t-il plaidé, notant que ces informations étaient également importantes pour les riverains.
"Il ne suffit pas de fermer les portes, de purger les robinets, d'ouvrir les fenêtres et de condamner des pièces, il faut extraire les sources de pollution", a insisté Robin des bois dans un communiqué, notant que "cette dépollution coûte cher".
L'association publie sur son site l'ensemble des diagnostics qu'elle indique avoir obtenus auprès de la Commission d'accès aux documents administratifs.
Selon le ministère de la transition écologique, les diagnostics avaient été rendus publics et transmis aux collectivités concernées au fur et à mesure de la campagne d'analyses conduite entre 2010 et 2015.

le Vendredi 17 Novembre 2017 à 04:42 | Lu 517 fois